Nos articles d’actualité et d’analyse sur l'évolution des dettes publiques des principaux pays et sur leurs incidences pour l'économie et le secteur financier.
La Chambre des représentants a voté jeudi matin la loi budgétaire pluriannuelle nommée par Donald Trump «One Big Beautiful Bill Act» (OBBBA). Les marchés anticipent qu’elle passera bientôt au Sénat, avec le risque inquiétant d’augmenter le déficit de 3.800 milliards de dollars sur dix ans.
Mis en échec mardi matin, le conservateur a été élu chancelier allemand par les députés dans l’après-midi au cours d’un second tour inédit et historique qui a fait craindre un fiasco. Il devrait pouvoir mettre en application ses plans d’investissement si importants pour son pays et pour l’Europe.
En imposant des droits de douane élevés, le nouveau président des Etats-Unis a proposé une politique en rupture avec le passé. De quoi inquiéter les marchés passés en peu de temps d’un sentiment d’«exceptionnalisme américain» à des préoccupations croissantes concernant le risque de récession aux Etats-Unis et un ralentissement notable de la croissance mondiale.
Outre-Rhin, l'attente pour un accord de gouvernement aura finalement été de courte durée. Les partis signataires, conservateurs CDU-CSU et sociaux-démocrates du SPD, ont souligné «les défis historiques» auxquels le pays est confronté. Relancer l’économie par une politique budgétaire inhabituellement expansionniste, et ainsi espérer repousser la montée de l’extrême droite.
La CDC a entamé son programme de financement 2025 avec trois émissions obligataires publiques réussies, en dollars, euros et francs suisses. Sa stratégie de financement suit au plus près l’évolution de la demande.
La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a notamment diminué jeudi ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026, après que le président Donald Trump a porté à 145% les tarifs douaniers sur les importations en provenance de Chine. Pékin a avancé des pistes pour y remédier, mais ne semble pas près de reculer sur les droits de douane.
La chute des US Treasuries s’intensifie, les investisseurs délaissant les obligations à long terme. Les étrangers ont beaucoup moins de levier que par le passé sur la dette américaine, mais semblent essayer de l’utiliser dans la guerre commerciale. La recherche de liquidité des hegde funds commence aussi à inquiéter.
La forte remontée des taux américains depuis le début de la semaine, soutenue mardi par l'éventualité de négociations sur les droits de douane, laissait penser à des prises de profit plutôt qu’à des besoins de liquidité. Mais le mouvement de vente des Treasuries se poursuit.
Suivant la doctrine de son conseiller Stephen Miran, Donald Trump chercherait à nouer un nouvel accord mondial sur les changes, comparable aux accords du Plaza de 1985. Ses objectifs : déprécier le dollar et réduire le déficit commercial américain à long terme, sans pour autant menacer le financement du déficit des Etats-Unis. Cette quadrature du cercle peut expliquer la menace de droits de douane et de retrait du parapluie militaire américain envers les pays jugés non coopératifs, mais nombre d’économistes la jugent très difficile à résoudre.
Forte de la plus dense industrie de défense en Europe, et de la position de deuxième exportateur mondial, la France se positionne comme un leader potentiel dans le contexte actuel de réarmement général.
La banque centrale américaine a décidé de réduire son bilan à un rythme plus lent à partir d’avril, abaissant de 25 à 5 milliards de dollars le montant des obligations d’Etat qu’elle ne réinvestit plus chaque mois. Au-delà du débat sur les raisons de cette mesure, notamment liées aux perturbations du blocage du plafond de la dette américaine, la Fed cherche le bon tempo.
Une offre de LCH SA existait déjà pour les acteurs du buy-side comme les fonds de pension notamment, mais le contexte budgétaire et le fort développement du marché auprès de tous les acteurs non bancaires va permettre d’ouvrir plus globalement la compensation sur le «repo».
Les partis du futur gouvernement veulent investir plusieurs centaines de milliards d’euros dans la défense, les infrastructures et l’économie. Le rendement de l’obligation allemande à 10 ans s’envole de près de 26 points de base, à un plus haut depuis juin 2024. Les marchés actions sont à la fête.
Une partie des élus helvétiques dénoncent la taille de la plus grande banque suisse. Ils proposent de recentrer les dettes subordonnées additionnelles sur leur fonction originelle de prévention. Pas évident.
Les marchés parient depuis novembre sur une révision du ratio de levier supplémentaire (SLR) comme en 2020. La mesure n’avait pas été pérennisée. Mais le contexte a également beaucoup changé depuis.
L’inversion du «swap spread», devenue la norme aux Etats-Unis depuis quelques années, tend à se retourner avec l’élection de Donald Trump. Deux influences contraires jouent, la perspective de déficits accrus et la dérégulation bancaire attendue.
Cette feuille de route budgétaire, adoptée mardi à la Chambre des représentants malgré des dissensions entre élus républicains, reprend l’accord de principe qui devrait permettre les mesures phares souhaitées par le président Donald Trump. Mais elle a assez peu de chances d’aboutir.