
L’intégration financière stagne en zone euro

De nouvelles avancées sont nécessaires pour faire avancer l’intégration des marchés financiers de la zone euro. Dans son étude annuelle sur le sujet, publiée vendredi, la Banque centrale européenne (BCE) note qu’après avoir progressé dans les années qui ont suivi la crise de la dette en zone euro, l’intégration financière a calé l’an dernier. Les indicateurs de prix et de volumes suivis par la BCE «ne montrent aucun progrès dans l’intégration financière agrégée entre pays de la zone euro».
«Le partage transfrontalier des risques reste faible et le partage des risques financiers privés n’y contribue pas beaucoup», avertit la BCE. En conséquence, les chocs économiques dans les pays se répercutent directement sur la consommation et la croissance, au lieu d'être répartis dans l’ensemble de la région. Cette «pause» dans l’intégration «souligne l’importance des initiatives actuelles concernant l’Union des marchés de capitaux (UMC) et l’achèvement de l’union bancaire».
La BCE se prononce ainsi clairement en faveur de la mise en place d’un fonds européen de garantie des dépôts (EDIS), discuté depuis 2010 et dont la mise en place a été repoussée sine die, notamment face à l’opposition allemande. «Nous devrions reconnaître l’importance fondamentale de l’EDIS pour étayer la confiance en notre monnaie et pour parvenir à un système uniforme», a ainsi déclaré Vitor Constâncio, vice-président de la BCE, dans un discours prononcé à l’occasion de la présentation du rapport.
La banque centrale souligne également l’importance de renforcer le Mécanisme européen de stabilité (MES) et de finaliser la directive sur la titrisation. La BCE souhaite enfin réduire les marges de manœuvre laissées aux superviseurs nationaux, notamment via la revue de la directive CRD, avec l’objectif de faire reconnaître la zone euro comme une juridiction unifiée pour le calcul des surcharges en capitaux pour les institutions systémiques.
Cette évolution faciliterait la consolidation bancaire au niveau européen, alors que celle-ci reste très en retrait, regrette de nouveau la BCE, ce qui pèse sur l’intégration des marchés du crédit pour les particuliers, «car la consolidation transfrontalière semble être le seul moyen réaliste pour aller vers une plus grande intégration de la banque de détail». Pour la banque centrale, l’émergence de banques paneuropéennes contribuerait à la résolution du problème des créances douteuses, sans menacer la stabilité financière grâce aux réformes engagées depuis la crise.
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