
Pour le COR, la trajectoire des retraites est maîtrisée pour les 50 prochaines années

« Même sans réforme des retraites, le poids des retraites dans le PIB va décliner dans les prochaines années », déclare Pierre-Louis Bras, président du conseil d’orientation des retraites (COR) à l’issue de la présentation du rapport annuel. D’ici à 2030, la part des dépenses de retraites resterait stable à environ 13,7% du PIB puis baisserait dans tous les scénarios du COR pour atteindre en 2070 entre 11,3% et 13% du PIB selon les projections.
L’effet Covid devrait être vite effacé. En 2020, le déficit s’est creusé massivement à 18 milliards soit 0,8% du PIB (et à 13 milliards d’euros - 0,6% du PIB - si l’on intègre des versements du Fonds de Réserve des Retraites). Le déficit devrait se résorber à 0,4% avec le retour de la croissance en 2021 et une surmortalité liée au Covid. Puis, le régime devrait retrouver une « trajectoire maîtrisée à horizon 2070 ».
,
Certes, la France continue de vieillir et l’hypothèse de fécondité vient d’être revue à la baisse par le COR. En 2070, on devrait donc compter 1,3 cotisant par retraités contre 1,7 aujourd’hui. « On devrait intuitivement penser que les déficits vont exploser », indique Pierre-Louis Bras mais cet effet est « contrebalancé par la baisse à venir de la pension moyenne des retraités rapportée aux revenus d’activité », explique-t-il. Les pensions vont continuer de croître (même corrigées de l’inflation) mais moins vite que les revenus, « du fait des mécanismes d’indexation du système de retraite sur les prix ». Résultat : lorsque la pension moyenne brute d’un retraité (1.600 euros) représente aujourd’hui 52,2% du revenu moyen par tête ( 3.060euros), ce rapport diminuera à 36,5% d’ici à 2070. La hausse de l’âge moyen de départ à la retraite (64 ans prévu pour 2030 contre 62,4 ans aujourd’hui) devrait aussi atténuer la dégradation du rapport cotisant/retraité.
Iniquité entre générations
Le président du COR se défend d’adresser un message politique alors qu’Emmanuel Macron vient de rappeler la nécessité d’une réforme. Pour le COR qui « se borne seulement à éclairer le débat », le sujet est de savoir si « les retraités pèsent une charge trop lourde sur les actifs ou s’il est légitime de dire qu’on maltraite les retraités », pense Pierre-Louis Bras.
Le niveau de vie des retraités a progressé depuis 1970 jusqu’à se stabiliser depuis 1996. Il est aujourd’hui légèrement supérieur (environ 3%) à celui de la population et le taux de pauvreté des retraités s’est considérablement réduit jusqu'à être presque deux fois inférieur au reste de la population. Selon les scénarios du COR, le niveau de vie relatif des retraités devrait progressivement revenir, à horizon 2070, à son niveau des années 1980.
Le conseil note que « par rapport aux générations qui partent actuellement à la retraite (nées au milieu des années 1950), les générations plus jeunes seraient pénalisées », par des taux de cotisation plus élevés et des pensions plus faibles relativement au revenu d’activité.
Plus d'articles du même thème
-
L’assurance-vie accuse le coup après un été en demi-teinte
Le support d’épargne affiche pour le deuxième mois consécutif une décollecte nette supérieure à un milliard d’euros. Les cotisations sur les unités de compte faiblissent comparées à la même période en 2022. -
Gestion privée : l’Europe va connaitre un de ses plus grands transferts de richesse
Sur le Vieux continent, la génération des baby-boomers est sur le point de transmettre près de 3,2 trilliards d’euros de patrimoine. Un enjeu d’accompagnement pour les conseillers financiers. -
La Cour des comptes critique vivement l’Etablissement national des invalides de la marine
La situation de la caisse de sécurité sociale qui gère le régime spécial des branches maladie et vieillesse des marins est qualifiée de «préoccupante» dans un rapport.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

LGIM lance un ETF sur les meilleures marques au monde
Contenu de nos partenaires
-
A boulets rouges
Sophie Binet déclare la guerre aux patrons
La nouvelle secrétaire générale de la CGT joue le rapport de force face aux chefs d'entreprise tant dans les réunions ministérielles que sur les piquets de grève -
Activisme
Sophie Binet (CGT): «Faire peur aux patrons les incite à négocier davantage»
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet explique son rapport aux patrons et sa vision d'un pays soumis selon elle à un « néolibéralisme économique autoritaire » – un positionnement de combat -
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics.