
Selon Adéis, le risque élevé d’épuisement professionnel toucherait 15 % des salariés

Le 20 novembre dernier, le groupement paritaire de prévoyance dédié aux branches professionnelles Adéis (1) a organisé une rencontre autour de la santé au travail. L’objectif était de mettre en avant que la qualité de vie au travail, le bien-être ou encore la prévention des risques sont des préoccupations majeures pour les branches professionnelles. Ce thème a précisé Adéis est un sujet de la négociation collective dans les entreprises, qui préoccupe tous les
Français et qui concerne les entreprises et leurs salariés et s’inscrit dans l’actualité des branches, relative à la généralisation de la couverture santé d’entreprise et la mise en place d’un régime conventionnel présentant un degré élevé de solidarité,
Une étude sur plusieurs branches professionnelles. Pour mieux souligné l’intérêt pour les branches de développer une stratégie de prévention, le groupement a présenté son 1er baromètre afin de dresser un état des lieux en matière de santé et de qualité de vie au travail et de favoriser la mise en place d’actions de prévention avec dans l’idée de mesurer l’impact des plans d’actions et de mieux accompagner les évolutions et les besoins des branches professionnelles en matière de prévoyance.
La mise en œuvre du baromètre a concerné les branches professionnelles suivies par Adéis suivantes, regroupant plus de 3.600 salariés, à savoir: Architectes ; Géomètres experts, topographes ; Papeterie, fournitures de bureau, bureautique et informatique ; Foyers et Services de jeunes travailleurs.
Résultats généraux. 71% des répondants sont satisfaits de leur situation professionnelle…La satisfaction est plus grande (78 %) chez les salariés vivant dans des communes de 20.000 à 200.000 habitants et chez ceux qui travaillent dans des entreprises de plus de 50 salariés (72 %). Le déséquilibre entre vie au travail et vie privée (insatisfaction) est plus fort dans les communes rurales et dans l’agglomération parisienne.
Pourtant 39 % de ces salariés considèrent leur activité comme éprouvante.
Ce chiffre est moindre (1/3) en ce qui concerne les salariés des TPE.
Près d’un quart des répondants (26 %) considère que leur santé s’est dégradée au cours des 3 dernières années. Les femmes sont plus nombreuses (31 % contre 21 % pour les hommes) à considérer que leur santé s’est dégradée ces dernières années.
Arrêts de travail et risques psychosociaux. 35 % des répondants ont connu et déclaré au moins un arrêt de travail au cours des 12 derniers mois. Ces arrêts concernent principalement les femmes (39 %). Les grandes entreprises sont aussi les plus touchées (45 %). Les arrêts de travail de courte et de longue durée sont liés entre eux
Les arrêts alternent entre arrêts courts et arrêts longs : 12 % des répondants ont déclaré au moins un arrêt long au cours des 12 derniers mois.
Une analyse des corrélations permet de mettre en évidence un lien significatif entre arrêts courts et arrêts longs. Les personnes n’ayant pas connu d’arrêt court n’ont le plus souvent pas connu non plus d’arrêt long (61 % case en bleu en haut à gauche du tableau). Inversement, les personnes ayant connu au moins un arrêt court sont statistiquement plus nombreuses à connaître des arrêts longs (8 % contre 4 % pour ceux qui n’ont pas eu d’arrêt court).
Les arrêts de travail révèlent le niveau d’épuisement professionnel. Un modèle de régression statistique a permis d’identifier les facteurs qui expliquent le mieux les arrêts de travail :
- les arrêts courts sont significativement expliqués par une trop forte exigence au travail ;
- les arrêts longs sont significativement expliqués par un trop faible soutien dans le travail (collègue, hiérarchie…).
Lorsque les arrêts se cumulent, on note une augmentation significative de la proportion des salariés en risque élevé de burn-out. Ce lien est très significatif chez les répondants ayant connu des arrêts longs : 1 personne sur 3 ayant connu deux arrêts longs au cours des 12 derniers mois est en situation de risque élevé d’épuisement professionnel. Et c’est le cas de 43 % des répondants ayant eu trois arrêts longs ou plus. Globalement, ce sont 15,3 % des salariés que l’on peut estimer en risque élevé d’épuisement professionnel.
Facteurs de risque et de soutien. L’augmentation de la charge de travail est plus nettement ressentie par les femmes ainsi que dans les grandes entreprises, mais elle est compensée en partie par l’autonomie et le soutien social
L’ambiance de travail est jugée favorable pour plus des 2/3 des répondants. On retrouve les qualificatifs « malveillant » et « agressif » dans une proportion plus élevée dans les plus grandes entreprises. L’autonomie et le soutien social favorables permettent de limiter les situations de travail en tension. Cependant, la reconnaissance reste assez faible au regard des efforts déployés par les salariés, et au regard du sens du travail qui est très développé. On sait que cela favorise les situations d'épuisement professionnel. Le sens du travail, l’autonomie et le soutien social sont plutôt favorables aux salariés.
En revanche, la reconnaissance est à un niveau médian, et l’exigence est plutôt élevée. Si la satisfaction au travail et l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle sont très favorables, l’activité est assez ou très éprouvante pour près de 40 % des salariés interrogés.
Une vision de l’avenir contrastée. Enfin, près d’un tiers des répondants pensent, idéalement, qu’il aura quitté son entreprise dans trois ans alors qu’un tiers n’arrive pas à se projeter à 3 ans.
(1) Adéis est la structure en faveur de la protection sociale de branche réunissant Apicil, Ciprev, GNP, Humanis et l’Ipsec.
Plus d'articles du même thème
-
Sanofi paie cher en Bourse les résultats décevants du successeur du Dupixent
Le laboratoire a publié des données d'une étude de phase trois portant sur un traitement d'une maladie inflammatoire chronique de la peau, jugées décevantes par les investisseurs. -
BioMérieux n'a pas rassuré le marché sur le potentiel de son dispositif Spotfire
Le spécialiste du diagnostic in vitro est confronté à un ralentissement chinois au premier semestre. Il réduit ses anticipations de croissance mais anticipe une meilleure rentabilité. -
Un huitième millésime à plus de 600 millions pour Omega Funds
Le gérant investissant dans des jeunes pousses américaines ou européennes du secteur de la santé a clôturé son dernier fonds à 647 millions de dollars, égalant quasiment un précédent millésime levé en plein emballement pandémique.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Le logement en France : une crise durable
- L’outil fiscal a un effet marginal sur l'expatriation des hauts patrimoines
- Andera officialise la cession de Patrimmofi à Vyv
- Le Médiateur de l’assurance alerte sur les «trous de garanties» lors des substitutions des couvertures emprunteurs
- Les ménages face au nouveau paradigme immobilier
Contenu de nos partenaires
-
Accusé de partialité, Thomas Legrand assume de "s'occuper journalistiquement" de Rachida Dati
Paris - Le journaliste et chroniqueur Thomas Legrand, mis en cause dans des images diffusées par le média conservateur L’Incorrect, a reconnu samedi des «propos maladroits» à l'égard de Rachida Dati mais assumé de «s’occuper journalistiquement» de la ministre de la Culture. Dans une vidéo diffusée vendredi et filmée en juillet à l’insu des participants dans un restaurant parisien, les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen échangent avec deux responsables du Parti socialiste: son secrétaire général, Pierre Jouvet, et le président de son conseil national, Luc Broussy. Au cours de cette discussion, M. Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment: «Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi». «Je comprends que la diffusion de cette vidéo, enregistrée à l’insu des protagonistes et qui plus est tronquée, puisse susciter de la suspicion», a réagi Thomas Legrand dans un message transmis samedi à l’AFP. «Je tiens des propos maladroits. (...) Si la tournure, extraite d’un échange tronqué et privé, est malheureuse, j’assume de m’occuper journalistiquement des mensonges de Madame Dati», écrit-il, quelques heures après avoir été suspendu "à titre conservatoire» d’antenne par France Inter. «Il est possible, par l’intermédiaire d’une vidéo volée, de mettre en cause l’ensemble d’une profession. Ceux et celles qui tomberont dans ce piège évident fouleront les principes qui fondent notre espace public, à commencer par celui de la liberté de la presse», ajoute-t-il. «L’ironie de l’histoire, c’est que ce rendez-vous avait été sollicité par le PS, enfin par la direction du PS, parce qu’ils ne sont pas contents du traitement du PS et d’Olivier Faure (premier secrétaire du parti, NDLR) sur l’antenne de France Inter. Donc c'était tout sauf une réunion conspirative», a pour sa part réagi Patrick Cohen, éditorialiste politique sur France Inter et C à vous (France 5), sollicité par l’AFP. Rachida Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, avait de son côté demandé vendredi que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs. «Des journalistes du service public et Libération affirment faire ce qu’il faut pour m'éliminer de l'élection à Paris. Des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités», avait-elle réagi sur X. L’Incorrect, fondé en 2017 par des proches de Marion Maréchal, s’affirme comme «conservateur» et prône une union des droites. © Agence France-Presse -
A Pau, François Bayrou face à la fronde locale pour les municipales
Pau - Après le vote de confiance lundi et la probable chute de son gouvernement, le retour de François Bayrou dans son fief de Pau ne sera «pas paisible», préviennent ses opposants qui axent déjà la campagne municipale sur «son budget brutal» et le scandale Bétharram. «Son passage à Matignon a montré toutes les limites de sa méthode et de sa façon de penser le monde, c’est un homme politique de la fin du XXe siècle», tance Jérôme Marbot (PS), chef de file de l’opposition municipale, candidat malheureux de la gauche et des écologistes au second tour en 2020 face à François Bayrou. «Il va payer le prix de ce budget si brutal pour les plus faibles», avec un effort financier de 44 milliards d’euros, renchérit l'écologiste Jean-François Blanco, avocat et autre figure d’opposition locale. Même si le maire de Pau, élu une première fois en 2014, n’a pas annoncé sa candidature -déclarant seulement dans les médias que ses «aventures» politiques n'étaient pas «finies"-, «il est déjà en campagne», considèrent ses opposants. «Pas un retour paisible» Lundi matin, pour la rentrée des classes, François Bayrou a visité deux écoles à Pau. «Tout le monde a compris qu’il serait candidat, ce n’est pas un sujet, mais il n’aura pas un retour paisible», lui promet M. Blanco, déjà candidat en 2020 (14% des suffrages au premier tour). Le contexte national est venu «percuter» la campagne des municipales, analyse-t-il également, anticipant un scrutin «très politique» en mars prochain. François Bayrou qui a, dès son arrivée à Matignon, souligné qu’il voulait rester maire de Pau, glissant que c'était un titre «plus durable» que celui de Premier ministre, a vanté plusieurs fois ces derniers mois (vœux aux habitants, conférences de presse), en vidéo, «les dix ans de réalisations» dans la ville. Depuis deux ans, et après plusieurs années de déclin, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a gagné 3.000 habitants, selon des chiffres de l’Insee, atteignant désormais près de 80.000 habitants. Jean-François Blanco, avocat de victimes de violences physiques et sexuelles à Bétharram, est convaincu que cette affaire qui empoisonne le chef du gouvernement, ministre de l’Education à l'époque d’une première plainte contre l'établissement privé béarnais où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants, «sera un marqueur de la campagne» des municipales. «Elle aura des conséquences», abondent les Insoumis, qui reconnaissent à M. Blanco d’avoir «affronté Bayrou sur le terrain de Bétharram», en lien avec le député LFI Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire au printemps. La gauche divisée Reste que si la gauche paloise parle beaucoup de «rassemblement» pour reprendre la ville, dirigée par le PS de 1971 à 2014, ce n’est encore qu’un vœu pieux. La France insoumise «ne discute pas avec le PS», le socialiste Jérôme Marbot veut fédérer en ayant «vocation à être tête de liste», mais sans «en faire une condition sine qua non», tandis que Jean-François Blanco, mandaté par Les Ecologistes, veut unir derrière lui. «La porte est ouverte», insiste Jérôme Marbot, qui revendique le soutien de six formations de gauche, dont Génération.s ou Place Publique. «On veut présenter un programme de gauche de rupture. L’union pour l’union, sans la cohérence, ça ne marchera pas», avertissent de leur côté les Insoumis palois Jean Sanroman et Jade Meunier. De l’autre côté de l'échiquier politique, le Rassemblement national, qui avait réuni moins de 7% des voix aux municipales d’il y a cinq ans, espère capitaliser sur son score des dernières législatives (29%) avec comme candidate Margaux Taillefer, 26 ans, arrivée du parti Reconquête d'Éric Zemmour, et dont le nom a été dévoilé samedi. François Bayrou «va être dépositaire de son échec au gouvernement, ce sera plus difficile pour lui qu’en 2020", espère Nicolas Cresson, représentant régional du RN. Carole SUHAS © Agence France-Presse -
Un décret interdit les sachets de nicotine en France à partir de mars 2026
Paris - Dénoncés pour leur toxicité et leur caractère addictif en particulier pour les enfants et adolescents, les sachets, billes et gommes de nicotine seront interdits en France à partir de mars 2026, une «victoire» pour les associations anti-tabac. Le décret d’interdiction, paru au Journal officiel samedi, fait suite au bannissement des cigarettes électroniques jetables, prohibées à la vente depuis fin février, et à l’interdiction de fumer dans les espaces publics comme les jardins et parcs, les plages ou encore aux abords des écoles en vigueur depuis le 1er juillet. Le bannissement des sachets «vise à protéger la santé publique: la nicotine est désormais considérée comme une substance vénéneuse en raison de ses effets nocifs, et son usage à visée récréative présente un risque d’initiation au tabagisme, notamment chez les jeunes», a justifié à l’AFP le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. La ministre «Catherine Vautrin confirme ainsi son engagement» contre les «risques liés aux addictions», selon cette source. Le gouvernement Barnier avait annoncé à l’automne 2024 son intention de bannir les sachets de nicotine, également appelés pouches, en raison notamment d’un accroissement des intoxications chez les adolescents. Le marché mondial des pouches a été évalué par Global Markets Insights à 6,6 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) pour l’année 2023, et pourrait atteindre 27,4 milliards de dollars (23,4 mds d’euros) en 2032. Apparus récemment, les sachets de nicotine sans tabac renferment, dans un tissu perméable, des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d’arômes et se glissent entre la lèvre et la gencive. L’interdiction prise par le gouvernement vise l’ensemble des «produits à usage oral contenant de la nicotine, à l’exception des médicaments et dispositif médicaux». Elle ne s’applique pas aux tabacs à chiquer. «Eldorado financier» Il s’agit notamment des «sachets portions» ou «sachets poreux», «pâte, billes, liquides, gomme à mâcher, pastilles, bandelettes ou toute combinaison de ces formes», énumère le texte. L’Alliance contre le tabac, une fédération d’associations anti-tabac, a salué une «victoire». «Il s’agit d’une mesure cruciale pour protéger les jeunes et contrer les stratégies pernicieuses d’une industrie qui prospère sur le marché de l’addiction, au détriment de la santé publique», a-t-elle estimé dans un communiqué. «Face à la baisse de la consommation de cigarettes dans les pays développés, les sachets de nicotine et les nouveaux produits nicotiniques (tabac chauffé et cigarettes électroniques) constituent le nouvel eldorado financier des cigarettiers», souligne l’organisation pour qui, «loin d’être des outils de sevrage, les sachets de nicotine et leurs dérivés (billes, perles) n’ont pour objectif que d’étendre le marché de l’addiction à la nicotine». Les fabricants British American Tobacco France et Philip Morris France ont dénoncé l’interdiction. Le premier a critiqué une «approche dogmatique, sans débat ni concertation» de la France, qui «prend le risque (...) de priver les fumeurs adultes d’alternatives encadrées» au tabac. Pour le second, «la France s’entête dans une stratégie d’interdiction inefficace». La confédération des buralistes y voit une «victoire annoncée pour les trafics». En novembre 2023, l’Anses avait appelé à une vigilance particulière» sur ces sachets en soulignant que ces produits, comme les billes aromatiques, entraînaient de plus en plus d’intoxications. «Les enfants et adolescents sont les principales victimes», avait constaté l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Comme les snus (tabac sous forme de sachet à usage oral interdit à la vente en Europe), les sachets de nicotine «peuvent provoquer des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères: vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire», selon l'étude qui précise que la majorité des personnes intoxiquées ont entre 12 et 17 ans. Les billes aromatiques présentent aussi un risque d’accident domestique, en particulier pour les enfants de moins de trois ans qui les ingèrent. Le nombre d’appels au centres anti-poisons concernant ces produits était passé de trois en 2020 à 86 en 2022, selon l’Anses. Boris CAMBRELENG © Agence France-Presse