À l’heure du confinement (2)

L’Agefi Actifs revient sur la façon dont l’univers de la gestion de patrimoine s’adapte à la crise, Le cabinet de CGP Patrimum Groupe veut s’inscrire dans l’effort national, de manière locale
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La cinquième semaine de confinement est sur le point de se terminer. Si les plus optimistes sont déjà tournés vers l’après et réfléchissent à tous les scénarios de déconfinement possibles pour le 11 mai prochain, d’autres se focalisent sur le moment présent. C’est le cas d’Éric Bachmann, président de Patrimum Groupe, une société de conseil en gestion patrimoniale implantée dans sept villes françaises et qui conseille 650 millions d’euros d’encours.

« Notre première priorité a été de basculer 100 % de nos effectifs, soit 26 collaborateurs et 14 associés, en télétravail », affirme le dirigeant. Pour le moment, l’intégralité des équipes travaille à temps plein et Éric Bachmann n’envisage pas le chômage partiel. Le cabinet n’a d’ailleurs recours à aucune aide de l’état et n’a pas reporté ses échéances de prêts à ce jour.

La deuxième priorité du cabinet a évidemment été de prendre contact avec l’ensemble de sa clientèle. «Nous sommes des réducteurs d’angoisse. Notre but est donc d’être entièrement disponibles pour nos clients, par téléphone, mail, visioconférence, etc. », insiste le président de Patrimum Groupe, précisant qu’un contact a été noué avec plus de 90 % des clients depuis le début de la crise. La plupart d’entre eux, cherchaient avant tout à être rassurés. Ils demandent à leurs conseillers ce qu’ils pensent de la crise et quand elle s’arrêtera. Des questions auxquelles ils n’ont évidemment pas toujours les réponses mais qu’ils essayent tout de même de traiter d’une manière ou d’une autre. « Je ne suis pas Madame Soleil, je ne sais pas si nous avons déjà touché le fond de la piscine. La seule chose dont je suis convaincu c’est que demain va exister et qu’il faut rester prudent malgré le rebond des marchés amorcé depuis plusieurs jours », souligne Éric Bachmann. Le dirigeant conseille à ses clients désireux de rentrer sur les marchés de le faire de manière calme et partielle. Il reste convaincu que la décote boursière subie par certaines valeurs n’est pas en lien direct avec la réalité économique et que de vraies opportunités existent déjà et naîtront encore par la suite. Finalement, le plus difficile pour les CGP de Patrimum Group est de garder le cap. « Rester concentrer sur les fondamentaux de la stratégie patrimoniale mise en place avec les clients peut s’avérer complexe dans cette situation, mais c’est primordial! », insiste Éric Bachmann. Car la crise n’a que très rarement modifié les objectifs des clients, elle a « simplement » changé le contexte économique dans lequel doivent travailler les conseillers pour y parvenir.

S’investir localement. Se sentant pleinement concerné par «l’effort de guerre », l’ensemble des salariés du groupe a décidé de faire des dons aux hôpitaux des villes dans lesquelles la société est implantée. Des dons directs ont ainsi été envoyés à certains hôpitaux de Paris, Lille, Strasbourg ou encore Clermont-Ferrand. « La décision a été unanime et nous a vraiment fédérés. C’était très important pour toute l’entreprise de participer à cette union sacrée et surtout de s’impliquer localement auprès de celles et ceux qui risquent leurs vies pour préserver la nôtre et celle de nos clients », explique Éric Bachmann.

S’il dit « toujours croire au libéralisme », le dirigeant ne nie pas que la crise a mis en évidence de nombreux excès commis par ce système et notamment la mondialisation. «Est-ce normal que la Chine produise 80 % des molécules dont nous avons besoin?», s’interroge celui qui plaide pour une recomposition de l’industrie hexagonale. En tant que chef d’entreprise, il espère pouvoir tirer des enseignements de ce confinement et réfléchit déjà à la manière d’être « encore plus présent pour nos clients en l’étant un peu moins physiquement ». Éric Bachmann se veut en tout cas optimiste pour l’avenir. Lui qui est fier de l’implication de son équipe note aussi une relation très apaisée avec sa clientèle, alors qu’en 2008 et 2011 les relations en pleine crise étaient très tendues. Et pour la suite ? Pourquoi ne pas profiter des opportunités du marché pour continuer à s’agrandir. Le cabinet qui a réalisé une opération de croissance externe début 2020 pourrait donc continuer sur sa lancée. « Si nous survivons nous le ferons! », conclut le dirigeant.

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