
La Banque d’Angleterre relève ses taux de 25 points de base

La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé jeudi une nouvelle hausse de 25 points de base de son taux directeur, emboîtant ainsi le pas à la Réserve fédérale (Fed) américaine et à la Banque centrale européenne (BCE).
La BoE a ainsi porté son taux directeur à 4,5%, contre 4,25% précédemment. Il s’agit de la douzième hausse consécutive des taux de la BoE depuis 2021. Comme en mars, sept des neuf membres de son comité de politique monétaire ont voté en faveur de cette hausse, les deux autres s'étant prononcés pour un statu quo.
La banque centrale britannique a prévenu, comme à l’issue de sa précédente réunion, qu’elle pourrait procéder à de nouveaux relèvements de ce taux si l’inflation restait élevée pendant une période plus longue que prévu actuellement.
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«Le comité de politique monétaire continuera de suivre de près les signes de tensions inflationnistes persistantes, y compris les tensions sur le marché du travail, la croissance des salaires et l’inflation des prix des services», a indiqué la BoE dans son rapport. «En cas de persistance avérée des tensions, un nouveau resserrement de la politique monétaire serait nécessaire», a-t-elle ajouté.
La banque centrale britannique a par ailleurs revu à la hausse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni pour les années à venir. Elle anticipe désormais une croissance 0,25% cette année, de 0,75% en 2024 et 2025. En février, lors de la publication de ses précédentes projections, la BoE prévoyait une contraction de 0,5% de l'économie britannique cette année, une contraction de 0,25% en 2024 et une croissance de 0,25% en 2025.
Ralentissement attendu de l’inflation
Parallèlement, l’inflation, qui s'établissait à 10,1% sur un an en mars, devrait progressivement ralentir tout au long de l’année 2023, estime la BoE, qui estime que les prix augmenteront en moyenne de 8,2% au deuxième trimestre, 7% au troisième trimestre et 5,1% sur les trois derniers mois de l’année.
L’inflation devrait ensuite reculer à 2% environ d’ici à la fin de 2024 et s'établir autour de 1,1% dans deux ans et 1,2% dans trois ans, selon la BoE. Les risques entourant les prévisions d’inflation restent toutefois «orientés de manière significative à la hausse», a souligné la banque centrale.
Les investisseurs s’attendaient à cette hausse des taux de la BoE, l’inflation au Royaume-Uni dépassant toujours 10%, le taux le plus élevé des pays du G7. Dans ce contexte, l’augmentation du coût de la vie est la principale préoccupation des Britanniques et de nombreuses corporations - personnels de santé, conducteurs de train, enseignants - se sont mises en grève pour obtenir des augmentations de salaire, ce qui complique la tâche de la Banque d’Angleterre pour freiner l’inflation.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse