Fléau. Nabilla pour l’exemple. L’influenceuse, qui a écopé l’été dernier d’une amende de 20.000 euros pour pratiques commerciales trompeuses (en l’occurrence, la promotion d’un site de formation au trading sur Snapchat en 2018), a été citée par les autorités pour souligner le rôle de nouveau point d’entrée des réseaux sociaux en matière d’escroqueries financières. Le partage de faux « bons plans » y démultiplie l’impact de ces arnaques, touchant un public plus jeune et de milieu plus modeste que la cible traditionnelle, ont dénoncé à l’occasion d’un rappel à l’ordre commun l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et le Parquet de Paris. Ce dernier estime à 500 millions d’euros par an en France le préjudice subi par les victimes d’offres frauduleuses de placements et services financiers. Les autorités soulignent des thèmes d’arnaques en constant renouvellement, en témoigne l’évolution des demandes faites sur la plateforme Epargne Info Service (EIS) de l’AMF (voir le graphique). En cette période de crise sanitaire et de taux bas, la vigilance est plus que jamais de mise face aux promesses de gains mirifiques.
Travailler chez McKinsey sans se montrer fin stratège, c’est possible. La Securities and Exchange Commission (SEC) vient d’engager des poursuites pour délit d’initités contre l’un des associés du cabinet aux Etats-Unis, qui a été arrêté dans la foulée. Il faut dire que M. Dikshit (ça ne s’invente pas) ne s’est pas montré très subtil, selon la plainte du gendarme boursier américain, publiée le 10 novembre. Goldman Sachs, qui s’apprêtait à lancer une offre d’achat sur la fintech cotée GreenSky, avait mandaté McKinsey en septembre 2021 pour la conseiller sur l’opération. L’associé du cabinet s’est empressé d’acheter des options d’achat (calls), revendues le 15 septembre, le jour de l’officialisation de l’offre publique, avec un profit de 450.000 dollars. Le tout en utilisant son ordinateur à partir de son adresse IP professionnelle. Difficile de faire plus visible.
Lanceur d’alerte, c’est encore mieux que vainqueur du jackpot de l’EuroMillions. Le régulateur américain des marchés dérivés, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), vient d’accorder près de 200 millions de dollars à un ancien employé de Deutsche Bank, dont les révélations, en 2012, avaient permis de mettre au jour un vaste scandale de manipulation des taux de référence Libor. Au terme de l’enquête, de grandes banques avaient dû acquitter près de 10 milliards de dollars d’amendes, dont un quart pour le groupe allemand. La récompense, un record du genre, a d’ailleurs fait tousser outre-Atlantique : l’un des commissaires de la CFTC l’a jugée démesurée, d’autant qu’une partie de la sanction a atterri dans la caisse du fisc britannique. Des problèmes de riche, loin d’une Europe qui refuse toujours d’indemniser les lanceurs d’alerte.
Le Conseil d’Etat a confirmé une décision de la Commission des sanctions de l’ACPR condamnant la mutuelle Tutélaire pour manquement. Celle-ci dénonce une interprétation extensive de la loi.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a été informée de la délivrance de fausses attestations de garantie financière et d’assurance responsabilité civile professionnelle usurpant la dénomination de la succursale en France de Zurich Insurance du courtier AON France. Ces attestations frauduleuses utilisent le nom d’une société aujourd’hui radiée, la société Groupe Proviso (1) et la présentent comme étant autorisée à exercer l’activité de conseil en investissements financiers en France, ce qui n’a jamais été le cas.
