
BNP Paribas songe à réduire ses effectifs en Suisse

Le groupe français a ouvert une consultation avec les représentants du personnel de sa filiale en Suisse en vue de supprimer un certain nombre de postes. Selon Bloomberg, la banque française envisage de supprimer jusqu’à 150 postes à Genève dans l’objectif de réduire les coûts et rationaliser ses opérations.
D’après plusieurs agences, il s’agit essentiellement de coupes au sein des fonctions support et informatique de la filiale suisse. La gestion de fortune ferait également partie des postes passés en revue. Présent à Genève, Zurich et Lugano, BNP Paribas emploie 982 personnes en Suisse. Ce chiffre n’a cessé de décroître ces dernières années alors qu’il y a 10 ans, la banque employait 1.400 personnes dans le pays.
BNP Paribas confirme avoir ouvert une consultation avec les représentants des salariés de Genève «dans le cadre de l’adaptation continue de son organisation» et indique que celle-ci durera plusieurs semaines.
A lire aussi: La Société Générale annonce des coupes historiques dans ses effectifs à La Défense
Plan d’économies ambitieux
Cette annonce intervient peu de temps après que Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, a déclaré vouloir accélérer son plan d’économies afin de réaliser 400 millions d’euros d’économies supplémentaires de façon à compenser la baisse des revenus et rassurer ses investisseurs. Partie intégrante du plan stratégique 2025 de la banque, ces efforts supplémentaires portent ainsi à 2,7 milliards d’euros le montant total des économies visées par le groupe.
Un moyen pour le dirigeant de rectifier le tir après la réaction négative des marchés lors de la présentation des résultats annuels. En effet, malgré un résultat annuel record en 2023, BNP Paribas avait dévissé de 9% en Bourse le jour de la publication en raison d’une révision à la baisse de son objectif de retour sur fonds propres tangibles qui a fortement déplu aux marchés. Depuis le titre s’est redressé. Jean-Laurent Bonnafé a encore voulu rassurer les marchés en présentant en mars une révision de sa trajectoire financière.
La présentation des résultats du premier trimestre 2024 fin avril a permis à BNP Paribas de confirmer cette trajectoire et d’envoyer de nouveaux signaux rassurants aux marchés. Le résultat net à 3,1 milliards d’euros a notamment été meilleur qu’attendu par les analystes qui tablaient sur un résultat net de 2,37 milliards d’euros.
La banque qui met une partie de ces bons résultats sur le travail mené pour maîtriser ses coûts, entend bien poursuivre ses efforts en la matière. L’ouverture de la consultation pour adapter son organisation en Suisse semble donc s’inscrire dans la continuité de cette stratégie.
Plus d'articles du même thème
-
La BCE affiche sa posture restrictive
Le Conseil de la Banque centrale européenne devrait maintenir ses taux directeurs inchangés jeudi. Le débat entre gouverneurs portera sans doute déjà sur le besoin - ou non - d’une «baisse de précaution» pour décembre. -
Le taux d’acceptation de l’offre de BBVA sur Sabadell reste une grande inconnue
La banque basque a lancé son offre sur sa rivale catalane. Le suspense va durer jusqu’au 14 octobre prochain, jour de la publication du résultat. -
Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
La justice entérine l’accord entre le Parquet et la filiale de la banque verte pour solder le litige fiscal lié à l’arbitrage de dividendes. A la clé, une amende de 88,2 millions d’euros.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Au salon de l'électronique de Berlin, le « Made in Germany » fragilisé par les taxes de Trump
Berlin - Une odeur de croque-monsieur flotte dans une des allées de l’IFA, grande foire berlinoise de l'électronique. Sur le stand de la PME d'électroménager Rommelsbacher, sa patronne Sigrid Klenk met en avant ses plaques de cuisson, estampillées d’un autocollant «Made in Germany». Maintenir une production locale «devient de moins en moins simple», confie la dirigeante de l’entreprise à l’AFP. Notamment du fait de l’instauration de droits de douane américain sur l’acier et l’aluminium. Depuis l'été, Washington impose à l’Union Européenne jusqu'à 50% de surtaxe sur ces matériaux, omniprésents dans l'électroménager. «Maintenant, on doit spécifier la quantité d’acier contenue dans nos produits, notamment nos plaques de cuisson. Cela nous a intensément occupé ces derniers jours», explique Sigrid Klenk, qui juge néanmoins que «le Made in Germany n’est pas mort». Mais les indicateurs publiés lundi par l’office allemand Destatis illustrent la difficulté de la situation: les exportations d’Allemagne vers son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, ont reculé de 7,9% par rapport à juin, marquant un quatrième mois consécutif de baisse. Sur un an, elles s’effondrent même de 14,1%. Savoir-faire menacé Et selon la fédération du secteur ZVEI, les exportations allemandes d'électronique vers le vaste marché américain, deuxième débouché du secteur, pourraient même chuter de 20%. «Nous sommes très fiers de produire en Europe et nous ne voulons pas perdre ce savoir-faire uniquement à cause de droits de douane», souligne auprès de l’AFP Theresa Seitz, représentante de la ZVEI. L’accord commercial conclu fin juillet entre Washington et Bruxelles était censé réduire l’incertitude, mais en réalité la liste de produits soumis aux surtaxes continue encore de s’allonger, un fardeau pour les PME comme pour Miele, le géant du secteur. «C’est la pire situation, quand le consommateur ne sait pas ce qui va se passer le lendemain», et «c’est la même chose pour les entreprises», dit Markus Miele, le directeur exécutif du groupe éponyme, à l’AFP. Le groupe de Gütersloh (ouest), qui a généré 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, a déjà dû relever ses prix en conséquence. Or, en plus, «nous voyons dans de nombreux pays une réticence à consommer», note M. Miele qui relève que notamment en Allemagne la consommation reste atone malgré la détente de l’inflation. Selon lui, la conjoncture est en revanche «très bonne» aux Etats-Unis, où Miele a inauguré un premier site de production avant même le retour au pouvoir de Donald Trump, qui cherche, avec ses droits de douane, à pousser les industriels à installer leurs usines sur le territoire américain. A l’IFA, des PME témoignent de la crise industrielle qui frappe la première économie européenne et de son modèle fondé sur l’exportation: Fakir a cessé de fabriquer des aspirateurs en Allemagne il y a un an et demi. «C'était impossible de poursuivre, les coûts étaient trop élevés», confie un employé, préférant garder l’anonymat. Les marques chinoises partout Dans les allées de cette foire berlinoise, le contraste est saisissant. Tandis que les industriels allemands comptent leurs marges, que leurs produits soient fabriqués en Europe ou en Chine, les marques chinoises sont au beau fixe et attirent les foules avec leurs innovations: robots aspirateurs capables de gravir des escaliers, lunettes connectées à l’intelligence artificielle, bras robotisés pour jouer aux échecs, etc. Longtemps considérés comme inférieurs en qualité, leurs produits s’imposent désormais dans le haut de gamme. Les champions allemands essaient malgré tout de contre-attaquer. Miele et BSH (Siemens-Bosch) ont chacun présenté leur nouveau «tiroir de cuisson vapeur», conçu pour les «cuisines plus petites et compactes», par exemple dans les grandes villes comme New York, explique M. Miele. Mais c’est peu pour sauver un label «Made in Germany», chahuté de toutes parts. «J’espère que la période de Noël ramènera un peu plus d’enthousiasme chez les consommateurs allemands», glisse Sigrid Klenk. Clement KASSER © Agence France-Presse -
À boulets roses
« C’est Olivier Faure ou le chaos » : après la chute de Bayrou, le PS fait monter les enchères
Au PS, la ligne officielle commande de pousser la candidature d’Olivier Faure à Matignon, en certifiant qu'un disciple d’Emmanuel Macron serait censuré avant d’avoir fait adopter le budget. En vérité, des échanges informels avec le bloc central ont commencé pour déterminer quel totem fiscal permettrait d’acheter la neutralité des 66 députés socialistes -
Editorial
Une coalition des raisonnables, vite !
Il reste un espoir pour l’après : que, la crise s’aggravant, une voix recommence à se faire entendre : celle des Français qui ne veulent pas se laisser instrumentaliser par les extrêmes, celle des électeurs qui refusent que leurs choix soient dictés par la rue ou la dictature des réseaux sociaux, celle des contribuables qui savent que la France ne peut pas s’épargner un sursaut collectif mais exigent en parallèle un effort massif sur la dépense publique