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Un investissement entre patriotisme et opportunité financière

Si ces sujets sont éminemment politiques, ils sont aussi devenus depuis deux ans très financiers. Que ce soit sous l’angle de la souveraineté européenne au sens large ou, de façon plus resserrée, sur le thème de la seule défense, les investissements en lien avec ces industries constituent des placements de plus en plus pertinents. « Nous avons connu une succession de crises rapprochées depuis la pandémie, rappelle Damien Mariette, gérant thématique senior chez CPRAM. Elles nous ont montré le revers de la médaille de la mondialisation, qui s’est accompagné d’une désindustrialisation de l’Europe. Cette situation n’est plus tenable : pour des questions de souveraineté économique, financière, industrielle et militaire, l’Europe doit se remettre à investir dans de nombreux secteurs afin de réduire ses dépendances vis-à-vis de puissances extérieures. » Si ce phénomène ne date pas d’hier, le réveil est, lui, plus récent. « Alors que le monde s’antagonise et que les partenaires historiques de l’Europe se montrent un peu moins amicaux à son égard que par le passé, une vraie prise de conscience politique a émergé, souligne Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital. Elle se traduit par des plans d’action aux niveaux nationaux et européen, dans les domaines de la défense mais aussi de la technologie, de l’énergie ou encore des infrastructures. »
In fine, ces capitaux publics et privés devraient irriguer les entreprises de ces secteurs stratégiques, permettant une croissance bénéficiaire source de performance pour les investisseurs de long terme. « C’est ce que l’on appelle une mégatendance, au même titre que l’intelligence artificielle ou la transition énergétique », résume Raphaël Thuin. Des tendances structurelles qui ne s’excluent pas l’une l’autre d’ailleurs. « La thématique de la souveraineté passe par la technologie, estime ainsi Christophe Hautin, gérant de portefeuilles chez Allianz Global Investors. Nous avons d’ailleurs souhaité mettre cet axe au cœur de notre stratégie lancée en mars 2024 dans le cadre de l’initiative Tibi, qui vise à renforcer le financement de l’écosystème technologique français et européen. »
Cependant, le volet défense est celui qui a le plus retenu l’attention cette année, avec notamment l’annonce d’un plan d’investissement massif allemand dans les infrastructures et l’armée. Mais à la différence de la souveraineté, multisectorielle, l’univers de la défense est plus étroit. « Investir dans la défense relève d’une approche sectorielle dans la mesure où elle appartient au secteur de l’industrie et au sous-secteur de l’aérospatiale et de la défense dans le classement GICS (Global Industry Classification Standard), reconnaît Adyl Bou, Sales Associate, business development France & Monaco chez VanEck. Cependant, il est aussi possible d’aborder le sujet de façon thématique puisque, chez VanEck, nous utilisons notre ETF défense pour capter les enjeux structurels précédemment mentionnés. »
Une thématique, plusieurs stratégies
Avec la multiplication des supports d’investissement lancés depuis deux ans, chaque société de gestion a défini son approche propre. VanEck a fait le choix d’un produit très pur avec le support VanEck Defense Ucits ETF, qui cumule 7 milliards de dollars d’encours. « Nous avons été parmi les premiers à lancer une solution dédiée à la défense, en 2023, à un moment où les approches durables étaient clairement dominantes, relate Adyl Bou. C’est d’ailleurs pour cela que notre solution comporte des filtres d’exclusion. » Fait notable : ce fonds dispose d’un univers d’investissement international. « Nous sommes convaincus qu’il faut saisir les opportunités à l’échelle mondiale puisque la dépendance de l’Europe à des acteurs étrangers reste importante en termes d’investissement sur la défense, explique Adyl Bou. Cependant, il est important de retenir que la demande de la part des acteurs étatiques reste assez dynamique et susceptible de changements imprévisibles. » Le fonds est concentré sur un petit nombre d’acteurs dont l’activité est fortement liée à la thématique. « Nous adoptons une stratégie de pure-play, qui va sélectionner uniquement les entreprises dont l’activité principale est liée à la défense, précise-t-il. Concrètement, cela signifie que le chiffre d’affaires des entreprises sous-jacentes doit être égal ou supérieur à 50 % sur la thématique visée. Cela nous permet d’obtenir une forte corrélation entre la performance et le secteur et donc d’avoir un bêta assez important vis-à-vis de la thématique. Cette approche nous permet d’obtenir une forte corrélation (à la hausse comme à la baisse) avec le secteur. De ce fait, le portefeuille est relativement concentré, aux alentours de 25 titres, tout en couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur. »
Chez Tikehau Capital, l’offre est variée puisque la société de gestion est active sur le thème de la souveraineté depuis de nombreuses années. Elle combine ainsi du non-coté, avec notamment une unité de compte lancée en juin dernier avec Société Générale Assurances, CNP Assurances et le groupe CARAC, et une approche cotée, avec le fonds Tikehau European Sovereignty Fund. « La défense représente le plus gros secteur de ce fonds, avec un peu plus de 20 % de l’allocation, mais nous y intégrons aussi d’autres industries stratégiques liées à la thématique de la souveraineté, indique Raphaël Thuin. Au total, nous avons défini un univers intégrant cinq piliers : la défense, l’autonomie industrielle, l’autonomie en matière de santé, les infrastructures critiques et la compétitivité digitale. Autant de secteurs dans lesquels nous avons constaté une forme de fébrilité et de dépendance vis-à-vis de l’extérieur et où de grands plans de déploiement de capitaux européens et nationaux sont annoncés, à l’instar du European Chips Act dans la technologie ou du REPowerEU en ce qui concerne l’énergie. » Une approche qui nécessite une gestion active et qualitative afin de sélectionner les valeurs les plus à même de bénéficier de cette tendance.
