La greffe Boris Collardi n’a pas pris chez Pictet

Débauché en 2018 de Julius Baer, le banquier quitte ses fonctions d’associé.
Laurence Marchal
Pictet n’a pas précisé les raisons du départ de Boris Collardi.
Pictet n’a pas précisé les raisons du départ de Boris Collardi.  -  Bloomberg

Boris Collardi va quitter Pictet, dont il est associé depuis 2018, au début du mois de septembre, a annoncé mercredi la banque suisse à l’occasion de la publication de ses résultats pour le premier semestre.

L’ancien patron de Julius Baer ne sera donc resté qu’un peu plus de trois ans au sein du groupe bancaire genevois, alors que la durée d’engagement d’un associé chez Pictet est en moyenne de 21 ans, selon un article du Temps. Il a été le quarante-deuxième associé de l’histoire de Pictet et le plus jeune membre du collège composé de sept associés. Il était aussi l’un des rares associés à venir de l’extérieur.

Réprimandé en janvier

«Après mûre réflexion et des discussions avec le collège des associés, Boris Collardi a décidé de se retirer de ses fonctions d’associé et de quitter Pictet à compter du 1er septembre 2021», a indiqué la banque dans un communiqué, sans préciser les raisons de ce départ. Bloomberg évoque des relations tendues avec la direction de la banque et les régulateurs. Le dirigeant avait été réprimandé en janvier par l’autorité suisse Finma après une enquête pour blanchiment d’argent liée à ses anciennes fonctions chez Julius Baer.

«Pictet Wealth Management est dans une excellente position pour assurer son succès à long terme et je suis convaincu que le groupe continuera à progresser avec l’excellence qui est la sienne», commente de son côté Boris Collardi, qui avait la responsabilité conjointe de Pictet Wealth Management aux côtés de Rémy Best.

Comme cela avait été annoncé en juin dernier, Elif Aktuğ et François Pictet rejoindront le collège des associés en septembre. Elif Aktuğ est la première femme à rejoindre le cénacle des associés dePictet.

Semestre record

Boris Collardi quitte Pictet alors qu’elle a enregistré «les meilleurs résultats semestriels de son histoire», selon Renaud de Planta, associé senior du groupe.

Les actifs sous gestion ou en dépôt ont bondi à 690 milliards de francs suisses au 30 juin 2021, contre 609 milliards de francs au 31 décembre 2020. «Les clients nous ont confié des avoirs nets record, en raison notamment de nos excellentes performances de gestion», se félicite Renaud de La Planta.

Les produits d’exploitation sont ressortis à 1,54 milliard de francs suisses (1,4 milliard d’euros), en hausse de 16% par rapport au premier semestre 2020. Le bénéfice net consolidé a atteint 636 millions, soit une hausse de 142%.

Ces résultats nets comprennent un gain extraordinaire résultant de la transaction de sale and lease back que Pictet a réalisée au cours du premier trimestre de l’année concernant son bâtiment principal à Genève. Le produit de cette transaction permettra à l'établissement d’autofinancer l’expansion de son siège avec la construction d’un ensemble d’immeubles à Genève prévu pour 2025.

Le résultat opérationnel, qui exclut ce gain unique, s'élève à 464 millions de francs suisses (+45% par rapport au premier semestre 2020).

Enfin, le ratio réglementaire des fonds propres totaux s’établit à 22,2%, un niveau «nettement supérieur à l’exigence Finma (Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, ndlr) de 12%, pour des fonds propres réglementaires de 2,73 milliards», souligne la banque.

Regardant vers l’avenir, Pictet indique qu’il va poursuivre son expansion en Asie et sur «d’autres marchés prioritaires» et continuer à développer ses compétences en gestion alternative et à investir «de manière significative» dans la technologie.

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