Crédit immobilier : les taux remontent sur fond de tensions

La remontée s’amplifie alors même que les tensions entre courtiers et pouvoirs publics reprennent.
Gaetan Pierret
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La hausse continue et s’accélère. Le réseau de courtiers Cafpi a publié mardi 30 novembre les taux d’intérêt moyens obtenus par ses clients le mois dernier.

Emportés dans leur remontée, ils éclatent le plafond des 2%, sur toutes les durées. En novembre, les taux d’intérêt moyens s’établissaient ainsi à 2,10% sur 15 ans (contre 1,82% en octobre, + 28 centièmes), 2,20% sur 20 ans (contre 1,95%, +25 centièmes) et 2,31% sur 25 ans (contre 2,10%, + 21 centièmes).

Les très bons profils ne sont pas épargnés et voient les taux qu’on leur propose dépasser la barre des 2% sur les durées les plus longues: 1,95% sur 15 ans contre 1,82% le mois dernier (+ 13 centièmes) ; 2% sur 20 ans contre 1,90% le mois dernier (+ 10 centièmes) et 2,20% sur 25 ans contre 2,15% le mois dernier (+ 5 centièmes).

Cafpi prévoit que les taux d’intérêt atteindront un «palier de stabilisation» vers avril-mai, à 3,5%, à la condition toutefois que «les premiers signes de maîtrise de l’inflation se matérialisent comme attendu dans les semaines qui viennent».

De nouvelles tensions avec les pouvoirs publics

La remontée des taux se poursuit sur fond de polémiques et de tensions entre les acteurs du crédit et les pouvoirs publics. D’un côté, des rumeurs prêtaient récemment à la Banque centrale européenne (BCE) l’intention de pousser les taux variables dans l’ensemble de l’Union européenne. Des bruits de couloir depuis démentis par l’institution.

De l’autre, les courtiers, toujours à couteaux tirés avec la Banque de France à propos du taux d’usure, en ont maintenant après le ministre du Travail Olivier Dussopt. Dans un post LinkedIn, la très médiatique Union des intermédiaires de crédit (UIC), se plaint d’avoir reçu une fin de non-recevoir de la part de son ministère concernant la mise en place d’un accord de branche de chômage partiel.

Un refus alors même qu’il aurait confié à l’association être «soucieux de [leur]apporter [son]concours». Des espoirs finalement douchés. «Pourquoi avoir décidé cela alors même que notre interlocuteur nous a informé que leDirection générale du Trésor avait confirmé les difficultés conjoncturelles dues au blocage du taux d’usure ?» interpelle l’association qui se revendique premier syndicat de courtiers de France. «Refuser le chômage partiel signifie licenciements secs et derrière fermetures de TPE et PME en raison des Indemnités à verser», souligne encore l’UIC dans son post.

L’UIC a multiplié les prises de parole ces derniers pour aleter sur les difficultés rencontrées par beaucoup de courtiers. Elle avait même réussi à mobiliser ses troupes pour protester devant les portes de la Banque de France.

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