
Atos reçoit une nouvelle offre de l’Etat pour sa division «Advanced Computing»

Le groupe de services informatiques Atos a annoncé lundi avoir reçu une offre ferme de l’Etat français pour l’acquisition de sa division «Advanced Computing», à l’exclusion de l’activité «Vision AI», pour une valeur d’entreprise de 410 millions d’euros.
Ce montant comprend 110 millions d’euros de «compléments de prix basés sur des indicateurs de rentabilité» pour les exercices 2025, à hauteur de 50 millions d’euros qui devraient être payés à la clôture de la transaction, et 2026, pour 60 millions d’euros, a indiqué Atos dans un communiqué.
La valeur d’entreprise de cette offre ferme est inférieure à celle que contenait l’offre non engageante soumise par l’Etat en novembre 2024, à savoir 500 millions d’euros hors compléments de prix, afin de refléter le «périmètre réduit de la transaction», a précisé Atos.
En effet, l’offre ferme porte sur l’activité «Advanced Computing», qui rassemble les divisions Calcul haute performance (HPC) et quantique ainsi que Business Computing et Intelligence artificielle, et exclut l’activité «Vision AI», basée au Royaume-Uni et qui comprend principalement la filiale Ipsotek acquise en 2021, a expliqué Atos.
Réduction de la dette
Cette opération permettra à Atos de réduite sa dette nette, «tout en conservant une partie de ses actifs au plus fort potentiel de développement», ont commenté les analystes d’Invest Securities.
Les activités comprises dans le périmètre affiné de la transaction comprennent la conception et la fabrication des serveurs de haute performance ainsi que des supercalculateurs, technologies critiques dont les applications au profit de la Défense et de l’industrie française sont essentielles pour la souveraineté de la France, a souligné le ministère de l’Economie et des Finances dans un communiqué distinct.
Les activités du périmètre de la transaction emploient 2.500 personnes, majoritairement en France, et devraient générer un chiffre d’affaires d’environ 800 millions d’euros en 2025.
Plus d’un tiers de la rentabilité
«Le conseil d’administration a accueilli favorablement l’offre, sur la base du rapport de l’expert indépendant désigné par le conseil, qui a confirmé que l'évaluation du périmètre cédé et les termes de l’opération sont à une juste valeur de marché», a indiqué Atos.
«Je me réjouis de l’acceptation par Atos de cette offre ferme, qui est une avancée importante pour la sécurisation de l’activité stratégique des supercalculateurs», a commenté le ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, cité dans le communiqué de Bercy.
«Il est du rôle de l’Etat, lorsque cela se justifie, d’assurer la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques», a poursuit le ministre.
Les deux parties visent la signature d’une offre engageante «dans les prochaines semaines». La clôture de la transaction est prévue en 2026, a souligné Atos.
Pour leur part, les activités de «Vision AI», «contribuant pour plus d’un tiers à la marge opérationnelle du périmètre anciennement considéré, sont repositionnées au sein d’Eviden pour constituer une nouvelle division», spécialisée dans les «solutions d’analyse vidéo enrichies par l’IA pour les opérations, la sureté et la sécurité», a indiqué Atos.
La trajectoire financière du groupe pour 2028, présentée lors d’une journée investisseurs le 14 mai dernier reste inchangée, a précisé Atos.
A lire aussi: Philippe Salle veut croire à une nouvelle ère pour Atos
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse