Le Crédit Agricole déprécie de 600 millions d’euros l’écart d’acquisition de LCL

La banque évoque des taux bas persistants. La dépréciation touchera le résultat net du groupe.
Capucine Cousin

Nouveau coup dur pour l’ex-Crédit Lyonnais et sa maison mère, Crédit Agricole SA. Le groupe mutualiste a annoncé mardi soir, sur sa filiale LCL, une dépréciation de l’écart d’acquisition (soit la différence entre le montant payé lors de l’acquisition et sa valeur comptable) «à hauteur d’environ 600 millions d’euros». Non déductible, elle «sera enregistrée dans les comptes consolidés du quatrième trimestre 2019» et touchera directement «le résultat net part du groupe», précise le véhicule coté du groupe bancaire dans un communiqué.

En revanche, la maison mère précise bien que cette charge n’affectera «ni la solvabilité ni la liquidité de Crédit Agricole SA ou du groupe Crédit Agricole», les écarts d’acquisition étant déjà intégralement déduits des fonds propres prudentiels. Elle n’affectera pas non plus le résultat sous-jacent de Crédit Agricole S.A. ou du groupe Crédit Agricole, ni l’actif net tangible. Histoire de rassurer les actionnaires, le groupe indique ne pas modifier pour autant sa politique de dividende.

En cause, la conjoncture et la persistance des taux bas qui mordent dans les marges des établissements bancaires. «L’environnement macroéconomique et financier actuel dans lequel LCL opère, a pesé sur sa valeur d’utilité et a abouti à la constatation d’une dépréciation de l'écart d’acquisition», précise le groupe.

La banque a connu plusieurs aléas. Rachetée en 2003 sur la base d’une valorisation de plus de 19 milliards d’euros, LCL comptait fin 2018 5,8 millions de clients et 11.373 équivalents temps plein, relevait L’Agefi en mars. Elle avait aussi dû revoir à la baisse la croissance annuelle de ses revenus, qui n’était plus attendue qu’à 0,9%, et son produit net bancaire (PNB), ramené à 3,43 milliards l’an dernier. Mi-février, la banque annonçait aussi 80 à 110 nouvelles fermetures d’agences d’ici à 2021.

En outre, sa maison mère avait déjà dû passer une charge de 491 millions d’euros dans ses comptes en 2017, à cause de la dépréciation de sa filiale.

Crédit Agricole réaffirme pourtant les objectifs financiers de LCL dévoilés en juin, pour l’horizon 2022: soit une progression de la rentabilité des fonds propres de LCL, avec un ratio «return on net equity» de plus de 12,5% en 2022, et un résultat net part du Groupe en 2022 supérieur à 5 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2019, LCL compte une «conquête nette» de 49.000 clients.

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