
Les résultats de Crédit Agricole SA sont éclipsés par les déceptions sur l’assurance

C’est mieux qu’attendu. Au troisième trimestre 2024, le résultat net part du groupe de la filiale cotée du Crédit Agricole, Crédit Agricole SA (CASA), est ressorti à 1,66 milliard d’euros, soit une baisse de 4,7% par rapport au troisième trimestre 2023. C’est au-dessus des prévisions des analystes de Deutsche Bank qui tablaient sur 1,5 milliard d’euros.
Par ailleurs, «il convient de rappeler que le troisième trimestre 2023 était exceptionnellement bon en raison d’un effet non récurrent positif lié à la reprise de provisions Epargne logement. Retraité de cet effet de base, le résultat net part du groupe ressort en progression de 8,2%», a souligné Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole.
Malgré cela, les résultats de l’assurance décevants ont provoqué un recul de plus de 5% de l’action en début de matinée qui s’est atténué en clôture à -3,8%. «La vigueur attendue des revenus d’assurance a été anéantie par les réclamations liées aux conditions météorologiques», a commenté Jefferies dans une note après la publication de ces résultats.
Sur le trimestre, les revenus sous-jacents atteignent 6,5 milliards d’euros soit une hausse de 7% par rapport au troisième trimestre 2023, en ligne avec les prévisions.
Le niveau de capital reste confortable avec un ratio de solvabilité CET1 à 11,7% à fin septembre 2024 soit légèrement au-dessus des attentes. Tout comme le niveau de liquidités avec un ratio à court terme (LCR) de 152%.
Le coût du risque sur le périmètre de CASA est stable à 32 points de base avec un taux de créances douteuses bas à 2,5% et à contrario un taux de couverture du risque élevé à plus de 71%. En revanche, le tableau est moins glorieux au niveau du groupe Crédit Agricole avec un coût du risque qui augmente fortement pour les caisses régionales et LCL.
A lire aussi: Le Crédit Agricole met la main sur la gestion locative de Nexity
Une croissance soutenue par la BFI
La croissance est portée pour l’essentiel par le pôle Gestion de l’épargne et Assurance (GEA) qui profite notamment de l’intégration de Degroof Petercam. Mais aussi par le pôle Grandes clientèles qui enregistre une progression continue des revenus en banque de financement et d’investissement.
Au troisième trimestre 2024, le pôle GEA réalise un résultat net de 1,9 milliard d’euros en hausse de 12,9% par rapport au troisième trimestre 2023. Bien qu’affecté par une sinistralité dommages, notamment en assurance récolte plus importante au troisième trimestre 2024 qu’en 2023, l’activité reste dynamique en assurances avec un volume d’affaires qui atteint notamment un plus haut pour un troisième trimestre à 9,7 milliards d’euros en hausse de 39% par rapport au troisième trimestre 2023.
La gestion d’actifs se porte particulièrement bien avec un résultat net part du groupe en hausse de près de 17% à 208 millions d’euros sur le trimestre.
Le pôle Grandes clientèles affiche aussi une belle performance (+8,7%) avec un produit net bancaire à 2 milliards d’euros, notamment grâce à la banque de financement et d’investissement (BFI) qui bénéficie entre autres d’évolutions favorables de la marge nette d’intérêt et des commissions au sein de Caceis. «La BFI enregistre le meilleur troisième trimestre et le meilleur cumul depuis le début de l’année tant en revenus qu’en résultat», annonce Jérôme Grivet, directeur général délégué de CASA.
A lire aussi: Le défi de la relève de Philippe Brassac au Crédit Agricole
Ainsi, les revenus sous-jacents de la BFI sont en forte hausse à 1,5 milliard d’euros, soit +8,0% par rapport au troisième trimestre 2023, portés par la performance de la banque commerciale ainsi que par les activités de marché qui bénéficient d’effets favorables.
Des résultats qui manquent d’éclat en banque de proximité
Les chiffres en banque de proximité sont plus contrastés. L’activité résiste avec une reprise confirmée en France du crédit immobilier et la poursuite de stabilisation du mix de la collecte mais les charges d’exploitation et le coût du risque augmentent respectivement de 3,2% et 17% par rapport au troisième trimestre 2023. Au final, le résultat net part du groupe diminue de 6,2% hors effet de base.
A l’international, le résultat net part du groupe pour CA Italia, CA Egypte, CA Pologne et CA Ukraine s’élève à 194 millions d’euros au troisième trimestre 2024, en hausse de 13,9% mais en repli de 12,9% à cours constant.
Le produit net bancaire du pôle Services financiers spécialisés, quant à lui, s’élève à 869 millions d’euros au troisième trimestre 2024, en légère baisse de 1,6% par rapport au troisième trimestre 2023.
Sur les neuf premiers mois de l’année, hors éléments spécifiques, le résultat net part du groupe sous-jacent global de CASA ressort malgré tout en hausse de 17,8% par rapport aux neuf premiers mois 2023, à 5,4 milliards d’euros.
