
«Nous sommes dans une période de ralentissement des bonus bancaires»
Deux semestres, deux ambiances. Après un début d’année en fanfare pour les banques d’investissement, l’ajustement a été brutal au second semestre. Mais en moyenne, «l’activité est restée assez forte en 2022», constate Corinne Orémus, directrice générale du cabinet Vendôme Associés.
Sur la finance de marché, par exemple, «nous avons constaté en 2022 un ralentissement, certes, mais pas à la hauteur de ce que beaucoup craignaient», déclare Denis Marcadet, le fondateur de ce cabinet de recrutement spécialisé dans la finance.
L’année 2022 a cependant été marqué par un ralentissement profond de certaines activités, comme les fusions et acquisitions de grandes capitalisations. Sur ce secteur très particulier, «il n’y a plus de recrutements de seniors», constate Denis Marcadet. Ce n’est cependant pas le cas sur le segment des petites et moyennes capitalisations qui, «contrairement aux années précédentes, remporte la mise».
Paris, place de trading
Paris, qui était une place de vente, redevient une place de trading. Un acteur comme Bank of America est par exemple passé de 100 à 600 personnes. «Le secteur de la finance de marché qui était concentré auprès des banques françaises est devenu extrêmement concurrentiel», observe le fondateur de Vendôme Associés. Ainsi, les équipes de trading, de structuration et de vente sont toujours très recherchées. Mais même si certains profils restent très recherchés, les candidats ont beaucoup moins le choix entre plusieurs offres. «Ce type de situation est en train de se raréfier», conclut Corine Orémus.
Il n’y a donc pas péril en la demeure dans le secteur financier, mais les prochains mois seront certainement plus difficiles que ces dernières années.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse