
Le profit net du Crédit Agricole a bondi de 33% au troisième trimestre

La banque Crédit Agricole SA (CASA) a profité au troisième trimestre de sa croissance organique ainsi que de sa stratégie d’acquisitions qui a dopé ses revenus, malgré une hausse des charges liées à l’intégration des activités européennes de RBC Investor Services et de Crédit Agricole Auto Bank.
L’action de l’entité cotée du groupe mutualiste a ouvert en hausse de plus de 1,5% à la Bourse de Paris mercredi.
Le résultat net part du groupe publié de Crédit Agricole SA ressort à 1,75 milliard d’euros, en hausse de 32,8% par rapport au troisième trimestre 2022. Ce bénéfice tient compte d’éléments comptables spécifiques, dont la reprise de la provision épargne logement et les effets de la réorganisation des activités mobilité, pour un impact cumulé positif de 227 millions d’euros.
Le résultat net part du groupe sous-jacent s'établit à 1,5 milliard d’euros, en hausse de 23% sur un an au troisième trimestre. Sur neuf mois, le résultat net part du groupe de la banque progresse de 42%, à 5 milliards d’euros.
Des revenus records
Il est tiré par le dynamisme de l’activité puisque les revenus de CASA progressent de 19% à 6,3 milliards d’euros et de 13% en sous-jacent, à 6 milliards d’euros. Le produit net bancaire de l’entité cotée du groupe Crédit Agricole atteint un record, malgré le ralentissement subi par l’activité de banque de détail en France dans le contexte de remontée des taux.
Sous l’effet du recul de la marge nette d’intérêt de LCL, amortie par la politique de couverture du groupe, les revenus du pôle de banque de proximité en France stagnent (+0,4%). Cette baisse est toutefois compensée par le dynamisme enregistré à l’international (+24%) sur des marchés où le stock de crédits n’est pas à taux fixe, en Italie, en Pologne et en Egypte.
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Le reste des métiers compense également la moindre performance de la banque de détail en France, témoignant de la force du modèle diversifié du Crédit Agricole. Le pôle gestion de l’épargne et assurances enregistre une hausse de 10,2%, notamment grâce à la hausse des revenus de l’assurance (+19,4%), particulièrement marquée en dommages (+8,9%). Les revenus du pôle services financiers spécialisés sont en hausse de 26,2%, la hausse de l’activité de financement automobile compensant le recul du crédit à la consommation.
Les revenus du pôle grandes clientèles sont en hausse de 17,4%, grâce à une très bonne performance de la banque de financement et d’investissement (+9,2%), notamment sur le trading de taux, change et matières premières (fixed income) (+25,1%). Cette évolution, qui contraste avec les banques concurrentes, est due au «gain de parts de marché sur le Debt capital markets» et «un modèle centré sur le client plutôt que sur les flux», selon Xavier Musca, directeur général délégué de Crédit Agricole SA, en charge des grandes clientèles.
L’impact de l’intégration de RBC Investor Services Europe
Les revenus du pôle services financiers aux institutionnels (+51,5%) bénéficient de l’intégration des activités européennes de RBC Investor Services. Le rachat de ces activités de services aux investisseurs bouclé au cours de l’été doit permettre à sa filiale Caceis de figurer «parmi les leaders de l’asset servicing».
Le directeur général de CASA, Philippe Brassac, se félicite de la stratégie d’acquisitions et de partenariats externes qui démontrent la «capacité d’extension régulière du groupe, en étendant le champ de services de la banque universelle à l’assurance, l’épargne, la télésurveillance et le conseil en transition énergétique». Des métiers qui sont «consolidateurs sur le marché». «Nous faisons du M&A opérationnel, et non pas stratégique, avec des opérations de taille relativement modeste, ce qui permet une grande capacité d’intégration».
Hausse des charges
L’intégration de RBC Investors Europe ainsi que celle de Crédit Agricole Auto Bank, l’ancienne captive de financement automobile de Fiat Chrysler, contribuent à dynamiser les revenus mais ont aussi participé, aux deux tiers, à la hausse des charges observée sur le trimestre. En progression de 8,3%, ces dernières restent «maîtrisées dans le contexte inflationniste». Le coefficient d’exploitation sous-jacent, hors contribution au Fonds de résolution unique, s'établit à 53,4% au troisième trimestre et reste inférieur à la cible du plan à moyen terme.
Le coût du risque de CASA augmente de 19% au troisième trimestre, à - 429 millions d’euros, en raison de la hausse du risque avéré sur la banque de détail et le crédit à la consommation. Le coût du risque sur encours sur quatre trimestres glissants atteint 33 points de base, en ligne avec l’hypothèse du plan à moyen terme.
Le ratio de fonds propres durs CET 1 de CASA affiche 11,8%, soit 360 points de base au-dessus des exigences réglementaires. Il est en ligne avec la politique de distribution du Crédit Agricole. Le bénéfice par action sous-jacent sur le troisième trimestre 2023 s'élève à 0,46 euro, il est en hausse de 19,5% par rapport au troisième trimestre 2022.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse