
Le viager connaît une seconde jeunesse avec la vente en nue-propriété

Par Vincent Gibelin, fondateur d’Univers Viager
Le marché du viager représente aujourd’hui environ 1% des transactions immobilières dans l’ancien soit environ 10.000 ventes par an. Sa progression est constante depuis une dizaine d’années et s’accélère fortement depuis 3 ans.
Dans un contexte socio-économique particulièrement tendu avec la baisse du pouvoir d’achat des ménages, un niveau d’inflation record depuis une décennie, et des marchés financiers instables, le viager s’offre une seconde jeunesse, loin des idées reçues.
Le développement du marché est aussi lié au profil des acquéreurs. Dans la plupart des cas, il s’agit de particuliers qui ont entre 40 et 55 ans, déjà propriétaires de leur résidence principale, qui cherchent à faire un 2ème investissement dans la pierre. Le viager apparaît comme un investissement qui a du sens, intergénérationnel (une personne physique qu’ils connaissent va avoir grâce à eux une fin de vie de meilleure qualité), et avec des garanties non négligeables : pas de problèmes d’impayés de loyer, de vacances locatives, de dégradations des biens, de fiscalité (car pas de revenus locatifs).
Un des intérêts d’acheter en viager occupé est la décote sur la valeur du bien lié à l’occupation du vendeur. L’acquéreur (débirentier) va acheter un bien décoté qu’il va payer de manière échelonnée dans le temps, sous la forme d’un capital versé le jour de la signature appelé le bouquet, et d’une rente mensuelle versée à vie au vendeur (crédirentier). Pour un bien d’une valeur vénale de 300.000 euros, si le vendeur est un couple de 75 ans, la valeur de ce qui est vendue sera de 48% (barème viager Daubry édition 2018) soit 144.000 euros, appelée aussi valeur occupée. Le solde, à savoir 52% de la valeur du bien, correspond à l’abattement d’occupation (soit pour une espérance de vie de 18,2 ans un montant de 715 euros de décote par mois). Ce sont ces 144.000 euros qui vont être vendus sous la forme d’un bouquet de 30.000 euros et d’une rente mensuelle de 600 euros par exemple.
Depuis quelques années, les acquéreurs, de plus en plus nombreux, optent pour un paiement unique de la totalité du capital (à savoir les 144.000 euros versés le jour de la signature de l’acte), il n’y a donc pas de rente à verser au vendeur qui se réserve alors le droit d’usage et d’habitation (possibilité d’habiter le bien jusqu’à la fin de sa vie). Ce dernier peut également se réserver l’usufruit (possibilité d’habiter le bien « usus » ou de le louer « fructus »).
Pour l’acquéreur, la seule différence existante entre le viager occupé et la vente avec réserve de droit d’usage et d’habitation ou la nue-propriété avec réserve d’usufruit est liée au paiement du prix.
Dans le cadre d’une vente sous la forme d’un bouquet + rente, la rentabilité pour l’acquéreur dépendra de la durée de vie du vendeur.
Dans le cas du paiement d’un capital sans rente, l’acquéreur verse la totalité du prix en une fois. Il n’y a plus d’aléa sur le paiement du prix.
Cette formule de vente grevée du droit d’usage et d’habitation s’est particulièrement développée depuis 3 ans avec l’arrivée de fonds d’investissements qui achètent des biens sous cette forme, que ce soit par exemple la SCI ViaGénérations ou la SCI Silver avenir du groupe ARKEA. Mais aussi avec les particuliers qui sont plus nombreux en cette période post-covid et qui ont renoué avec un niveau d’épargne élevé. Ils cherchent à investir en toute tranquillité. Ils trouvent de la sécurité dans ce type d’investissement car il n’y a plus d’aléa sur le prix, plus de gestion de la rente mensuelle, plus d’indexation annuelle de cette rente etc…
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États-Unis : les salariés Sud-Coréens de Hyundai-LG arrêtés sont attendus dans leur pays
Séoul - Des centaines de Sud-Coréens qui avaient été arrêtés sur le chantier d’une usine de batteries par la police américaine de l’immigration sont attendus vendredi dans leur pays, après cet épisode qui selon Séoul risque d’entraver ses futurs investissements aux Etats-Unis. L’arrestation le 4 septembre de 475 personnes, essentiellement des Sud-Coréens, travaillant sur un projet du groupe Hyundai-LG dans l’Etat américain de Géorgie (est) a provoqué des tensions entre Washington et Séoul, de proches alliés aux relations commerciales étroites. Après plusieurs jours de tractations, un Boeing 747 de Korean Air a décollé jeudi matin d’Atlanta avec 316 Sud-Coréens et 14 salariés originaires d’autres pays à bord. Il doit atterrir dans l’après-midi à Séoul. «Tout s’est bien passé à Atlanta», a déclaré un représentant du ministère des Affaires étrangères à l’AFP, «l’avion est parti comme prévu avec le bon nombre de passagers». Le raid de la police de l’immigration (ICE) constituait l’opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés orchestrée par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Les salariés arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts. Le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est néanmoins dit «perplexe» jeudi sur ces arrestations. Il les a expliquées par des «différences culturelles», expliquant qu’en Corée du Sud, les infractions mineures semblables touchant des ressortissants américains ne sont pas considérées comme «un problème sérieux». Cette affaire pourrait avoir un «impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l'évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis», a-t-il prévenu. Main d’oeuvre qualifiée L’opération anti-immigration, au cours de laquelle les employés sud-coréens ont été enchaînés et menottés, a provoqué la stupéfaction dans la quatrième économie d’Asie. La Corée du Sud est un allié clé de Washington pour la sécurité dans le Pacifique qui a promis récemment d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis pour éviter des droits de douane américains très élevés sur ses exportations. La confédération KCTU réunissant les principaux syndicats sud-coréens a réclamé des excuses de Donald Trump, appelant Séoul à suspendre son plan d’investissements aux Etats-Unis. Le président américain avait finalement renoncé à expulser ces professionnels mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont «en état de choc», a précisé le chef de la diplomatie Cho Hyun. Ce dernier s’est rendu spécialement à Washington cette semaine pour négocier une sortie de crise, Séoul veillant en particulier à ce que les travailleurs ne subissent aucune répercussion s’ils souhaitaient retourner aux États-Unis. Ces arrestations mettent en évidence les contradictions de l’administration Trump, qui «fait venir des usines de production à grande échelle tout en négligeant de former les travailleurs locaux», estime Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong. Le président sud-coréen a expliqué que, pour les entreprises de son pays, les techniciens qualifiés étaient «essentiels» lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. «La main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis,» a-t-il souligné. Selon des sources industrielles interrogées par l’AFP, il est courant de contourner les règles en matière de visas afin de faire venir cette main-d'œuvre et éviter les retards dans les projets. La construction de l’usine ciblée par le raid est, elle, désormais retardée de quelques mois, a indiqué Jose Munoz, le PDG de Hyundai. «Nous devons chercher des personnes pour reprendre ces postes. Pour la plupart, elles ne sont pas aux Etats-Unis», a-t-il justifié. L’entreprise LG Energy Solution, dont 47 employés ont été arrêtés aux côtés de 250 personnes travaillant pour un sous-traitant, a de son côté promis d’apporter son soutien aux employés rapatriés, dans un dans un communiqué à l’AFP. Claire LEE © Agence France-Presse -
État palestinien : l'ONU se penche sur la "déclaration de New York", écartant le Hamas