La souveraineté, une notion multisectorielle
Allianz Global Investors a opté pour une approche similaire lors de la réorientation, au printemps 2024, du fonds Allianz Actions Euro Innovation sur ces questions d’autonomie stratégique. « Il s’agit d’un fonds thématique multisectoriel, fait savoir Christophe Hautin. C’est un point sur lequel nous sommes très attentifs car nous pensons qu’il est important de maintenir une certaine diversification dans le portefeuille à des fins de bonne gestion des risques financiers. » Cette stratégie comporte une composante technologique forte. « Nous avons croisé les deux sujets que sont la souveraineté européenne d’un côté et le développement du progrès technologique de l’autre, les deux étant totalement liés », ajoute Christophe Hautin. La défense y représente 15 % à 20 % du portefeuille actuellement. Le reste est réparti entre différents secteurs. « Nous avons une allocation dans le secteur de la technologie au sens large, qui inclut les acteurs des semi-conducteurs, des services informatiques ou encore des logiciels, poursuit le gérant. Mais le portefeuille comporte aussi des laboratoires pharmaceutiques, des sociétés de diagnostic et d’équipements médicaux. Les technologies vertes sont aussi présentes, et nous avons enfin une poche dédiée à la souveraineté financière. Il nous semblait très important d’avoir des grandes institutions financières en mesure de financer cet écosystème et d’assurer les risques. »
Quant à CPR AM, elle a fait le choix, il y a deux ans, de lancer une stratégie consacrée à la souveraineté européenne, qui intègre ainsi l’industrie, la défense, la finance, ainsi que l’alimentation et la santé. Elle a ensuite poursuivi sa dynamique avec la création d’une nouvelle solution dédiée à la défense européenne. « Nous sommes arrivés à un point de bascule, où nos équipements militaires et technologiques ne sont plus suffisants pour assurer la sécurité de l’Union européenne sans dépendre de puissances extérieures, constate Damien Mariette. Cette vulnérabilité est la raison qui nous a conduits à proposer un produit plus pur en termes d’exposition aux valeurs de la défense. » La maison mère de la société de gestion, Amundi, a par ailleurs lancé un exchange-traded fund (ETF) sur le secteur européen de la défense. Ces créations résultent aussi d’une demande accrue des clients. « Depuis quelques mois, nous observons de nombreuses marques d’intérêt des investisseurs – institutionnels comme particuliers – pour des produits orientés vers le secteur de la défense remarque Damien Mariette. Ce mouvement est à la fois patriotique et opportuniste, car le secteur présente des perspectives de développement importantes pour la décennie à venir, soutenues par le plan ReArm Europe / Readiness 2030 et l’engagement des membres de l’Otan à accroître leurs dépenses de défense en pourcentage du PIB. »
L’enjeu de la performance
Quels que soient l’approche privilégiée et le périmètre d’investissement défini, l’enjeu principal consiste à générer une performance pérenne. Or, si le secteur de la défense affiche des résultats boursiers consistants depuis 18 à 24 mois, il convient de s’interroger sur le potentiel à moyen et long terme. « Les choses se sont accélérées depuis le début de l’année, ce qui fait que les valorisations des entreprises de la défense européenne sont désormais au même niveau que celles des géants américains, voire parfois au-delà », relève Christophe Hautin. Un renchérissement qui pourrait conduire le marché à davantage de discrimination dans les valeurs. « Cette année, nous avons commencé à voir une dispersion de performances au sein du secteur, en fonction du pourcentage de chiffre d’affaires directement lié aux activités de défense, analyse Damien Mariette. Les acteurs très exposés au marché de la défense ont progressé davantage et, parmi ceux-ci, nous observons aussi une plus forte performance des activités dotées d’un cycle court de production – comme les munitions – par rapport à celles à cycle long, liées au renouvellement d’équipements. » La nationalité des sociétés peut aussi être un critère discriminant pour les marchés, en faveur des valeurs allemandes, susceptibles de profiter du plan national d’investissement.