Toujours plus. Plus de 75 % des Français sont désormais actifs sur les services bancaires en ligne – « des chiffres comparables à ceux des Etats-Unis mais en dessous de ceux des pays d’Europe du Nord (80 % à 90 %) », constate Sébastien Lacroix, directeur associé senior de McKinsey. Au-delà des opérations simples, il existe une demande pour des produits de crédit et d’épargne à souscrire sur internet ou un smartphone. « Il y a en fait un écart de 30 % entre l’intention de s’équiper et la démarche effective, mais une offre adaptée pourrait améliorer le taux de transformation », explique Sébastien Lacroix, co-auteur du rapport L’accélération des ventes digitales : une opportunité de croissance pour les banques de détail françaises. Selon lui, « les banques peuvent augmenter de 10 % à 15 % leurs ventes sur ces catégories de produits (assurance ou crédit à la consommation) grâce à des offres 100 % digitales ». Bien sûr, il faut adapter les systèmes d’information, mettre en place un usage avancé de la donnée et organiser la cohabitation entre des équipes centrales de marketing ciblé et le réseau ou les centres d’appels. « Cela peut prendre 18 à 24 mois », précise-t-il.
Publié ce mercredi, le baromètre 2021 fraude et cybercriminalité établi par Euler Hermes et la DFCG (association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion) laisse apparaître une pression toujours plus forte pesant sur les entreprises. Le faux président arrive en tête des tentatives de fraude, sur fond notamment de généralisation du télétravail. Et plus généralement de poursuite de la professionnalisation des fraudeurs. Une entreprise sur quatre parmi les 300 interrogées entre mai et juin derniers a été victime d’une fraude avérée cette année et neuf sur dix craignent une accentuation du risque. Pour autant, six sur dix n’ont pas alloué de budget spécifique pour lutter contre la fraude et la menace cyber.
Une tâche difficile malgré les contrôles dépêchés sur place, puisque les travaux financés par les aides publiques concernent entre un et deux millions de ménages chaque année.
Une cour d’appel suisse a rejeté la demande d’un ancien banquier de BSI visant à lever son interdiction réglementaire de travailler dans le secteur pendant trois ans, en raison de son incapacité à lutter correctement contre le blanchiment d’argent lié au scandale du fonds souverain malaisien 1MDB. Cet ancien banquier faisait valoir que l’interdiction imposée par la Finma, l’autorité bancaire helvétique, était fondée sur des erreurs factuelles. La décision du tribunal suisse rappelle qu’entre 2011 et 2015 un réseau de clients de fonds souverains et d’hommes d’affaires liés au scandale a effectué des transactions d’une valeur d’environ 20 milliards de dollars via BSI, générant environ 140 millions de dollars de revenus pour la banque.
Le parquet de Stuttgart a annoncé ce lundi avoir abandonné son enquête envers Alexander Schuetz, ancien membre du conseil de surveillance de Deutsche Bank, dans le cadre du scandale Wirecard. L’enquête portait sur un éventuel délit d’initié sur des actions du groupe de paiements. Les enquêteurs ont indiqué n’avoir trouvé aucun élément permettant de confirmer ces allégations.
Credit Suisse a annoncé vendredi avoir remboursé 400 millions de dollars supplémentaires aux investisseurs des fonds liés à Greensill, la société de financement qui a fait faillite au printemps. Il s’agit de la quatrième distribution de la banque suisse aux investisseurs de ces fonds. Cela porte le montant total rendu à environ 5,9 milliards de dollars. Credit Suisse a ajouté qu’elle remboursa les investisseurs de quatre fonds distincts de sa société de gestion qui étaient également investis chez Greensill. La banque a expliqué qu’elle continuait à liquider les actifs au fur et à mesure que les créances arrivent à échéance.
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a fait preuve de négligence et la chancelière Angela Merkel de naïveté au sujet de Wirecard, est-il écrit dans un projet de rapport parlementaire dévoilé lundi. Le groupe de paiement Wirecard a déposé le bilan l’an dernier après la découverte d’un trou de 1,9 milliard d’euros dans ses comptes. Une enquête parlementaire a été ouverte l’an dernier sur ce scandale qui a entaché la réputation de l’Allemagne, révélé des liens entre les cercles politiques et les milieux d’affaires et provoqué des démissions en cascade ainsi que des poursuites devant les tribunaux. Angela Merkel avait été auditionnée fin avril. Ce projet de rapport de 675 pages relance les débats à quelques mois des élections fédérales.
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a fait preuve de négligence et la chancelière Angela Merkel de naïveté au sujet de Wirecard, est-il écrit dans un projet de rapport parlementaire dévoilé lundi.