Le surplus d'épargne encore dirigé majoritairement vers des actifs liquides

Selon une étude publiée par Allianz, 40% des 170 milliards d’euros d’excès d’épargne accumulé à la suite de la pandémie sont détenus en actifs liquides.,
Mathilde Castagna
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Dans ce contexte d’incertitude, les ménages français n’ont toujours pas dépensé leur excèdent d’épargne qui s’élève à 170 milliards d’euros fin 2022. C’est l’équivalent de près de 12% de la consommation annuelle, selon l’étude d’Allianz sur l’épargne des ménages européens. «Cela explique la faiblesse des dépenses de consommation en France et en Europe», argumente Maxime Darmet, économiste en charge des zones France et Etats-Unis au sein du groupe Allianz. Dans l’Hexagone, l’assureur allemand estime que 40% de cet excédent est détenu en actifs liquides, contrairement à l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui consacrent environ 30% à ce type d’actifs.

Or, dans un contexte d’inflation et de retournement des marchés, la valeur des actifs financiers des ménages ne cesse de s’amoindrir. En 2022, ils ont diminué de 5% pour atteindre 6.242 milliards d’euros. «Ce résultat s’explique par les catégories d’actifs que sont les valeurs mobilières et les assurances et fonds de pension : elles ont diminué respectivement de près de 6% et d’environ 16%», peut-on lire dans le rapport de l’étude.

Les dépôts bancaires en trombe

Les dépôts bancaires ont néanmoins tiré leur épingle du jeu en enregistrant une collecte significative sur l’année 2022. Ils affichent ainsi une croissance de 5% sur l’année. En France, cette classe d’actifs reste populaire en représentant plus de 32% du portefeuille, devant les assurances et les fonds de pension qui représentent 30,5% et les valeurs mobilières29,3%.

Cela peut s’expliquer par les taux d’intérêt pondérés servis sur les dépôts bancaires des ménages français. Bien qu’ils soient inférieurs à l’inflation – qui s’est élevée à 5,2% en moyenne annuelle en 2022 – ils ont été supérieurs à la moyenne des taux servis par nos voisins européens. Ils se sont établis à 0,87% sur les encours et à 1,27% sur les affaires nouvelles, contre 0,66% et 0,54% servis respectivement en 2021.

En revanche, la croissance de la dette s’est sensiblement accélérée. Alors que le passif des ménages français a augmenté de 2,8% en moyenne par an au cours de la dernière décennie, une hausse estimée à plus de 5 % est attendue pour 2022. La dette par habitant a augmenté pour atteindre 30 860 euros et le ratio dette/PIB s’est établi à 75,5%.

Des rendements dans la moyenne des pays de la zone

Finalement, le contexte actuel aura eu un impact sur les actifs financiers nets des Français. Ces derniers enregistrent sur l’année une baisse de 9%, «soit le taux le plus faible depuis la crise financière mondiale de 2008», insiste le rapport d’Allianz. Sur les dix dernières années,les ménages ont obtenu un rendement total moyen des actifs financiers de 4,1% en termes nominaux et de 2,9% en termes réels. Ces résultats les places nettement au-dessus de l’Allemagne (3,1% contre 1,7 %) et de l’Autriche (2,5 % contre 0,7 %), mais bien en dessous de pays comme la Finlande (6,0% contre 4,8%) et les Pays-Bas (5,7% contre 4,2%). Il faut également rappeler qu’en Europe, les 40% des ménages les plus modestes n’ont pratiquement plus d’excès d'épargne disponible, tandis que les 20% les plus riches en ont encore.

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