Dans l’ensemble, CASA est en ligne avec son plan stratégique à moyen terme et confirme son objectif de bénéfice net supérieur à 6 milliards d’euros pour l’année 2024.
Plus d'articles du même thème
-
Namirial veut acquérir Signaturit pour fonder un acteur européen de la sécurité numérique
A l'heure où l’Europe cherche à construire ses propres champions dans les services de confiance et la sécurité des transactions, cette opération donnera naissance à un groupe solide avec une offre multibriques. -
Le régulateur espagnol donne son feu vert à l’OPA de BBVA sur Sabadell
La période d’acceptation de l’offre s’ouvre lundi 8 septembre pour un mois. Les synergies de coûts ont été revues à la hausse, à 900 millions d’euros, mais reportées d’un an. -
Orsted a les mains libres pour accroître sa marge de manœuvre financière
Les actionnaires ont avalisé vendredi 5 septembre l’augmentation de capital de l’énergéticien danois qui a en parallèle abaissé sa prévision de résultat annuel.
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Les émetteurs français de dette bravent la crise politique
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street recule face au ralentissement de l'emploi malgré la perspective de baisses de taux de la Fed
Washington - La Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi après la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, l’inquiétude d’un ralentissement économique prenant le pas sur l’optimisme quant à une baisse des taux de la Fed. Le Dow Jones a reculé de 0,48% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,32%. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a terminé proche de l'équilibre (-0,03%). La place américaine se montre quelque peu «angoissée» face à un possible «ralentissement économique» aux Etats-Unis, a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers. Le marché du travail a continué à se dégrader en août aux Etats-Unis, avec un taux de chômage en progression, à 4,3%, selon les données officielles publiées vendredi par le ministère du Travail américain. La première économie mondiale a créé seulement 22.000 emplois le mois dernier, un niveau bien inférieur à ceux auxquels les Etats-Unis étaient habitués. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emploi, selon le consensus publié par MarketWatch. Les investisseurs demeurent prudents, ne connaissant pour le moment pas encore «toutes les implications de cette faiblesse persistante du marché du travail», notent les analystes de Briefing.com. Le flou autour des droits de douane de Donald Trump risque de continuer à freiner les embauches, a relevé par ailleurs Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management. Mais ce rapport sur l’emploi donne aussi le feu vert à un assouplissement monétaire de la part de la banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion de septembre, avec la possibilité d’un futur coup de fouet pour l'économie. Il «laisse également entendre que d’autres mesures seront nécessaires pour stabiliser le marché du travail avant la fin de l’année», a noté Samuel Tombs, analyste de Pantheon Macroeconomics. Les acteurs du marché s’attendaient déjà à ce que le Fed réduise ses taux dans une fourchette de 4,00% à 4,25% lors de sa prochaine réunion. Désormais, ils sont aussi une majorité à anticiper d’autres baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, selon l’outil de veille FedWatch CME. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, les taux d’intérêt ont nettement reculé. Vers 20H15, le rendement de l’obligation d’Etat américaine à échéance 10 ans tombait à 4,09%, contre 4,16% jeudi en clôture. A deux ans, il reculait à 3,52% contre 3,59%. Au tableau des valeurs, le géant des semi-conducteurs Broadcom a brillé (+9,41% à 334,89 dollars) après l’annonce de résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre de son exercice décalé, tant au niveau de son chiffre d’affaires que de son bénéfice net par action. Le groupe pharmaceutique Kenvue a chuté (-9,15% à 18,66 dollars) après parution d’informations de presse assurant que le ministre américain de la Santé pourrait lier son médicament phare, le Tylenol, au développement de l’autisme chez l’enfant. Selon le Wall Street Journal, le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr, contesté pour ses positions antivaccins, s’apprêterait à lier la prise d’acétaminophène (ou paracétamol) - principe actif du Tylenol aux Etats-Unis ou Doliprane en France - chez les femmes enceintes au développement de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant, dont l’autisme. Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+3,64% à 350,84 dollars) a été recherché après que son conseil d’administration a proposé un plan de rémunération inédit sur dix ans pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise. L'équipementier sportif Lululemon Athletica a plongé (-18,58% à 167,80 dollars) en raison de prévisions ne convainquant pas les analystes. L’entreprise s’attend à un bénéfice net par action compris entre 12,77 et 12,97 dollars pour l’année complète, alors que les anticipations étaient de 14,15 dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
Wall Street clôture en baisse après des chiffres décevants de l'emploi américain
Washington - La Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi après la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, l’inquiétude d’un ralentissement économique prenant le pas sur l’optimisme quant à une baisse des taux de la Fed. Le Dow Jones a reculé de 0,48% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,32%. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a terminé proche de l'équilibre (-0,03%). Nasdaq © Agence France-Presse -
Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse