
La Corée du Sud s’attaque au modèle d’Apple et de Google
La situation se complique pour Apple et Google en Corée du Sud. Une Commission parlementaire sud-coréenne s’est prononcée mercredi en faveur de l’amendement d’une loi télécoms visant à interdire aux deux groupes américains d’imposer leurs systèmes de paiement aux développeurs de logiciels dans le cadre des achats d’applications sur les boutiques en ligne, App Store et Google Play.
La Corée du Sud est la première grande économie au monde à tenter d’imposer une telle restriction aux deux groupes américains, accusés d’abus de position dominante dans les boutiques d’applications pour smartphones. Google et Apple réclament jusqu'à 30% de commissions aux développeurs dans le cadre d’achats ou d’abonnements à des contenus via leurs boutiques en ligne.
Dans un communiqué publié mardi, Apple estime que le projet de loi «exposera les utilisateurs achetant des biens numériques auprès d’autres sources à un risque de fraude, affaiblira la protection de leur vie privée», nuira à la confiance des utilisateurs dans les achats sur l’App Store et réduira les opportunités pour les développeurs sud-coréens.
Wilson White, directeur des politiques publiques chez Google, juge pour sa part que la procédure a été «précipitée» et «n’a pas permis d’analyser suffisamment l’impact négatif du texte sur les consommateurs coréens et les développeurs d’applications».
«Google et Apple ne sont pas les seuls à pouvoir créer un système de paiement sécurisé», souligne Lee Hwang, professeur spécialisé en droit de la concurrence à la Korea University School of Law.
Après le vote de la commission législative et judiciaire sur l’amendement du Telecommunications Business Act, surnommé la «loi anti-Google», un vote définitif est prévu au Parlement. Il devait avoir lieu ce mercredi, mais la session a été provisoirement reportée au 30 août, a déclaré à Reuters un responsable du Parlement.
La Corée du Sud n’est pas la seule à agir contre la domination d’Apple et de Google sur le marché des applications. Aux Etats-Unis, un groupe bipartite de sénateurs a présenté ce mois-ci un projet de loi destiné à encadrer l’activité des boutiques d’applications, accusées selon ces sénateurs d’exercer un trop grand contrôle sur le marché. La Commission européenne a également engagé une procédure contre Apple avant l'été.
Des éditeurs d’applications, comme le groupe de jeux vidéo Epic ou le site de streaming musical Spotify, ont engagé des actions en justice contre Apple et Google.
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