
Prémices d’un retour des Français vers les actions

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a rendu public les résultats de son premier baromètre annuel de l’épargne et de l’investissement. Cette enquête, menée auprès de 1.200 personnes représentatives de la population française, âgées de 18 ans et plus, a vocation à être reproduite chaque année.
Ce baromètre confirme, sans surprise, la préférence des français pour les placements sans risque. Ainsi, 52% des personnes interrogées refusent tout risque sur les placements, en dépit d’une faible rémunération et 64% estiment avoir « peu » ou « pas du tout » confiance dans la Bourse. Cependant, même si le mouvement reste timide, l’AMF relève des signes d’un potentiel regain d’intérêt pour les actions. «Certains résultats du Baromètre semblent montrer qu’un retour des épargnants vers les marchés actions est possible», anticipe l’organisme. En effet, 44 % des Français interrogés jugent les placements en actions comme les supports les plus intéressants sur le long-terme, 56 % pensent qu’il s’agit d’une « bonne idée » pour diversifier ses placements et un tiers des particuliers exprime un intérêt pour la Bourse, une proportion identique à la part des Français qui accepterait une certaine prise de risque dans la perspective de meilleurs rendements. Des résultats qui sont à relativiser par le fait que, toujours selon cette enquête, seul un Français sur 10 (11 % exactement) estime que c’est le «bon moment pour les placements en actions», alors même que le sondage a été effectué du 12 au 24 octobre 2017, un moment ou les marchés ne connaissaient pas de difficultés particulières.
«Un horizon de placement long, la diversification et la rentabilité constituent les avantages des actions mis en avant par de nombreux épargnants : considérant que la préparation de la retraite est pour 7 personnes sur 10 une priorité d’épargne, les placements en actions semblent donc pouvoir répondre à ces exigences», précise l’AMF. Certes, mais le sondage montre aussi que, seul un tiers des répondants accepterait de bloquer son argent pendant une période de 3 à 10 ans, et que la durée moyenne acceptée pour bloquer des fonds sur un placement risqué serait de 4,5 ans. Si cette durée reste compatible avec les durées minimales de recommandation d’investissement des fonds proposées par les gérants d’actifs, elle semble un peu courte au vu de l’évolution des marchés financiers: le plus haut du CAC 40, dans les années 2000, n’a toujours pas été recouvré par l’indice.
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Paris - Venu de la droite, discret au point d'être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre à 39 ans, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il a déjà manqué de peu Matignon l’année dernière. Celui qui n’a «jamais complètement défait» ses cartons depuis la dissolution devait déjà être nommé rue de Varenne le 13 décembre avant que François Bayrou ne s’impose au forceps. Malgré l’absence de majorité et l’instabilité politique qui en découle depuis 2022, Sébastien Lecornu s’est maintenu au poste stratégique de ministre des Armées depuis trois ans, où il a connu pas moins de quatre Premiers ministres, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, et François Bayrou. Peu loquace publiquement à son poste de gardien de la «grande muette», Sébastien Lecornu est aussi un homme politique réservé. C’est en grande partie en coulisses qu’il a étendu son influence. «C’est un fidèle de Macron qui ne lui fera pas d’ombre. Son bilan à la défense est plutôt bon», relève auprès de l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat. Leur proximité remonte en partie au mouvement des Gilets jaunes, après lequel M. Lecornu avait co-animé les «grands débats». «Lecornu, c’est le bon soldat qui par ailleurs n’a pas trop de charisme», ajoute un conseiller ministériel. «Manoeuvrier» Proche de Gérald Darmanin et d’Edouard Philippe, issus comme lui de la droite, il s’est illustré politiquement par ses négociations pied à pied avec les parlementaires de tous bords pour faire adopter, à la quasi unanimité, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, en hausse de 40% par rapport à la précédente. «Il est apprécié sur tous les bancs de l’Assemblée», selon un ancien membre de la commission Défense de l’Assemblée qui décrit «un animal politique": il maîtrise ses dossiers, répond sans regarder ses notes et distribue alternativement à ses adversaires flagorneries et tacles appuyés. Mais «ce n’est pas difficile» de faire passer un budget en hausse, modère un responsable du bloc central, qui le voit davantage «manœuvrier» et pointe la montée du RN dans son département de l’Eure. Reste à savoir si cet homme, jugé «habile» par un responsable socialiste, saura convaincre le PS avec qui Emmanuel Macron a demandé de travailler. «Il comprend vite les choses», mais «il est plus à droite que Bayrou», note le même. Il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ce qui en fait «l’homme de la négociation avec le RN dans la psyché socialiste», selon une ministre. Sur le budget, alors que son prédécesseur a été accusé de dramatiser la question de la dette, Sébastien Lecornu affirmait récemment ne pas croire que le FMI soit «aux portes de Bercy» mais se dit certain que «si nous ne faisons rien, le pays va s'étouffer à petit feu». Réserviste Il reste conscient qu’"accepter ce job (de Premier ministre), c’est accepter de mettre les deux doigts dans la prise et que ça continue de grésiller», glisse un proche. Originaire de Normandie, petit-fils de résistant, il a un temps pensé faire Saint-Cyr mais s’est lancé très jeune en politique. Sa carrière a débuté à droite, à l’UMP puis chez les Républicains (LR), battant plusieurs records de précocité. Assistant parlementaire à 19 ans, il devient en 2008 le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes- puis en 2015, le plus jeune président d’un département, l’Eure, après avoir été maire de sa ville, Vernon. Propulsé au gouvernement à 31 ans, il passe par plusieurs ministères : l’Ecologie, les Collectivités, l’Outre-mer, puis les Armées. Réserviste de la gendarmerie dans l’Eure, cet amateur d’histoire élu sénateur en 2020 répétait vouloir rester aux Armées, citant régulièrement l’action de son lointain prédécesseur Pierre Messmer, inamovible titulaire du portefeuille sous le général de Gaulle. S’il reste discret dans les médias, il a pris la lumière avec la guerre en Ukraine, s’efforçant de mettre en musique le «réarmement» du pays ordonné par le chef de l’Etat ou les garanties de sécurité que les Européens seraient susceptibles d’apporter à Kiev. Il a été aussi en première ligne dans l’intensification de la coopération européenne en matière d’industrie de défense, notamment avec l’Allemagne. Face à ce qu’il voit comme le «plus gros dérèglement géopolitique depuis la Seconde guerre mondiale», il a bénéficié pour son ministère d’un budget en ascension constante, à l’inverse de la plupart de ses collègues. Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, c’est lui qu’Emmanuel Macron a envoyé en tournée régionale pour négocier la libération d’otages français retenus dans la bande de Gaza et incarner la position française. Anne RENAUT © Agence France-Presse