Au fil des mois, un tassement de l’enthousiasme boursier est un risque qu’il faut prendre en compte. « Il faut garder en tête les contraintes budgétaires des Etats, considère Christophe Hautin. Donc, au-delà des annonces qui ont été très positives pour le secteur, on ne peut pas exclure la possibilité d’une correction technique dans l’attente de voir les effets concrets de ces annonces avec des prises de commandes et un impact en termes de chiffre d’affaires et de profitabilité. » Un reflux qui pourrait conduire les gérants à réduire l’allocation au secteur de façon tactique, mais aussi à revoir leur sélection de valeurs. « Par exemple, après avoir bénéficié des belles progressions en Bourse des acteurs de cycle court sur les 18 derniers mois, peut-être faudra-t-il se repositionner sur des acteurs avec des cycles plus longs, par exemple dans l’aéronautique, qui pourraient bénéficier à leur tour d’une revalorisation en Bourse qu’ils n’ont pas encore connue », anticipe Christophe Hautin.
Une telle correction n’entamerait toutefois pas le potentiel de long terme du secteur, selon les gérants. « C’est vrai que, optiquement, la défense est chère, reconnaît Raphaël Thuin. A court terme, après la période d’euphorie que nous avons connue, il est très difficile de prévoir comment le marché va réagir et on peut effectivement imaginer une période de pause, de consolidation, voire quelques déceptions. Mais notre positionnement relève d’une approche de long terme. Chez Tikehau, nous parlons d’un ‘moment ChatGPT’ de la défense : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2025 dans le secteur, tout comme il y a eu un avant et un après ChatGPT dans l’intelligence artificielle. » D’autant que la défense offre une visibilité sur la croissance future assez rare. « Quand on se projette, les taux de croissance sont remarquables, poursuit Raphaël Thuin. Par exemple, le groupe allemand Rheinmetall, valeur incontournable du secteur, a vu son chiffre d’affaires doubler sur les trois dernières années, passant d’environ 5 milliards d’euros à 10 milliards d’euros actuellement. Le management de l’entreprise indique qu’il devrait être multiplié par quatre d’ici 2030. Ce sont des taux de croissance vertigineux ! La profitabilité se renforce également, avec une marge comprise entre 11 % et 12 % aujourd’hui, qui pourrait croître jusqu’à 15 % sur la même période. » Autant d’éléments qui justifient une forme de premium sur le cours.
Celle-ci est également alimentée par les flux d’investissement, qui ne devraient pas se tarir de sitôt. « Depuis le début de l’année, les flux sont importants, rapporte Adyl Bou. Ce qui a commencé avec les investissements de particuliers qui ont fait croître les encours de l’ETF a ensuite suscité un intérêt croissant de la part des investisseurs professionnels et institutionnels. Aujourd’hui, la thématique est bien accueillie par tous ces segments et commence à profiter d’un historique de performance attrayant, même si les conditions économiques et politiques peuvent potentiellement avoir un effet négatif sur le secteur. Cependant, il est important de retenir que les performances passées ne préjugent pas des performances futures. »
Une armée à reconstruire

Des dépenses en forte croissance
Lors du sommet de l’Otan de juin 2025, les membres ont convenu de relever l’objectif de dépenses de l’alliance pour tous les pays de 2 % à 5 % du PIB d’ici 2035. Cependant, cet objectif a été divisé en deux parties : 3,5 % pour les dépenses de défense essentielles et 1,5 % pour un ensemble d’investissements au sens large plus ou moins liés aux infrastructures de sécurité, qui pourraient par exemple inclure le haut débit ou les routes.

De l’importance de financer l’ensemble de la chaîne de valeur
En Bourse, les grandes valeurs de la défense ont concentré l’attention des investisseurs ces derniers mois. « Or la base industrielle et technologique de défense (BITD) française, c’est 4.500 sociétés, dont de nombreuses petites et moyennes entreprises qui ont besoin de capitaux, souligne Raphaël Thuin. On a beaucoup parlé des grands donneurs d’ordres mais ces derniers s’appuient sur une chaîne de production très fragmentée. Or le secteur fait face à une problématique de capacité d’offre. Il va falloir que cette chaîne de valeur se mette à niveau, d’où l’importance de financer aussi les entreprises de moindre envergure. » Au risque de voir apparaître des répercussions sur toute la chaîne. « Nous avons une analyse stricte de la qualité financière des sociétés et de leur capacité à suivre les montées en cadence de leur production, abonde Damien Mariette. On le voit bien dans l’aéronautique civile, par exemple : il suffit d’un seul acteur, aussi petit soit-il, qui ne soit pas capable de produire la pièce en quantité suffisante ou dans le temps imparti, pour que l’ensemble de la filière soit affecté. » C’est pourquoi les fonds actifs intègrent une part non négligeable de PME. « Pour accompagner ce segment, nous participons aux introductions en Bourse et nous nous fixons comme objectif d’avoir en permanence 10 % à 30 % du portefeuille investi dans des petites et moyennes capitalisations boursières », mentionne Christophe Hautin. Même approche pour la stratégie défense de CPR AM. « Sur cette solution, nous pouvons investir jusqu’à 5 % de l’encours dans des sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à un milliard d’euros », détaille Damien Mariette. Le private equity est aussi une source de financement cruciale pour les plus petits acteurs, que Bercy cherche à favoriser. « C’est critique pour le développement de la filière », assure Raphaël Thuin.
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