
L’impact dans le calcul du plafonnement de l’ISF

En application de l’article 885 V bis du CGI, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) du redevable ayant son domicile fiscal en France est réduit de la différence entre: d’une part, le total de cet impôt et des impôts dus en France et à l’étranger au titre des revenus et produits de l’année précédente, calculés avant imputation des seuls crédits d’impôt représentatifs d’une imposition acquittée à l’étranger et des retenues non libératoires; d’autre part, 75% du total des revenus mondiaux nets de frais professionnels de l’année précédente, après déduction des seuls déficits catégoriels dont l’imputation est autorisée par l’article 156 du CGI, ainsi que des revenus exonérés d’impôt sur le revenu et des produits soumis à un prélèvement libératoire réalisés au cours de la même année en France ou hors de France.
Dans ce nouveau système de calcul du plafonnement, l’impôt et les plus-values issues de la vente d’œuvres d’art, de bijoux ou d’objets précieux seront pris en compte. Ainsi, le particulier qui aura vendu des œuvres d’art en 2013 devra considérer l’impôt qu’il a payé ainsi que la plus-value réalisée, et cela même s’il a été exonéré.
Calcul des impôts payés.
Pour calculer les impôts acquittés par l’assujetti à l’ISF, il conviendra de comptabiliser et d’ajouter aux autres impôts payés le montant de la taxe forfaitaire de 5% (pour les prochaines années, le taux est de 6,5% depuis le 1er janvier 2014 –déclaration no2091) prévue pour la vente d’œuvres d’art. Même si le régime général de taxation des plus-values n’est pas explicitement mentionné dans le Bofip, il y aura également lieu de prendre en compte le montant payé par le contribuable dans le cadre du régime général (déclaration no2092), qui prévoit sur option un impôt de 34,5% de la plus-value après abattement de 10% au-delà de la deuxième année jusqu’en décembre 2013 et 5% depuis le 1er janvier 2014. Dans la pratique, ce régime est utilisé particulièrement lorsque le contribuable est exonéré et détient son œuvre depuis plus de vingt-deux ans.
Calcul des revenus perçus.
La doctrine fiscale a prévu d’intégrer les ventes d’œuvres d’art dans le calcul des revenus. Ainsi, l’administration fiscale considère que les revenus soumis à la taxe forfaitaire sur les métaux précieux, les bijoux et les objets d’art, de collection ou d’antiquité en application entrent dans le calcul du plafonnement.
1/ Si le vendeur est exonéré ou a acquitté la taxe forfaitaire
Il est admis que le montant à prendre en compte à ce titre s’entend non pas du prix de cession qui a servi de base à cet impôt, mais du montant de la plus-value correspondant au montant d’impôt acquitté (y compris la CRDS), obtenue en divisant le montant de la taxe acquittée par le taux d’imposition applicable aux plus-values sur biens meubles, augmenté du taux de la CRDS. Par exemple, si un particulier vend une œuvre 100.000 euros, la plus-value à prendre en compte n’est pas le prix de revente, mais (100.000 × 5/100): 19,5%, soit 25.641euros. Il s’agit de l’hypothèse où le vendeur a été exonéré de la taxe forfaitaire ou s’il a payé la taxe.
2/ Si le vendeur a opté pour le régime général
Mais dans le cas où le vendeur a opté pour le régime général, il lui sera alors possible de calculer la plus-value réalisée, puisqu’il faut pouvoir disposer d’un justificatif. Là encore, si l’hypothèse n’est pas envisagée explicitement par le Bofip, il convient d’être très prudent et de procéder par analogie avec les plus-values immobilières. Dès lors, la plus-value à prendre en compte pour les reventes d’œuvres d’art sera la plus-value brute, c’est-à-dire le prix de vente de l’œuvre d’art – le prix d’acquisition et les frais d’acquisition (comme par exemple les frais de maisons de vente ou d’importation).
Plus d'articles du même thème
-
L’étau se resserre autour de la fiscalité du patrimoine
Alors que Bercy présente ce mercredi son projet de loi de finances pour 2024, des voix s’élèvent pour trouver de nouvelles ressources fiscales. L’idée d’un «ISF vert» refait son apparition. -
Impôt sur les revenus 2022 : le reste à payer prélevé le 25 septembre prochain
Bercy indique dans un communiqué ce jour que les contribuables redevables après le calcul définitif de l’impôt à la suite de la déclaration des revenus de 2022, seront prélevés le 25 septembre prochain. -
Retenues à la source : gérants d'actifs et fonds de pension réclament de la clarté sur le projet de directive européenne
Les lobbys européens de la gestion d'actifs et des fonds de pension pointent des notions trop larges et non-harmonisées à travers l'UE dans la proposition de directive Faster dévoilée en juin dernier par la Commission européenne.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Vanguard va lancer deux ETF obligataires
Contenu de nos partenaires
-
A boulets rouges
Sophie Binet déclare la guerre aux patrons
La nouvelle secrétaire générale de la CGT joue le rapport de force face aux chefs d'entreprise tant dans les réunions ministérielles que sur les piquets de grève -
Editorial
Climat: le difficile numéro d’équilibrisme du Président
Le chef de l’Etat a beau promettre du concret, de la simplicité, du «positif», la transition écologique est comme le courant électrique : on va invariablement de la borne «plus» vers la borne «moins» -
Tambouille
Loi de programmation des finances publiques: la majorité embarrassée par l'aide du RN
Le parti de Marine Le Pen pourrait s'abstenir sur la LPFP, devenant de fait un allié incontournable de la majorité. Celle-ci réfléchit à l’option d'un 49.3, gênée par l'idée d'afficher une victoire grâce au RN