L’assurance emprunteur reste la chasse gardée des banques

Malgré l’entrée en vigueur de la loi Lemoine, la résistance des banques face à la résiliation de leurs clients persiste, notamment en complexifiant les procédures de sortie.
Assurance emprunteur

L’évolution réglementaire sur l’assurance emprunteur porte ses fruits, mais non sans mal. Selon les résultats du baromètre en assurance emprunteur mené par MetLife et CSA, la majorité des distributeurs constatent une augmentation de l’activité résiliation en 2023. «Contrairement aux lois précédentes, il semble que la Loi Lemoine ait eu un réel impact sur les clients : on observe un changement de comportement, puisqu’ils font preuve de proactivité auprès de leurs intermédiaires d’assurance, et passent désormais à l’action», peut-on lire dans le rapport.

Concrètement, en 2023, la part de résiliation dans l’activité emprunteur des distributeurs professionnels s’élève en moyenne à 53%, contre 47% un an auparavant. Pour près d’un tiers d’entre eux, cette part peut grimper jusqu’à 75% grâce notamment à une attitude agressive sur ce segment avec la mise en place de nombreuses actions commerciales. Le phénomène touche principalement la jeune génération qui se montre plus réactive face à ces questions. L’âge moyen des assurés souhaitant opérer ce changement se situe entre 35 et 45 ans et représentent ainsi 68% des clients totaux.

La main des banques encore bien ancrée

Cet élan est porté par l’entrée en vigueur de la loi Lemoine qui a rebattu les cartes en permettant la résiliation de l’assurance emprunteur à tout moment et sans conditions, ainsi que la suppression du questionnaire médicale pour les crédits inférieurs à 200.000 euros.

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Le marché de l’emprunteur était jusque-là dominé par la présence des banques qui bénéficiaient d’un pouvoir d’acquisition de clientèle non négligeable puisqu’elles négociaient en direct les emprunts pour après dérouler le tapis de couvertures assurantielles liées à leur besoin. Et cette avance, les banques ne comptent pas la laisser filer entre leurs doigts. Pour les distributeurs, le «premier frein perçu semble être toujours la résistance des banques face à la résiliation de leurs clients à hauteur de 80%, devant des procédures complexes (46%)», montre le rapport du baromètre.

Deux ans devraient suffire à retourner la situation

Pour autant, les distributeurs restent optimistes. Ils sont 73% à penser que la substitution d’assurance progressera dans les deux ans à venir. Ce dynamisme a même encouragé certains acteurs à développer ce secteur d’activité, selon l’étude de MetLife. Preuve que le marché a encore des opportunités à offrir.

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