Neuflize OBC prépare un plan de suppressions de postes

Etre un employeur de choix», c’est le slogan de la Banque Neuflize OBC dans son rapport annuel 2015. Bientôt, la filiale française du néerlandais ABN Amro devrait pourtant se séparer d’un nombre important de ses 1.050 salariés. La banque de gestion collective et privée prépare un plan de sauvegarde de l’emploi qui pourrait se solder par environ 150 suppressions de postes, soit 15% de l’effectif, voire toucher jusqu’à 300 personnes, soit 30% des équipes, assurent plusieurs sources proches à L’Agefi. Cette fourchette large reflète les incertitudes des salariés depuis que la direction a annoncé en interne, en décembre dernier, un possible plan social cette année. «A ce stade, aucun décision n’a été arrêtée. Il s’agit de pures spéculations», assure une porte-parole de la banque.

Départs de cadres seniors

Le chiffre de 300 personnes a déjà été cité la semaine dernière par le site Distrib Invest qui a révélé l’information. Par ailleurs, plusieurs cadres assez seniors ont déjà quitté le groupe ces dernières semaines, plus ou moins volontairement, indiquent plusieurs sources concordantes. Les détails du plan pourraient être connus dans les semaines qui viennent, mais le chiffrage définitif doit être validé au siège du groupe, à Amsterdam. «ABN Amro met clairement la pression», assure une source. Après une première salve en septembre, le groupe néerlandais a annoncé en novembre 1.500 suppressions de postes supplémentaires d’ici à 2020, portant ses coupes à 13% de son personnel.

En France, ce plan «devrait toucher l’ensemble des métiers et fonctions, principalement la banque privée mais aussi la gestion d’actifs», assure une source. «Le middle-office est particulièrement visé, à l’heure où la banque souhaite améliorer la productivité de ses équipes et digitaliser ses outils, ajoute un autre bon connaisseur du dossier. ABN Amro a repris en main le numérique et prépare une plate-forme unique d’information et d’échange avec les clients de ses banques privées, actuellement testée par sa filiale allemande». Avec 56 milliards d’euros d’encours gérés conseillés à fin 2015, Neuflize OBC doit aussi se préparer à la directive MIF 2 qui va bouleverser l’activité de conseil et rendre plus transparente la tarification des banques privées.

Malgré des résultats en hausse ces dernières années, le coefficient d’exploitation de la banque reste élevé, à 74% selon nos calculs. La masse salariale (80 millions d’euros) représente 30% des charges.