
Les « swap spreads» américains peuvent continuer à s’élargir
L’inversion du «swap spread», devenue la norme aux Etats-Unis depuis quelques années, tend à se retourner avec l’élection de Donald Trump. Deux influences contraires jouent, la perspective de déficits accrus et la dérégulation bancaire attendue.

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L’automne s’annonce risqué pour les taux longs
Les obligations souveraines à long terme ont subi une nouvelle correction violente début septembre. Les facteurs fondamentaux comme les facteurs techniques ne permettent pas d’envisager un changement de la tendance. -
La saga des droits de douane continue
Un jugement fédéral du 29 août a statué en appel que le président Donald Trump n’avait pas le pouvoir d’instaurer une grande partie des taxes douanières mises en place sur les produits importés aux Etats-Unis depuis le mois de janvier. La Cour suprême devra trancher en dernière instance. -
La France réussit encore ses adjudications de dette à long terme
Les investisseurs ont continué à soutenir les obligations françaises avant le vote de confiance attendu lundi : pour la première adjudication depuis l’annonce de François Bayrou, l’Agence France Trésor a pu emprunter 11 milliards d’euros dans d’assez bonnes conditions malgré un taux de sursoucription bien au-dessous de la moyenne des derniers mois.
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ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
L’introduction en Bourse de la plateforme crypto, cet été à Wall Street, a donné lieu à un tour de «passe-passe» peu glorieux, avec le recours à une mécanique légale mais déséquilibrée propre aux ETF, explique Denis Alexandre, fondateur de DAA Advisor.
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Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, possible successeure de François Bayrou
Paris - Issue de la droite ralliée au macronisme, Catherine Vautrin refuse d'évoquer Matignon, un poste qui lui avait été promis en 2022 sans lui être accordé. Mais la discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou. A la tête d’un grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, comparé en interne à un «mini-Matignon», elle assure ne pas faire campagne. Mais elle était vendredi matin auprès de salariés d’un supermarché à Paris qui se «lèvent tôt» pour valoriser le travail, un thème cher à la macronie. Catherine Vautrin n’est pas revenue sur la suppression très critiquée de deux jours fériés, expliquant juste que «l’important» c’est «d’aller vers l’emploi» pour que l’effort budgétaire «soit partagé par tous». Elle se projette néanmoins dans l’après. La veille, à la Caisse d’assurance maladie de Paris, faisant la promotion du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, elle a assuré qu’il sera repris par le «prochain» gouvernement, alors que celui de François Bayrou est voué à tomber lundi sous la défiance des oppositions. «Dans ce texte, il y a de nombreuses mesures qui peuvent rassembler les parlementaires», fait-elle valoir, soulignant «l’attachement de chacun au modèle social». Or «frauder, c’est trahir ce modèle». «mamie passe-partout» En robe bleu marine très classique, sourire en coin, elle est lucide, bien placée pour savoir que les noms qui sortent pour Matignon ne sont pas toujours ceux qui atterrissent rue de Varenne. Emmanuel Macron avait promis en 2022 de la nommer à la tête du gouvernement avant de la débrancher à la dernière minute au bénéfice d’Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous. Mais la page semble tournée. L’ancienne sarkozyste issue de la droite «libérale et sociale» a même rejoint depuis le parti Renaissance de Gabriel Attal. «Elle s’est rachetée une conduite avec le projet de loi fin de vie» : «elle a montré qu’elle était capable de changer de position et de mener un débat (...) transpartisan où on essaye de trouver des équilibres», assure une ministre du camp présidentiel. «Elle cultive son côté mamie passe-partout. Elle n’est un no-go pour personne», souligne une conseillère macroniste. Autre atout dans une Assemblée nationale fracturée, elle fait partie des ministres chargés des délicates discussions budgétaires en charge d'élaborer le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lestée de 22 milliards de déficit. Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans avait occupé un poste quasiment similaire dans le gouvernement Attal en 2024 avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement du LR Michel Barnier. équation compliquée L'élue rémoise, mariée à un médecin et mère d’une fille, a aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats. Elle ne semble pas être pour autant un irritant pour l’ensemble des socialistes, comme semble l’être à leurs yeux l’ex-LR Gérald Darmanin, même si elle est loin d’avoir autant d’affinités avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure que son collègue à l’Economie Eric Lombard. «Même si on l’a parfois cataloguée de réac , elle a une vraie capacité de dialogue», souligne le président du conseil national (parlement) du PS, Luc Broussy qui la connait depuis 2004. Mais l'équation budgétaire reste compliquée, la gauche et les syndicats réclamant de repartir d’une autre copie que celle de François Bayrou. «C’est quand même pas normal que quelqu’un qui porte le budget de la Sécurité sociale et qui est membre du gouvernement de François Bayrou revienne porter le même projet une fois que le Premier ministre sera tombé», s’est ainsi agacé le député PS Philippe Brun sur BFMTV. La question n’est «pas la personne, mais ce qu’elle propose», glisse aussi un cadre socialiste. A droite, le maire LR de Meaux Jean-François Copé loue son «parcours complet» de parlementaire, ministre et élue locale de longue date, ainsi que son «autorité naturelle». Anne RENAUT © Agence France-Presse -
Autoroute A69 : le ministre des Transports espère une inauguration "dans une grande année"
Cuq-Toulza - Le chantier de l’A69, autoroute contestée entre Toulouse et Castres, «revient à plein régime», a affirmé vendredi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, venu voir dans le Tarn des travaux qu’il espère voir terminés «dans une année». C’est «l’objectif qui a été fixé à Atosca (futur concessionnaire, en charge des travaux) avec des perspectives positives», a déclaré le ministre, souhaitant que l’inauguration de l’autoroute ait lieu «dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires». Interrogé sur l’audience devant la cour administrative d’appel de Toulouse qui doit examiner au fond, aux alentours de la fin du mois de novembre, les recours des opposants à l’autoroute, M. Tabarot s’est dit «optimiste». «Je pense et j’espère que la cour administrative d’appel a compris l’intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles», a dit le ministre. «Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront: on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter», a déclaré M. Tabarot. Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré: «je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet». «Ca fait deux mois et demi qu’on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l’arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins, (...) on a tout fait pour que rapidement on fasse revenir le personnel de toute la France», a également déclaré M. Gerlinger, à propos de la reprise des travaux. Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait jugé qu’il n’y avait pas de «raison impérative d’intérêt public majeur» (RIIPM) justifiant l’impact environnemental causé par le projet, ce qui avait conduit à un arrêt des travaux. Mais en mai, la cour administrative d’appel avait fait droit à une demande de l’Etat et du futur concessionnaire, visant à les faire reprendre. Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au coeur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques. Début juillet, plusieurs centaines de personnes s'étaient encore rassemblées dans le Tarn pour une «turboteuf» contre l’autoroute. © Agence France-Presse -
Thaïlande : le nouveau Premier ministre, Anutin Charnvirakul, un riche conservateur pour sortir de la crise politique
Bangkok - Saxophoniste, pilote amateur et riche héritier, Anutin Charnvirakul a su manoeuvrer pour s’imposer comme une personnalité clé des gouvernements successifs en Thaïlande au fil des tumultueuses dernières années, jusqu'à être désigné vendredi Premier ministre. Il a été un temps banni de toute activité politique par la justice et son parti ne représente que la troisième force du Parlement du royaume mais c’est pourtant sur cet ancien ministre de centre-droit de 58 ans que l’opposition parie pour tenter de sortir de la crise politique actuelle. Le soutien du Parti du peuple, jusqu’alors le principal parti d’opposition, lui permet de succéder à Paetongtarn Shinawatra, destituée la semaine dernière. Comme cette dernière, fille de l’ex-Premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra et membre d’une famille à l’influence considérable en Thaïlande depuis deux décennies, Anutin Charnvirakul s’inscrit lui aussi dans une dynastie d'élites politiques et économiques. Son père a été Premier ministre par intérim lors de la crise politique de 2008, puis ministre de l’Intérieur pendant trois ans. Sa famille a fait fortune dans une entreprise de construction qui s’est assurée de juteux contrats publics pendant des décennies. La société a construit par exemple le principal aéroport de Bangkok et le bâtiment du Parlement, où il a été désigné vendredi à la tête du gouvernement. Réseaux sociaux Après des études d’ingénieur industriel à New York, Anutin est entré en politique alors qu’il avait une trentaine d’années comme conseiller du ministère des Affaires étrangères. Véritable caméléon politique, il est ensuite devenu ministre de la Santé, ministre de l’Intérieur, puis vice-Premier ministre de trois chefs de gouvernements entre 2019 et 2025 - une stabilité rare dans le royaume à la vie politique mouvementée. Surnommé «Noo», qui signifie «souris» en thaïlandais, il cherche à se construire une image d’homme du peuple malgré sa fortune. Sur les réseaux sociaux, il se montre ainsi en train de cuisiner vêtu d’un short et d’un T-shirt, ou interprétant des tubes de pop thaïlandaise au saxophone et au piano. Anutin est un ancien membre du parti de l’ex-Premier ministre Thaksin, dont le camp a longtemps incarné le mouvement réformateur, par opposition aux conservateurs alignés avec le roi et l’armée. Il avait été interdit d’activité politique pendant cinq ans à la suite de la dissolution, en 2007, de la formation pour fraude électorale. Il a alors appris à piloter et s’est constitué une petite flotte d’avions privés pour transporter des malades à l’hôpital et livrer des organes. Cannabis Une fois sa peine purgée, il est revenu en politique en 2012 comme chef du parti de centre-droit Bhumjaithai, qui s’est hissé à la troisième place lors des élections législatives de 2023. Alignant les portefeuilles ministériels au sein des diverses coalitions gouvernementales, il s’est fait connaître à l’international en tant que ministre de la Santé d’un gouvernement mené par les militaires, lorsqu’il a géré la crise du Covid-19. Il avait dû présenter ses excuses après avoir accusé les Occidentaux de propager le virus, dans ce royaume dépendant du tourisme. A ce même poste, Anutin a surtout fait les gros titres lorsqu’il a soutenu la dépénalisation du cannabis en 2022. Après les élections de 2023, son parti avait rejoint une coalition avec le parti de Thaksin en refusant de s’allier avec les mêmes progressistes qui l’ont finalement soutenu cette semaine pour évincer le clan du patriarche de la politique thaïlandaise. Mais en juin, le Bhumjaithai avait rompu cette alliance en raison de la gestion par le pouvoir du conflit frontalier avec le Cambodge. Sally JENSEN © Agence France-Presse