
Harvest engage la réouverture progressive de ses services après la cyberattaque

Normalisation en cours chez Harvest. Onze jours après la cyberattaque dont il a été victime le 27 février dernier, l’éditeur de solutions informatiques de gestion financière maintient la majorité de ses logiciels fermés. Seul le service Feefty, racheté par Harvest en 2023, est à nouveau disponible. La plateforme de produits structurés, épargnée par les cybercriminels, avait été suspendue par mesure de sécurité. Quantalys pourrait être le prochain à rouvrir. O2S pourrait également être relancé d’ici la fin de cette semaine, voire le début de la semaine prochaine, en mode «dégradé», c’est-à-dire permettant uniquement la consultation des données clients et sans le profil de risques. Quant à Big Expert, sa réouverture pourrait être effective avant fin mars.
Ces informations sont signes d’espoir pour les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) dont l’activité est amputée depuis l’annonce de l’attaque et la fermeture de tous les services d’Harvest. Elles confirment les remontées de trois sources auprès de la rédaction, selon lesquelles les services du groupe pourraient rouvrir progressivement à partir de cette semaine. «La situation semble sous contrôle (...). Un retour à la normale serait possible en ce début de semaine», confie une banque privée.
Bouche-à-oreille
Si Harvest a entretenu la communication avec ses clients depuis le début de l’attaque, il semblerait que la société fait également passer des messages par voie orale. Les nouvelles rassurent un tant soit peu les clients, mais la méthode utilisée lui permet également de ne pas s’engager formellement sur une date de réouverture. «Les discussions que nous avons avec leurs équipes sont rassurantes», tempère une professionnelle de la gestion de patrimoine. Elle regrette toutefois de ne pas avoir une nouvelle confirmation de l’absence de piratage des données clients logés au sein des différents logiciels depuis le premier mail du groupe à ses utilisateurs le 4 mars dernier. Contacté, l’éditeur de logiciels n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment.
La communication, que la rédaction a pu consulter, servait essentiellement à informer de l’acte de malveillance et de la mobilisation des équipes pour sécuriser ses infrastructures. Mais Harvest a également assuré à ses clients que ses premières investigations n’avaient «mis en évidence aucune extraction ni fuite de données ». Dans un deuxième mail, envoyé jeudi 06 mars, l’entreprise a fait le point sur l’état d’avancement de sa «gestion de l’incident de cybersécurité». L’attaque serait bien «contenue» affirme-t-elle. Aucune mention en revanche des données des clients. «Si Harvest a communiqué depuis l’annonce de l’attaque, nous n’avons pas reçu de communication écrite et claire sur la fuite de données. C’est le premier acteur des outils dédiés aux conseillers en gestion de patrimoine. Il s’agit désormais d’un sujet de place et la situation est une première pour tout le monde», appuie cette professionnelle.
Banques et CGP, entre système D et chômage technique
Qu’en pensent les conseillers justement ? Ceux interrogés font état d’un travail paralysé par la fermeture des logiciels d’Harvest suite à la cyberattaque. Difficile pour eux de travailler sans ces outils, indispensables à leur métier. Sur les boucles WhatsApp, les inquiétudes s’étalent au grand jour. «Certains cabinets sont dans une situation critique et ont dû mettre des salariés au chômage technique…», relate un CGP.
Du côté des banques, les équipes, plus nombreuses, ont pu mettre sur pied rapidement des alternatives maison. «Nous avons adapté nos logiciels internes pour ne plus utiliser les simulateurs d’Harvest puisque nous avons coupé l’ensemble des flux avec ce prestataire dès que nous avons eu connaissance de l’incident, témoigne une grande banque à réseau. Tous les rendez-vous d’épargne avec nos clients sont maintenus grâce à la mise en place de solutions de contournement ». Elle précise que seuls les simulateurs d’épargne du logiciel Big sont concernés. Une autre grande banque à réseau confirme également avoir coupé les liens avec les logiciels d’Harvest. «La fermeture impacte essentiellement notre outil de simulateur d'épargne, que les clients peuvent utiliser seuls ou en agence avec leur conseiller», confie un de ses collaborateurs. S’il se dit sceptique sur la réouverture à partir de cette semaine, il affiche néanmoins sa confiance sur le sérieux d’Harvest : «Ils ne réouvriront que lorsqu’ils seront sûrs que tous les systèmes vont bien... Ce qui ne nous empêchera pas de procéder à nos propres vérifications !»
