
Donald Trump, label ISR V3 et loi anti-Airbnb : les trois actus des experts de Carat Capital
Avant que l’examen du budget 2025 ne vire à la crise politique, l’actualité était dominée par d’autres sujets.
Sandrine Genet, co-fondatrice du cabinet en gestion de patrimoine Carat Capital est revenue sur ce qu’il ne fallait pas manquer, au micro de Gaétan Pierret, dans le dernier Patrimoine Online de l’année. Elle était accompagnée de son équipe : Yohann Derbyshire, directeur des investissements et Antoine Tranchimand, directeur du développement.
A lire aussi: Patrimoine Online – Décembre 2024
L’élection de Donald Trump
Il a temporairement volé la vedette du Projet de loi de finances (PLF) 2025. Début novembre, Donald Trump remportait l’élection présidentielle américaine pour la deuxième fois, damant le pion à son adversaire démocrate Kamala Harris. Cette victoire n’a pas laissé les marchés indifférents : dans la foulée des résultats, le S&P 500 avançait de 1,8%, le Nasdaq grimpait de 2% et l’indice Russell 2000 des petites et moyennes capitalisations bondissait de 4,9% peu après l’ouverture de Wall Street. Les actions chinoises, elles, ont plutôt accusé le coup.
Quel impact ces mouvements peuvent-ils avoir sur les allocations d’actifs ? Pour Yohann Derbyshire, les mesures protectionnistes à venir de Donald trump – il veut notamment imposer 25% de droits de douane aux produits canadiens et mexicains – invitent à renforcer sa diversification géographique. Il prévient : «On sait que l’Europe y passera également…».
Dernière ligne droite pour la troisième version du label ISR
Ce n’est pas une actualité passée, mais à venir : au 1er janvier prochain, les fonds labellisés ISR devront s’être mis au diapason de la troisième version du référentiel pour pouvoir conserver le sésame. Cette mise à jour fait débat du côté des sociétés de gestion, découragées par des contraintes qu’elles estiment disproportionnées.
Du côté des CGP, cette nouvelle version ne renverse pas complétement la table. On fait plutôt entendre le poids de la règlementation sur le quotidien, qui impose notamment de recueillir les velléités des clients en matière d’investissement responsable. Problème : l’offre de fonds ne permet pas toujours de traduire ces desideratas en allocation d’actifs.
A lire aussi: Label ISR, une refonte qui fait débat
Airbnb c’est fini ?
Le couperet a fini par tomber ! Entre deux séances chaotiques sur le budget 2025, députés et sénateurs sont parvenus à voter la proposition de loi d’Annaïg Le Meur (députée du Finistère ; groupe Ensemble pour la République) visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue.
Le texte durcit la règlementation des meublés touristiques. Il abaisse notamment l’abattement des biens non classés (30% au lieu de 50% dans la limite de 15.000 euros de chiffre d’affaires annuel). Les communes gagnent des droits, à commencer par celui de réduire la durée maximale de location d’une résidence principale en meublé de tourisme (de 120 à 90 jours par an).
Les nouveaux meublés touristiques devront également respecter le calendrier d’interdiction progressive de location des passoires thermiques instauré par la loi Climat et résilience (2025 : logements avec un DPE G, 2028 les F et 2034 les E).
A lire aussi: Les députés suppriment l'avantage fiscal des locations de type Airbnb
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Jérôme Durain, le "M. Narcotrafic" du Sénat, est élu président de la région Bourgogne-Franche-Comté
Dijon - Le sénateur socialiste Jérôme Durain, élu vendredi à la tête de la région Bourgogne-Franche-Comté, a acquis une notoriété nationale en cosignant la proposition de loi contre le narcotrafic, ce qui lui a valu d'être élu «sénateur de l’année» en 2024. Jérôme Durain, élu à la tête de la région en remplacement de Marie-Guite Dufay, démissionnaire, est né le 2 juin 1969 à Nancy. Diplômé en 1993 de l’Institut d'Études Politiques de Paris, il épouse une carrière dans la fonction publique territoriale. Ce n’est qu'à 33 ans qu’il prend sa carte du PS, suite au choc qu’a représenté pour la gauche le 21 avril 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Le combat contre le RN reste depuis son cheval de bataille, qu’il devra encore enfourner lors des prochaines élections régionales, en 2028, l’extrême droite étant en nette progression dans la région. En 2004, il fait la connaissance d’Arnaud Montebourg, alors député de Saône-et-Loire. Le futur ministre de l'Économie (2012-14) offre à Jérôme Durain de prendre sa succession à la tête de la fédération PS du département en 2005, ce qui vaudra à M. Durain l'étiquette de «bébé Montebourg». Il tient la «fédé» pendant dix ans, lui valant une réputation d’apparatchik, et gravit les échelons. Il est fait adjoint à la mairie PS de Chalon-sur-Saône en 2008, jusqu'à ce que la ville soit reprise par la droite en 2014, puis est élu en 2010 à la région, dont il prend en 2012 la vice-présidence à l’aménagement du territoire. En 2015, il est élu à la nouvelle région fusionnée Bourgogne-Franche-Comté, sur la liste de gauche de Marie-Guite Dufay, et prend la présidence du groupe majoritaire. Peu avant, en 2014, il devient le premier sénateur de gauche élu en Saône-et-Loire depuis 1986. Il n’a alors que 45 ans, et un pédigrée loin des barons du Sénat, mais, réélu en 2020, il s’impose comme le «M. Sécurité» du groupe socialiste, lui valant des critiques de ses pairs, notamment quand il apporte son soutien aux très contestées Brigades de répression de l’action violente (BRAV), en 2023, en s’immergeant avec ces policiers lors de la manifestation du 1er Mai à Paris. En 2024, il corédige, avec le sénateur LR Étienne Blanc, la proposition de loi «visant à sortir la France du piège du narcotrafic». La loi, promulguée le 13 juin 2025, est adoptée très largement par le Parlement, offrant à Jérôme Durain une grande visibilité médiatique. Élu «sénateur de l’année 2024", il était pressenti pour succéder à Patrick Kanner à la tête du groupe des sénateurs PS, mais la loi sur le cumul des mandats lui impose de démissionner du Sénat. © Agence France-Presse -
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