
Retraite : Les banques restent les interlocuteurs privilégiés des épargnants

Lorsque les français entendent le mot retraite, ils sont inquiets. Si le phénomène n’a rien de nouveau, la multiplication des réformes pour équilibrer le régime général, dont la dernière date d’octobre 2015, renforce cette inquiétude et la défiance que les français entretiennent avec leur système de retraite. La cinquième édition du baromètre Deloitte sur «les français et la préparation à la retraite» le confirme: «A chaque fois que l’on a une réforme, on constate un pic d’inquiétude. Qu’il s’agisse de celle de 2010 qui a reculé l’âge de départ mais également les réformes de 2012 et 2013. L’accord finalisé en 2015 entre le patronat et les syndicats concernant les régimes complémentaires du secteur privé a paradoxalement généré moins d’inquiétude. Ce qui peut s’expliquer par le fait que le sujet était assez technique. Il a suscité un débat très long qui a été moins relayé médiatiquement», explique Hugues Magron, Associé conseil secteur assurances et protection sociale chez Deloitte.
Le montant de la pension reste un motif d’insatisfaction, au mieux un motif d’inquiétude pour 72 % des personnes interrogées encore en activité professionnelle. 77 % d’entre eux estiment qu’ils auront besoin de compléter leur retraite par des ressources complémentaires. 48 % envisagent même l’expatriation vers un pays dans lequel le niveau de vie préservera leur pouvoir d’achat. Cette insatisfaction s’accompagne d’un sentiment de défiance vis-à-vis des acteurs du système actuel de retraite. C’est d’ailleurs l’un des points saillants de cette dernière édition du baromètre: si le taux de confiance à l’encontre des caisses de retraite diminue tendanciellement d’année en année, 70 % des personnes interrogées estime que c’est le système dans son ensemble qu’il faut revoir parce qu’il n’a plus d’avenir.
Dans ce contexte, 39 % des actifs français privilégient l’épargne pour conserver leur niveau de vie à la retraite. Or cette estimation du montant nécessaire pour maintenir son niveau de vie reste complexe à finaliser. En effet l’étude Deloitte pointe la difficulté dans la recherche d’informations sur les droits à la retraite. Seuls 21 % des actifs indiquent être suffisamment renseignés dans ce domaine. Les personnes interrogées dans le sondage estiment qu’il leur manquera près du tiers de leur revenu de fin de carrière pour couvrir leurs besoins financiers, une fois arrivés à l’âge de la retraite.
57 % déclarent épargner pour financer leur retraite. «La demande d’accompagnement dans le choix du produit d’épargne reste très importante», souligne Magali Remondini, Directeur conseil assurance chez Deloitte « le premier interlocuteur vers lequel se tournent les actifs dans leur préparation à la retraite sont les banques», poursuit-elle. Les assureurs arrivent en troisième position. Les conseillers indépendants n’arrivent qu’en cinquième position. Seuls 4% d’épargnants actifs se tournent vers eux pour solliciter du conseil en matière d’épargne retraite.
Les épargnants restent toutefois plutôt insatisfaits du niveau de conseil et recherchent plus de personnalisation. Selon Deloitte 16 % d’entre eux seraient prêts à payer pour des services digitalisés.«C’est plus dans le service qui peut y être associé que dans le produit d’épargne lui-même que réside les vraies marges d’innovation pour les acteurs de l’épargne retraite», analyse Hugues Magron. « Une fois le cadre réglementaire stabilisé, il est probable que les services digitaux qui existent déjà dans les pays anglo-saxons en matière de préparation à la retraite vont apparaitre sur le marché français».
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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