Nations unies - L’Assemblée générale de l’ONU se prononce vendredi sur la «déclaration de New York» visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas. Alors qu’Israël fustige depuis près de deux ans l’incapacité de l’Assemblée -- et du Conseil de sécurité -- à condamner les attaques sans précédent du mouvement palestinien du 7 octobre 2023, le texte préparé par la France et l’Arabie saoudite est clair. «Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils» et «le Hamas doit libérer tous les otages» détenus à Gaza, dit-il. Mais la déclaration, qui avait déjà été co-signée en juillet par 17 Etats, dont plusieurs pays arabes, lors de la première partie d’une conférence de l’ONU sur la solution à deux Etats, va plus loin. «Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un Etat de Palestine souverain et indépendant.» Ce texte a déjà récemment été endossé par la Ligue arabe, une décision saluée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, comme «une étape majeure dans l’isolement international et régional du Hamas». «Nous espérons le voir adopté à une très large majorité par l’Assemblée» vendredi, a commenté une source de la présidence française, qui voit cette déclaration comme le socle du sommet que Paris et Ryad co-présideront le 22 septembre à l’ONU à New York, où le président Emmanuel Macron a promis de reconnaître l’Etat palestinien. «Bouclier» contre les critiques «Le fait que l’Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important», même si les Israéliens diront que «c’est bien trop peu et bien trop tard», a souligné Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Grâce à ce texte, les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront «rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas», a-t-il déclaré à l’AFP. Et cela «offre un bouclier contre les critiques d’Israël» à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’Etat palestinien». A la suite du président Macron, plusieurs pays ont annoncé qu’ils reconnaîtraient l’Etat palestinien lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre le 22 septembre. Ce processus est vu comme un moyen supplémentaire de faire pression sur Israël pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. La «déclaration de New York» soumise à l’Assemblée vendredi plaide d’ailleurs aussi pour la «fin de la guerre à Gaza» et un «règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien reposant sur une mise en oeuvre véritable de la solution à deux Etats». Une position habituelle de l’Assemblée. Dans la perspective d’un futur cessez-le-feu, elle évoque également le déploiement d’une «mission internationale temporaire de stabilisation» à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger la population, soutenir le renforcement des capacités de l’Etat palestinien et apporter des «garanties de sécurité à la Palestine et à Israël». Environ trois-quarts de 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d’un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyhu, a lui été très clair: «Il n’y aura pas d’Etat palestinien», a-t-il affirmé jeudi. Et son allié américain avait déjà annoncé que le président palestinien, Mahmoud Abbas, ne serait pas autorisé à venir à New York. Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS © Agence France-Presse -
Un hôtel particulier avenue Foch au cœur d’un bras de fer judiciaire entre la Guinée équatoriale et la France
La Haye - La plus haute juridiction de l’ONU se prononce vendredi sur un différend de longue date entre la France et la Guinée équatoriale au sujet d’un hôtel particulier de plusieurs millions d’euros, confisqué par les autorités françaises dans l’affaire dite des «biens mal acquis». La Guinée équatoriale a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) d'émettre des ordonnances d’urgence afin d’empêcher la France de vendre la luxueuse propriété parisienne saisie en 2012, qui comprend un cinéma, un hammam et des sanitaires en marbre et en or. L’immeuble, d’une valeur estimée à plus de 100 millions d’euros, avait été saisi dans le cadre d’une enquête pour corruption visant le vice-président équatoguinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue, communément appelé Teodorin. En 2021, la justice française a définitivement condamné Teodorin - fils aîné de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis 1979 - à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de tous ses biens saisis pour «blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics et d’abus de confiance» entre 1997 et 2011. Malabo voudrait que la CIJ ordonne à la France de ne pas vendre l’hôtel particulier de l’avenue Foch, près de l’Arc de Triomphe, et à autoriser «un accès immédiat, complet et sans entrave» à l’immeuble. La Guinée équatoriale affirme que la police française a pénétré dans la propriété en juin, changé les serrures de plusieurs portes et détruit les caméras de sécurité. «Mépris» L’approche de la France pourrait être qualifiée de «paternaliste, voire néocoloniale», a déclaré Carmelo Nvono-Nca, ambassadeur de la République de Guinée équatoriale en France, lors d’une audience devant la CIJ à La Haye en juillet. «Nous ne pouvons pas accepter un tel mépris de notre souveraineté de la part de la France», a-t-il ajouté. En réponse à ces accusations, la France a dénoncé «une énième manœuvre abusive de la Guinée équatoriale» auprès des juges. «La France regrette que, à l’heure où le rôle de la cour est si chargé par de nombreuses affaires d’ampleur, la Guinée équatoriale mobilise une nouvelle fois votre office», a déclaré Diégo Colas, directeur des affaires juridiques au ministère des Affaires étrangères. Une demande d’ordonnances d’urgence – des mesures conservatoires, dans le jargon de la juridiction – prime sur toutes les autres affaires judiciaires en cours à la CIJ, qui statue sur les différends entre Etats membres de l’ONU. La CIJ traite actuellement plusieurs dossiers importants, notamment une affaire très médiatisée intentée par l’Afrique du Sud contre Israël, accusé de «génocide» dans la bande de Gaza. La juridiction a également rendu en juillet un avis très attendu sur les obligations des pays en matière de changement climatique. Charlotte VAN OUWERKERK © Agence France-Presse