
2020: Les enjeux de l’IA pour les experts comptables

Par Thomas Bourgeois, co-fondateur de Conciliator Expert, CEO de Dhatim
L’automatisation de la saisie comptable, un enjeu stratégique
En cette période de préparation active des échéances 2020, les cabinets d’expertise comptable doivent s’interroger sur leur niveau de digitalisation. La mise en place de dispositifs de traitements automatisés apparaît désormais comme incontournable pour soulager leurs équipes de tâches chronophages et sans valeur ajoutée.
Dans la multitude de propositions qui leur est faite, les outils d’aide à la saisie semblent attractifs. En réalité, leur efficacité est très limitée, ces systèmes étant uniquement capables de lire l’en tête (numéro, adresse et nom de l’entreprise) et le pied de page (total TTC, HT, TVA) d’une facture. Pour affecter correctement l’ensemble des informations qui se trouvent sur ce document, l’expert-comptable est donc presque systématiquement obligé de compléter manuellement certains détails.
C’est la principale raison qui conduit aujourd’hui de plus en plus de cabinets à s’orienter vers des solutions d’automatisation à 100% de la saisie, basées sur l’IA. Grâce à celles-ci, l’expert-comptable n’a plus besoin de rentrer dans le détail de la facture. Leur force réside en effet dans leur capacité à récupérer l’intégralité des lignes unitaires du document. Plusieurs taux de TVA et/ou de comptes de charges peuvent ainsi être gérés sans aucune intervention humaine.
Une opportunité unique de créer, enfin, un plan comptable unifié
Ces outils d’IA participent également à relever le défi que représente l’homogénéisation des pratiques au sein d’un cabinet. En effet, chaque expert a tendance à suivre sa propre méthode de saisie et d’affectation. Mais, si concevoir un plan comptable unifié représente un vecteur évident d’efficacité, il reste encore très souvent un vœu pieu.
Parce qu’ils portent en eux une contrainte organisationnelle majeure – essentielle pour répondre aux enjeux des cabinets - les outils de saisie 100% automatisée vont leur donner l’opportunité de lancer ce vaste chantier. Pour fonctionner de façon optimale, ces dispositifs doivent en effet reposer sur des pratiques homogènes, adoptées par l’ensemble des experts-comptables du cabinet.
Les assistants comptables vont voir leur rôle évoluer pour devenir des entraîneurs d’IA. Leur rôle: apprendre au robot les pratiques de saisie définies dans le plan comptable, et donc, nécessairement unifiées!
Se doter de nouvelles ambitions pour 2020
Et les atouts de l’IA dans le domaine de la saisiene s’arrêtent pas là. L’expertise-comptable est un secteur qui peine aujourd’hui à attirer les jeunes talents. Or, valoriser cette démarche d’automatisation du cabinet avec l’IA lors d’un recrutement, c’est envoyer un message de modernité et d’efficience. En évacuant la fastidieuse saisie comptable, le cabinet permet à ses experts-comptables de jouer pleinement leur rôle de partenaire «business» auprès des entreprises. Ils se focalisent ainsi uniquement sur des tâches à valeur ajoutée, peuvent proposer à leurs clients de nouvelles missions telles que la gestion de la trésorerie et des stocks ou encore l’optimisation en temps réel des coûts globaux de fonctionnement, grâce aux données automatiquement disponibles.
Mais surtout, ces technologies 100% automatisées vont permettre aux cabinets de se doter d’une nouvelle ambition pour 2020: partir à la conquête d’entreprises de taille intermédiaire. Contrairement aux TPE, qui constituent encore la majorité de leur clientèle, les PME et ETI obligent le cabinet à disposer d’importantes ressources internes, ce qu’elles n’ont plus les moyens d’avoir. Débarrassés de la saisie, ils s’ouvrent donc à une nouvelle et belle opportunité au moment même où ces grandes entreprises, en quête de flexibilité, cherchent à externaliser leur comptabilité.
Dans ce sens, les nouveaux outils de saisie, basés sur l’IA représenteront, à n’en pas douter, un formidable accélérateur de croissance en 2020 pour les cabinets qui en seront équipés !
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse