
Microsoft rassure dans le cloud, Google déçoit

Microsoft et Alphabet, la maison mère de Google, ont publié des comptes trimestriels supérieurs aux attentes de Wall Street. Les deux géants qui s’affrontent sur l’intelligence artificielle (IA) en plein boom ont toutefois révélé des performances à l’opposé dans leur division d’informatique dématérialisée (cloud). Conséquence, les investisseurs applaudissent le premier et sanctionnent le second.
A la Bourse de New York mercredi après-midi, l’action Microsoft grimpait de 2,8% quand celle d’Alphabet plongeait de 9%.
Dans le détail, la firme de Mountain View a publié mardi soir des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions des analystes dans tous les segments, dans le sillage de l’accélération de son activité d’informatique dématérialisée («cloud») et des ventes solides d’ordinateurs.
Microsoft a fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 13% à 56,5 milliards de dollars sur la période juillet-septembre, battant les attentes des analystes qui anticipaient en moyenne un montant de 54,52 milliards de dollars selon des données LSEG.
Wall Street s’intéresse de près à la manière dont les services d’intelligence artificielle (IA) génératifs pourraient profiter à Microsoft, qui a pris de l’avance dans le secteur en investissant dans la startup OpenAI, propriétaire de ChatGPT.
Les investisseurs surveillent aussi l'étendue des dépenses injectées par le géant technologique dans des ‘data centers’ servant à alimenter ses services d’IA.
Dans la division «cloud», qui comprend la plateforme Azure, le chiffre d’affaires trimestriel s’est établi à 24,3 milliards de dollars, battant le consensus qui ressortait à 23,49 milliards de dollars d’après des données LSEG. S’agissant d’Azure uniquement, qui intègre le service dédié à l’IA Azure OpenAI, le chiffre d’affaires a progressé sur la période juillet-septembre de 29%, contre une estimation de +26,2% de la firme de recherche Visible Alpha.
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Google déçoit dans le cloud
De son côté, Alphabet a fait état d’une croissance du chiffre d’affaires trimestriel de sa division «cloud» de 22,5% à 8,41 milliards de dollars. Il s’agit pour Google Cloud d’une croissance au plus faible depuis au moins le premier trimestre 2021. Wall Street anticipait un montant de 8,62 milliards de dollars. Le bénéfice d’exploitation de Google Cloud s’est établi à 266 millions de dollars sur la période juillet-septembre, contre une perte de 440 millions un an plus tôt.
S’agissant des ventes publicitaires, Alphabet a fait état d’un chiffre d’affaires de 59,65 milliards de dollars au troisième trimestre, contre 54,48 milliards de dollars un an plus tôt. Le consensus ressortait à 59,12 milliards.
Le groupe a publié un bénéfice net de 19,69 milliards de dollars sur la période juillet septembre, contre 13,91 milliards un an plus tôt. Alphabet a enregistré un chiffre d’affaires global de 76,69 milliards de dollars, alors que les analystes anticipaient en moyenne un montant de 75,97 milliards selon des données LSEG.
(Avec Reuters)
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse