
Renault accélère la réorganisation de ses usines de production de véhicules utilitaires en France

Le constructeur automobile Renault accélère la réorganisation de ses usines françaises dédiées à la production de véhicules utilitaires, dont les ventes dérapent dangereusement en Europe.
Lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire qui s’est tenu lundi sur son site normand de Sandouville, Renault a fait part de sa volonté de réorganiser la production de cette usine de fabrication de véhicules utilitaires, a indiqué mardi une source syndicale à l’agence Agefi Dow Jones. Cette décision pourrait entraîner la suppression de 300 postes d’intérimaires sur les 600 qu’emploie actuellement Renault à Sandouville, a précisé cette même source.
Contactée, une porte-parole de Renault a confirmé qu’un réajustement de la production du site de Sandouville s’avérait nécessaire au vu de la contraction de la demande. «Nous avons jusqu’au prochain CSE du 10 mars pour définir les mesures à mettre en place», a ajouté cette porte-parole, qui n’a pas souhaité commenter l’impact social de la réorganisation du site de Sandouville.
Fin janvier dernier, l’usine Renault Sovab de Batilly, située en Meurthe-et-Moselle, a mis fin à 737 contrats de travailleurs intérimaires, alors que les versions du fourgon Renault Master les plus prisées par les professionnels n’ont pas encore été mises sur le marché par le groupe.
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Sandouville produira les futurs Trafic, Goelette et Estafette
Les usines Renault de Batilly et de Sandouville sont pénalisées par la morosité du marché des véhicules utilitaires. En janvier 2025, les ventes de ce segment ont glissé de 9% sur un an en Europe, sous l’effet notamment de la disparition d’aides à l’acquisition de nouvelles fourgonnettes pour les artisans dans certains pays du continent. Aux Pays-Bas, ce segment a pâti de l’arrêt, au 1er janvier dernier, de l’exemption du malus écologique local pour les véhicules utilitaires. Les artisans néerlandais ont ainsi en grande partie renouvelé leurs camionnettes en 2024.
En outre, le marché européen des véhicules utilitaires n’est pas immunisé contre les vents contraires conjoncturels. En raison de leur prix relativement élevé, et comme c’est le cas pour les voitures particulières, les véhicules utilitaires électriques se vendent peu.
Les constructeurs automobiles sont aussi attentifs à l'équilibre financier de leurs sites industriels qui fabriquent des véhicules thermiques. Depuis le 1er janvier 2025, les véhicules neufs mis en circulation en Europe ne doivent pas émettre plus de 81 grammes de dioxyde de carbone en moyenne par kilomètre, selon l’Union européenne. Les constructeurs automobiles européens sont redevables d’une amende de 95 euros par gramme excédentaire pour chaque véhicule vendu.
C’est dans ce contexte adverse que Renault prévoit de lancer l’an prochain la production à Sandouville de ses nouveaux véhicules utilitaires électriques Trafic, Goelette et Estafette. Pour soutenir cette nouvelle activité, Renault a prévu de réaliser 550 embauches en CDD et en CDI sur le site entre 2024 et 2028. L’an passé, 150 embauches ont été concrétisées à Sandouville.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse