Point Immo : comment sont répartis les hauts revenus à Paris ?

La Fondation Jean Jaurès décrypte dans une étude la répartition historique des ménages les plus aisés dans la capitale.

Début septembre, la Fondation Jean-Jaurès a publié une étude qui a beaucoup fait parler : elle revient sur la constitution et la transmission des patrimoines en France (1). On y apprend notamment quand a commencé la concentration des CSP+ à Paris et pourquoi. On vous explique.

D’après la Fondation, tout commence sous Louis XIV. De nombreux aristocrates quittent leurs villes provinciales pour se rapprocher du roi et s’installent à Versailles et Paris. Depuis, ils ne sont pas vraiment partis.

Alors que les nobles représentent seulement 0,2% de la population française, ils représentent près de 2% des Parisiens, principalement concentrés dans l’ouest.

Concentration de la noblesse à Paris

Concentration de la noblesse à Paris

Source : Fondation Jean Jaurès

Au-delà des nobles, la Fondation pointe la concentration des fonctions de commandement dans la capitale, où sont basés près de 37% des sièges des entreprises du SBF 120.

Localisation des sièges des entreprises du SBF 120

Localisation sièges sociaux entreprises SBF 120.png

L’impact de cette concentration, c’est la sur-représentation des cadres dirigeants et autres CSP+, et le développement de tout un écosystème travaillant avec ces entreprises (banquiers, avocats d’affaires, consultants, etc). Des emplois aux rémunérations moyennes plutôt confortables.

Conséquence : les prix immobiliers ont doublé voire triplé en une vingtaine d’années. Les auteurs parlent d’une « fermeture » progressive du marché immobilier parisien qui a exclu les ménages populaires. En 30 ans la part des CSP+ parmi les acquéreurs est passé de 54% à 70%.

Pour les auteurs, ces données s’observent concrètement. Ils ont créé « l’indice Barnes » en se basant sur l’implantation des agences du réseau immobilier de luxe. Il y en aurait 14 dans la capitale, toute implantées plutôt dans l’Ouest.

La méthodologie de cet indice, comme d‘autres points de l’étude, peut être critiquée. C’est le cas de l’analyse des nobles : les auteurs se sont basés sur les noms à particules pour étudier leur répartition dans Paris. Des points faibles qui n’enlèvent rien à la véracité de ses enseignements, qui confirment des données déjà connues.

(1) La roue de la fortune – Constitution et transmission des patrimoines dans la France contemporaine – Par Jérôme Fourquet et Marie Gariazzo pour la Fondation Jean Jaurès – Septembre 2025

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