
Axa IM met un pied dans le métavers

Métaverse : nouvelle mode qui agite les geeks, les marques et depuis peu, les financiers. Les entreprises privées se pressent aux portes de ces univers virtuels. En février, l’assureur Axa France annonçait l’acquisition d’une parcelle dans The Sandbox. C’est donc sans grande surprise que sa société de gestion, Axa IM, se met à son tour au diapason et lance un fonds sur ce concept précurseur du web 3.0.
Entre métaverse et réalité augmentée
Axa WF Metaverse entend investir dans l’ensemble de l’écosystème du métaverse. Quatre sous-thèmes représentatifs des différents aspects du secteur ont été identifiés par l’équipe de gestion : les jeux, les espaces de socialisation et de travail et les « facilitateurs technologiques» qui englobent des secteurs tels que les semi-conducteurs, les infrastructures technologiques, la cybersécurité et les paiements. Sur les 250 sociétés qui composent l’univers d’investissement, 46 se trouvent actuellement en portefeuille, essentiellement des mega et des large caps (41% chacune), avec un peu de TPE et PME (18%).
WF Metaverse investit dans des actions et titres assimilés de sociétés « jouant un rôle dans la convergence des mondes numérique et physique ». Cette phrase, issue du communiqué de presse d’Axa IM, n’a rien d’anodin. Car dans le détail, l’équipe de gestion semble avoir opté pour une définition large du « métaverse». Historiquement, le mot désigne un espace virtuel dans lequel des personnes bien réelles sont représentées par des avatars. Cette vision de base, décrite par l’auteur Neil Stephenson dans son roman « Le Samouraï virtuel» (1992) a depuis évolué à mesure que des entreprises privées telles que Facebook, ont lancé leurs propres projets. Alors que plusieurs espaces numériques co-existent, le métaverse s’envisage comme une interconnexion entre chacun d’entre eux, permettant à leurs utilisateurs de passer de l’un à l’autre, en gardant le même avatar. L’écosystème est certes encore en plein développement, mais cette orientation semble faire consensus, bien qu’une vision plus large intègre les projets de réalité augmentée. « Le métaverse est la convergence du virtuel et du physique. Ainsi, la réalité augmentée est aussi valable que la réalité virtuelle car l’objectif est d’ajouter une couche de digital à notre expérience », défend ainsi Pauline Llandric, gérante de WF Metaverse. D’où la présence de Snap dans son portefeuille. Le groupe produit Snapchat, une application mobile de messages et contenus multimédias éphémères, très prisés des jeunes. Elle permet certes d’ajouter des filtres et s’adonne maintenant à la réalité augmentée mais n’est pas encore présente dans le métaverse et n’a présenté aucun projet en ce sens. En revanche, les autres sociétés les plus présentes en portefeuille sont davantage en lien avec le thème (Unity Software, Meta Platforms, NVIDIA, Marvell Technology…).
WF Metaverse complète la gamme de fonds actions thématiques d’Axa IM, aux côtés d’AXA WF Framlington Robotech et AXA WF Framlington Digital Economy. Deux fonds dont les stratégies de gestion semblent pouvoir s’élargir aux sociétés du métaverse. «Environ 15% de la composition du fonds AXA WF Metaverse est similaire à celle du fonds Digital Economy, lorsque celui-ci a été lancé en 2017», indique Axa IM. L’overlap avec Robotech best est de 20%.
Métaverse vert
A noter également que WF Metaverse est classé article 8 selon la règlementation Sustainable finance disclosure regulation (SFDR). Un point qui peut aussi étonner compte tenu de la production d’énergie nécessaire pour produire et entretenir les univers virtuels. Si elle reconnaît que le métaverse amène à consommer plus d’énergie, Pauline Llandric souligne le potentiel d’amélioration des sociétés de cloud. « Elles sont conscientes de leur empreinte carbone et ont des objectifs pour l’améliorer », croit savoir la gérante.
, L’avis de l’expert En complément de son analyse, la rédaction vous propose désormaisl’analyse d’un professionnel (CGP, banquier, fournisseur de produit...) sur chaque produit présenté. Pour intégrer lepanel de contributeurs, contactez la rédaction redaction_actifs@agefi.fr. Maxime Lartigou, associé fondateur de Novalia Patrimoine Les + - Un excellent moyen d’investir dans des entreprises qui s’ouvrent au marché du métaverse dont le potentiel est sûrement un des plus grands que notre société moderne a connu depuis ces 20 dernières années. - Une définition du métaverse large, en accord avec les problématiques sociales, économiques et professionnelles et un choix de sous-secteurs d’investissements variés permettant une belle diversification. - Un fonds qui se soucie de la dimension écologique aujourd’hui incontournable et qui se distingue comme un investissement alternatif tourné vers l’avenir. - Le fonds WF Métaverse bénéficie de l’expérience d’AXA, assureur solide, connu et reconnu à travers le monde pour son expertise et son expérience quasi trentenaire. Les – - L’exposition du fonds au métaverse est à relativiser avec la place, encore minime, qu’il occupe actuellement dans les grandes capitalisations sur lesquelles le fonds s’appuie même si bien évidemment elle est vouée à prendre de l’ampleur. - Investir dans WF Métaverse ne permet pas une exposition directe à la blockchain et aux cryptomonnaies, acteurs incontournables du web 3.0 et du métaverse. - Si AXA a désormais un terrain à son nom dans The Sandbox, le fonds WF Métaverse n’investit pas directement dans ces univers décentralisés (The Sandbox, Decentraland et autres « Play to Earn ») à la croissance exponentielle. Mon bilan WF Métaverse est un fonds thématique ambitieux, intelligemment construit dont le potentiel est croissant et qui se distingue comme un des premiers fonds centralisés européens de métaverse. Attrayant, il permet un premier investissement dans le métaverse mais n’est pas complet et d’autres leviers existent pour enrichir sa poche métaverse en parallèle du fonds et toujours dans une optique de diversification. Fiche technique du fonds Code ISIN : LU2429105914 , Frais d’entrée : 5,50% , Frais de gestion : 1,79% , Indice de référence : MSCI AC World Total Return Net , Echelle de risque (SRRI) : 6 sur 7 ,
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