
Alpha & K crée un modèle sans rétrocessions

Aujourd’hui, il n’est pas un conseiller qui ignore que la transposition faite par la France de la directive MIF 2 leur permet de choisir entre une rémunération purement faite d’honoraires s’il conserve le statut d’indépendant, ou une rémunération faite pour tout ou partie de rétrocessions, dans le cas contraire.
, Sans surprise, la majorité des conseillers en investissements financiers a décidé de conserver un fonctionnement basé sur les rétrocessions, mais une petite proportion d’entre eux considèrent qu’il est impératif que ce soit exclusivement le client qui rémunère le service qui lui est proposé. C’est en l’occurrence la voie qu’ont choisie Philippe Maupas, passé par Morningstar et cofondateur de Quantalys, et Julien Coudert, déjà conseiller en investissements financiers, à la création d’Alpha & K, leur nouveau cabinet de conseil en gestion de patrimoine.
Eviter les conflits d’intérêts. Pourquoi opter pour des honoraires (de conseils en investissement ou de conseil patrimonial) alors que ceux-ci ne représentent qu’une faible partie du chiffre d’affaires des conseillers en gestion de patrimoine - un peu plus de 8 %, par exemple, selon le dernier rapport annuel de la Chambre nationale des conseillers en gestion de patrimoine ? « C’est pour éviter au maximum les conflits d’intérêts préjudiciables aux clients, mais surtout parce que c’est au conseiller de fixer le prix de ses services, pas aux fournisseurs de produits », explique Philippe Maupas. « Nous fonctionnons sans aucune rétrocession sur la plupart des produits que nous conseillons à nos clients. Et quand nous en recevons, nous les leur restituons et elles viennent en déduction de nos honoraires », complète Julien Coudert. Concrètement, les clients devront s’acquitter d’une somme proportionnelle aux actifs gérés chaque trimestre et, pour les consultations et études, la rémunération du conseiller se fait à l’heure, à la manière d’un avocat.
Transparence. S’il existe déjà de rares cabinets ne prenant pas de rétrocessions, Alpha & K a décidé, contrairement aux autres, de pousser la transparence sur sa rémunération au maximum, en publiant ses tarifs sur son site internet. Ainsi, ceux-ci sont dégressifs, en fonction de la taille des actifs conseillés, de 0,96 % TTC pour moins de 100.000 euros confiés, à 0,36 % au-delà de 2.500.000euros. Pour certains actifs, comme le monétaire, les livrets ou les fonds en euros, qui demandent moins de conseils, le pourcentage versé par le client tombe à 0,12 % TTC. Les honoraires de conseil sont quant à eux facturés 300eurosTTC de l’heure.
Evidence based investing. Outre le moindre risque de conflit d’intérêt, le paiement du conseil par le client a permis au cabinet de mettre en place, pour ses allocations, une méthode d’evidence based investing (que l’on peut traduire par « investissement empirique ») fondée sur la prise en compte de toutes les données concrètes disponibles sur un produit afin de déterminer s’il doit intégrer une allocation. Et évidemment, les frais appliqués par le gestionnaire font partie de ces données tangibles.
, C’est une des raisons pour laquelle si les deux professionnels ne s’interdisent pas d’intégrer des fonds actifs dans leurs recommandations d’investissements, les ETF et fonds indiciels – beaucoup moins chers – auront la place belle dans leurs allocations. « Faire du prix l’un des critères de choix d’un support d’investissement n’est possible que s’il n’existe aucun système de rétrocession. Nous pouvons ainsi recommander des produits dont les frais de gestion sont peu élevés.
, Car, si on ne sait jamais quelle sera la performance future d’un produit, les frais prélevés par le gérant, qui viennent en diminution de la performance servie aux investisseurs, sont, eux, certains », conclut Philippe Maupas.
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Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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