Plus d'articles du même thème
-
Ses projets pour la CNCGP, les critiques contre les Chambres... les réponses d'Yves Mazin
Le nouveau président de l'association a répondu aux questions de la rédaction dans le dernier Patrimoine Online. -
Fed, dissolution, vote de confiance,... Yves Mazin décrypte une rentrée explosive !
Yves Mazin, co-fondateur de Version Patrimoine et président de la CNCGP, a décrypté l'impact d'un contexte tendu et incertain sur les stratégies patrimoniales des ménages. -
Patrimoine Online à Bordeaux avec Yves Mazin (CNCGP & Version Patrimoine)
Le nouveau président de la CNCGP, également co-fondateur du cabinet Version Patrimoine, était l’invité de la rentrée.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Le logement en France : une crise durable
- L’outil fiscal a un effet marginal sur l'expatriation des hauts patrimoines
- Andera officialise la cession de Patrimmofi à Vyv
- Le Médiateur de l’assurance alerte sur les «trous de garanties» lors des substitutions des couvertures emprunteurs
- Les ménages face au nouveau paradigme immobilier
Contenu de nos partenaires
-
États-Unis : plus de 300 Sud-Coréens arrêtés dans une usine Hyundai-LG sur le point d’être rapatriés
Séoul - Les plus de 300 Sud-Coréens arrêtés jeudi dans une usine aux Etats-Unis par la police de l’immigration vont bientôt être libérés et rapatriés dans leur pays, a annoncé dimanche Séoul. «Grâce à la réponse rapide et unie… les négociations pour la libération des travailleurs arrêtés ont été conclues», a déclaré dimanche Kang Hoon-sik, chef de cabinet du président Lee Jae Myung. «Il ne reste plus que les procédures administratives. Une fois celles-ci terminées, un vol charter décollera pour rapatrier nos ressortissants», a-t-il ajouté. Samedi, Séoul avait estimé leur nombre à «plus de 300". La police de l’immigration américaine a annoncé vendredi avoir mené jeudi un raid dans une usine de fabrication de batteries pour automobiles des groupes sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution à Ellabell, dans l’Etat de Géorgie (sud-est). Les personnes interpellées sont soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Il s’agit de l’opération la plus importante jamais menée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés initiée par le président américain Donald Trump. 475 personnes au total ont été arrêtées dans l’usine. «On leur donne à manger et on leur permet de prendre une douche, mais les conditions (de rétention NDLR) sont mauvaises», a depuis affirmé à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap un responsable d’un sous-traitant de LG Energy Solution, qui s’est entretenu avec l’un des travailleurs arrêtés. Selon lui, ils ne sont pas menottés. Des images du raid, diffusées par les autorités américaines, ont montré des employés arrêtés, menottés et avec des chaînes aux chevilles, en train d’embarquer dans un bus de transport privé. Un cadre supérieur de LG Energy Solution s’est envolé dimanche pour la Géorgie. «La priorité immédiate est la libération rapide de nos employés LG Energy Solution et de ceux de nos entreprises partenaires», a déclaré Kim Ki-soo aux journalistes avant de monter à bord de l’avion. Environ 250 des personnes arrêtées seraient des employés de sous-traitants de LG Energy Solution, et Sud-Coréens pour la plupart, avait indiqué samedi l’entreprise. Et 47 (46 Sud-Coréens et un Indonésien), sont des salariés directs de LG, selon l’entreprise. Vendredi, Hyundai avait dit penser qu’aucune des personnes arrêtées n'était «directement employée» par le groupe. Quatrième économie d’Asie, la Corée du Sud est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. En juillet, Séoul avait promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. © Agence France-Presse -
Près d'un Français sur deux soutient le blocage du 10 septembre, selon un sondage
Paris - Un peu moins d’un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à «bloquer» le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents, selon un sondage publié par la Tribune Dimanche. La première raison pouvant expliquer ce mouvement serait par ailleurs «la baisse du pouvoir d’achat», selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d’ingénieurs) réalisée du 3 au 4 septembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les sympathisants de gauche soutiennent massivement (à 73% pour LFI, 67% pour les écologistes et 61% pour le PS) ce mouvement né sur les réseaux sociaux, et dans une moindre mesure (à 58%) ceux du Rassemblement national, selon l’enquête. A l’inverse, le mouvement est rejeté à 73% par les sympathisants Renaissance-Horizons-Modem et à 57% par les LR. Par catégories d'âge, seuls les 60 ans et plus récusent majoritairement l’appel à tout bloquer et ses initiatives hétéroclites. Des appels à la grève ont été lancés pour mercredi par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux, et d’autres actions annoncées dont certaines rappellent celles des Gilets jaunes, avec des blocages d’axes routiers ou des sabotages de radars ou de distributeurs de billets. Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux et messageries. Les Français expliquent à 51% le mouvement «Bloquons tout» par «la baisse du pouvoir d’achat des ménages», à 47% par «le plan de François Bayrou pour la réduction du déficit», et à 43% par «l’hostilité» au président Emmanuel Macron et au Premier ministre François Bayrou, d’après le sondage publié à la veille de la chute probable de ce dernier, lundi, à l’issue d’un périlleux vote de confiance à l’Assemblée nationale. © Agence France-Presse -
Australie : attaque mortelle de requin au large de Sydney, alerte renouvelée sur les plages
Sydney - Le surfeur tué au large de Sydney a probablement été mordu par un grand requin blanc, ont estimé dimanche des biologistes australiens, au lendemain de cette attaque rare, tandis que les autorités ont renforcé la surveillance des squales. «Des biologistes spécialistes des requins du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud ont examiné les photos de la planche de surf de la victime et ont déterminé qu’un requin blanc d’environ 3,4 à 3,6 mètres de long était probablement responsable», a déclaré un porte-parole des autorités. La victime, un habitant de 57 ans, surfait avec cinq ou six amis dans les eaux du Pacifique, au large des plages voisines de Long Reef et Dee Why, au nord de Sydney, ont précisé les autorités. Ce surfeur expérimenté, identifié sous le nom de Mercury Psillakis par des médias australiens, était marié et père d’une jeune fille. Il a perdu «plusieurs membres», a déclaré le responsable de la police de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, John Duncan, lors d’une conférence de presse. Il s’agit de la première attaque mortelle de requin à Sydney depuis 2022, lorsque Simon Nellist, un moniteur de plongée britannique de 35 ans, avait été tué au large de Little Bay. La précédente attaque fatale dans la ville remontait à 1963. «Les requins sont présents dans les eaux de Nouvelle-Galles du Sud toute l’année», a déclaré le gouvernement de cet Etat. «Ils peuvent être plus nombreux dans une zone pour plusieurs raisons, comme les conditions météorologiques et océaniques, ainsi que la disponibilité de nourriture dans la zone», a-t-il ajouté. Plusieurs plages sont restées fermées dimanche suite à cette attaque. Les autorités ont annoncé avoir déployé deux lignes supplémentaires de bouées équipées d’hameçons, qui envoient une alerte lorsqu’un requin mord et permettent de marquer les animaux à l’aide de traceurs. Des drones et des patrouilleurs en jet ski ont également été déployés pour surveiller d'éventuels squales. La dernière attaque mortelle en Australie remonte à mars, lorsqu’un surfeur avait été tué au large de la plage isolée de Wharton Beach, en Australie-Occidentale. Depuis 1791, plus de 1.280 incidents impliquant des requins ont été recensés en Australie, dont plus de 250 mortels, selon une base de données sur les rencontres entre ces squales et les humains. © Agence France-Presse