
L’obligation de recherche des héritiers s’applique même à un contrat de prévoyance mixte

Les garantiesdécès, bien qu’accessoires,d’un contrat de prévoyance mixteimpliquent les mêmes obligationssur la déshérenceque celles d’un contrat d’assurance vie classique.C’est sur cette base que leConseil d’Etat (1)a confirmé une décision del’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)du 22 novembre 2019(2)condamnant lamutuelle Tutélaireà un blâmeetune amende de 500.000 euros.
Le contrat objet du litige,Tut’lr, prévoit des garantie non-vie, notamment dépendance, à titre principal et des garanties temporaires décès à titre accessoire.De parce caractère annexe, Tutélaire estimait ne pas avoir à appliquer les lois Agira 2et Eckert. Ces dernièresvisent à limiter le nombre de contrat d’assurance vie en déshérence en imposant aux assureurs de rechercher leurs bénéficiaires potentielspour les aviserdes stipulations effectuéesà leur profit.L’ACPR indiqueque toute opérationconsistant à contracter unengagement dont l’exécution dépend de ladurée de lavie humainerentre bien dans le champde la loi.Or,mêmesile montant de l’allocation est dégressif en fonction de l’âge au moment du décès, aucun âge limite n’annule la garantie décèsdans le contratTut’lr.Le fait que le contrat soitmixte n’a aucune donc incidence tant qu’il comporte des garanties vie, de même que le fait qu’il soit conclupour un an avec tacite reconduction.
Selonla mutuelle, cesdiligencesdoivent être réduites aux seuls contrats d’assurance vie présentantune dimension d’épargnecar la loi les cible précisément.L’ACPRrétorqueque« rien dans les travaux parlementaires ne vient nettement au soutien d’une interprétation restrictive »decesobligations.
Le Conseil d’Etat souscrit sans réserve à cet argumentaire, estimant que Tutélaire« était tenue […] de procéder systématiquement à des recherches sur le décès éventuel de ses assurés et, le cas échéant, de rechercher leurs ayantsdroit ».Le grief résultantd’un défaut de recherche exhaustive et systématique du décès potentiel des assurés souscripteurs est donc bien caractérisé.
« Tutélaire prend acte de cette décision qui s’impose à elle, même si la mutuelle demeure fondamentalement en désaccord sur le principe d’assimilation de ses garanties décès annuelles incluses dans des contrats mixtes de prévoyance à des contrats d’assurance-vie »,a indiqué la mutuelle dans un communiqué.Elle regrette par ailleurs ce qu’elle considère comme un copier/coller de la décision de l’ACPR« sur des questions de droit essentielles qui relevaient en réalité de la compétence du législateur dont le travail était demeuré imparfait ».
(1) Conseil d'État, 9ème - 10ème chambres réunies, 7/10/2021, 438374
, (2)Décision n° 2019-02 du 10 déc. 2019 de la Commission des sanctions de l’ACPR
Plus d'articles du même thème
-
Les frictions persistent entre EDF et l’Etat sur la future régulation du nucléaire
Le dernier rapport publié sur les coûts de production du parc existant fait ressortir les intérêts divergents entre l’énergéticien et son actionnaire unique. -
L’AMF compte sanctionner lourdement un intermédiaire chypriote
Le gendarme boursier requiert une amende de 300.000 euros à l’encontre de France Safe Media et de 100.000 euros contre son dirigeant Lior Mattouk. Avec pour tous les deux une interdiction d’exercer les mêmes activités pendant cinq ans. -
L’European Finance Forum revient le 5 octobre 2023
Inscrivez-vous pour assister à cet événement exceptionnel !
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Bitwise va lancer les premiers ETF investis en contrats à terme sur ethereum
Contenu de nos partenaires
-
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics. -
Marathon
Wauquiez, l’homme qui marche seul
Laurent Wauquiez s'est efforcé dimanche de dissiper les doutes sur sa détermination à être candidat à la présidentielle -
Bientôt dans votre région
Avec 200 brigades de gendarmerie, Emmanuel Macron veut remettre du « bleu » dans les campagnes
Alors que l'opinion publique se préoccupe toujours autant des questions de sécurité et que les chiffres de la délinquance pour l'année 2022 sont dans le rouge, le chef de l'Etat veut renforcer la présence des forces de l'ordre sur le terrain