
L’avocat doit muter et s’emparer de son marché

« L’avocat de demain doit muter, s’adapter aux profonds mouvements tectoniques qui l’atteignent déjà et apprendre à regarder l’avenir positivement : son marché est immense ». Ainsi est présenté le recueil « mutations dans l’univers des avocats, techniques et horizons » réalisé collectivement sous l’égide de l’association Avocats Conseils d’Entreprises (ACE) (1). Cet ouvrage présente une succession d’analyses. Parmi elles, celle de William Feugère, avocat et président d’honneur de l’ACE, qui veut résolument inciter les avocats à entrer dans le marché du droit.
Un « marché du droit » qui n’est pas accepté par tous
Il rappelle que nombreux sont encore les avocats qui n’acceptent pas que l’on puisse parler de « marché du droit ». Alors même que les avocats, rappelle-t-il, sont soumis à une « vive concurrence, font de la publicité, dirigent des entreprises, emploient des salariés, sont rémunérés par des clients auxquels ils vendent un service ». Il ajoute que le « chiffre d’affaires annuel cumulé de la profession (que nos statistiques persistent à appeler « revenu » comme si les entreprises d’avocat n’existaient pas) avoisinent les 5 milliards d’euros ».
Défaillances de l’organisation institutionnelle
William Feugère relève ensuite la bonne complémentarité des avocats avec les experts-comptables. Il souhaite également que l’organisation institutionnelle des avocats évolue en s’inspirant de l’exemple des experts-comptables qui savent exercer un « lobbying efficace auprès des pouvoirs publics, un lobbying qui n’a pas été construit sous un angle réactif et revendicatif, comme celui des avocats mais pratiquement exclusivement constructif ». La défaillance des organisations institutionnels n’auraient pas permis aux avocats d’avoir « une stratégie de moyen ou long terme », ajoutant que « l’exemple de la révolution numérique est édifiant ». En la matière, il relève que la profession « s’est arc-boutée contre les plateformes » qui diffuse de l’information. Il rappelle que la valeur ajoutée de l’avocat n’est pas dans le fait de donner une information, ce qu’internet peut parfaitement faire, mais leur valeur réside dans le fait de « sélectionner l’information pertinente, proposer une stratégie pertinente au client, et l’accompagner, le défendre ».
Selon l’avocat, il faut aussi que les avocats prennent conscience qu’ils ont une déontologie qui leur procure un avantage concurrentiel. Il se demande par ailleurs pourquoi, dès lors que l’avocat respecte son secret, son d’indépendance et ne se trouve pas en conflit d’intérêts, ne pourraient-ils pas expérimenter, innover.
A noter que parmi les autres thématiques abordées par l’ouvrage il y a celle des «Regards croisés avec d’autres professionnels du chiffre et du droit : l’union, la force», ou encore celle de «l’interprofessionnalité et multiprofessionnalité, l’avocat, solide maillon de la chaine du service».
(1)Sous la direction de Denis Raynal, Prat Editions, 26 euros
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse