
La production française accélère, celle de la zone euro ralentit

Selon l’indice PMI France de l’industrie manufacturière, le secteur manufacturier français enregistre sa plus forte croissance depuis neuf mois, passant de 50,6 en mai à 51,9 en juin. Pour rappel, un indice au-dessus de 50 augure une progression de l’activité alors qu’au contraire, un indice sous la barre des 50 prévoit un ralentissement.
Cette tendance en France résulte de la première hausse de la production depuis février ainsi que d’une légère augmentation du volume global des nouvelles commandes. Parallèlement, la baisse des stocks d’intrants a ralenti au cours du mois, affichant son rythme le plus faible depuis quatre mois, tandis que le taux de création de postes a atteint un pic de près d’un an, explique l’organisme dans une note.
« La conjoncture du secteur manufacturier français s’est nettement améliorée en juin. Les fabricants français ont en effet signalé une expansion de leurs niveaux de production et du volume des nouvelles commandes au cours du mois, la première depuis février. Portée par le retour à la hausse de ces deux variables, la croissance du secteur a atteint un sommet de neuf mois. Les entreprises interrogées expliquent ce renforcement de la croissance par un environnement plus favorable à la demande, celui-ci ayant stimulé les ventes et favorisé une nouvelle progression de l’emploi ainsi qu’une reprise de l’activité achats », commente Eliot Kerr, économiste à IHS Markit.
En zone euro, la situation est différente, avec un indice PMI IHS Markit pour l’industrie manufacturière qui se contracte pour un cinquième mois consécutif en juin, passant de 47,7 en mai à 47,6. L’indice présente de forte disparités régionales: 52,4 pour la Grèce (plus bas de 19 mois), 51,9 pour la France (plus haut de 9 mois), 50,7 pour les Pays-Bas (plus bas de 72 mois), 49,8 pour l’Irlande (plus bas de 73 mois), 48,4 pour l’Italie, (plus bas de 3 mois), 47,9 pour l’Espagne (plus bas de 74 mois), 47,5 pour l’Autriche (plus bas de 55 mois) et 45 pour l’Allemagne, (plus haut de 4 mois). Chris Williamson, Chief Business Economist à IHS Markit, déclare que «La moyenne trimestrielle de l’indice enregistre ainsi son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2013 et un niveau conforme à une baisse de la production industrielle de l’ordre 0,7 % au deuxième trimestre 2019. Les faibles performances de l’industrie manufacturière devraient ainsi constituer un frein majeur à la croissance économique de la région». Il estime aussi «qu’une amélioration prochaine des performances du secteur semble en outre peu probable, les indicateurs prospectifs de l’enquête continuant d’afficher des niveaux excessivement bas, laissant craindre une nouvelle détérioration de la conjoncture économique au deuxième semestre 2019. »
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Vidéo polémique contre Rachida Dati : Thomas Legrand renonce à son émission sur France Inter
Paris - Critiqué par de nombreux responsables politiques pour des propos litigieux sur Rachida Dati tenus à des dirigeants du Parti socialiste, le journaliste Thomas Legrand a renoncé mardi à son émission hebdomadaire sur France Inter, mais continuera d’intervenir à l’antenne. «J’ai annoncé ce matin à la direction de France Inter qu’il m’est désormais impossible d’assurer sereinement le débat hebdomadaire prévu dans la nouvelle grille» le dimanche matin, mais «France Inter est ma radio», a indiqué sur le réseau social X le journaliste, qui avait été filmé à son insu avec des cadres du PS. «Il continuera à intervenir à l’antenne comme éditorialiste de Libération et sous d’autres formes adaptées dont nous discutons avec lui», a assuré de son côté la direction de France Inter, qui l’avait suspendu à titre provisoire aussitôt après la révélation des images. Dans cette vidéo diffusée vendredi par le média conservateur L’Incorrect et filmée en juillet dans un restaurant parisien, Thomas Legrand et Patrick Cohen, journaliste qui intervient également sur France Inter, échangent avec Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS. Au cours de cette discussion, où est aussi évoquée la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, M. Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment «Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi», ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre sortante de la Culture. Dans un message publié sur X vendredi soir, Mme Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs, dénonçant des «propos graves et contraires à la déontologie». «Complot», «infiltration», «mafia": très rapidement, les critiques ont fusé envers les deux journalistes, aussi bien du côté des Républicains, que du Rassemblement national et de La France insoumise. «Attachement» au service public «Je tiens des propos maladroits» mais «j’assume de m’occuper journalistiquement des mensonges de Madame Dati», a justifié samedi M. Legrand. «On a pris des bouts de phrase» et «c’est complètement manipulatoire», a de son côté réagi auprès de l’AFP Patrick Cohen, présent sur France Inter et dans l'émission «C à Vous» (France 5). Les deux journalistes ont annoncé leur intention de porter plainte. Le PS s’est lui défendu en assurant qu’"aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient». De son côté, le député et vice-président du RN Sébastien Chenu a indiqué avoir saisi la procureure de Paris, courrier à l’appui, de faits qu’il a qualifiés de «manquements graves à la neutralité du service public» pouvant selon lui relever de la «prise illégale d’intérêt» et du «trafic d’influence». Mardi, la direction de France Inter a estimé que le retrait de M. Legrand de sa nouvelle émission dominicale, qu’il avait animée une seule fois, traduisait «son profond attachement au service public et son souhait de protéger le travail des journalistes de la rédaction». Il n’aura plus de rendez-vous propre à l’antenne cette saison mais les auditeurs pourront l’entendre dans des débats notamment, au même titre que d’autres éditorialistes de divers médias. Camille KAUFFMANN © Agence France-Presse