
La BCE relève ses taux d’un quart de point

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une hausse de 25 points de base (pb) de ses taux directeurs, modérant ainsi le rythme des relèvements de taux dans un contexte d’inquiétudes pour le secteur bancaire et les perspectives de l'économie mondiale.
Cependant, la BCE a également annoncé qu’elle cesserait les réinvestissements réalisés dans le cadre de son programme régulier d’achats d’actifs, ou APP, en juillet 2023. L’institution a déjà réduit, depuis mars, de 15 milliards d’euros par mois ces réinvestissements.
Le conseil des gouverneurs de la BCE a porté le taux de ses opérations principales de refinancement à 3,75%, contre 3,5% précédemment, tandis que le taux de rémunération des dépôts a été relevé à 3,25%, au lieu de 3% auparavant. Le taux de la facilité de prêt marginal a été relevé de 3,75% à 4%.
«Les perspectives d’inflation demeurent trop élevées sur une période trop longue», a indiqué la BCE dans un communiqué, justifiant ainsi ses décisions et soulignant notamment que «les tensions sous-jacentes sur les prix restent fortes».
A lire aussi: La Fed entérine la fin d’un cycle de resserrement monétaire exceptionnel
Sept hausses depuis juillet 2022
Depuis juillet 2022, la BCE a augmenté ses taux à sept reprises et de 375 points de base au total, dans le but de contenir une inflation qui reste nettement supérieure à son objectif de 2% en zone euro.
L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l'énergie et est surveillée de près par la BCE, s’est établie à 5,6% sur un an en avril, après 5,7% en mars. L’inflation globale a pour sa part accéléré à 7% le mois dernier, contre 6,9% en mars.
La banque centrale a souligné jeudi que «les décisions futures du conseil des gouverneurs feront en sorte que les taux directeurs soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation au niveau de l’objectif de 2% à moyen terme, et qu’ils soient maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire».
«Plus particulièrement, les décisions du conseil des gouverneurs relatives aux taux directeurs resteront basées sur son évaluation des perspectives d’inflation compte tenu des données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire», a-t-elle ajouté.
Les investisseurs misaient globalement sur un relèvement de 25 points de base des taux de la BCE ce jeudi. Cependant, plusieurs économistes avaient prévenu de la possibilité d’un nouveau relèvement de 50 points de base, l’inflation restant à un niveau élevé et plusieurs membres du conseil des gouverneurs ayant appelé à maintenir ce cap.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse