Un tiers des communes envisage d’augmenter leurs taxes foncières

Elles pourraient les faire grimper de 2 % à 3 % pour compenser l’augmentation de leurs dépenses dues à la crise sanitaire.
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Et si Dammartin-en-Goële n’avait fait qu’ouvrir la voie? Le mois dernier, les élus de cette petite ville d’Ile-de-France faisaient face à la bronca de la population suite à leur décision d’augmenter la taxe foncière…de 100 %. Dans une proportion bien moindre, le mouvement de hausse semble parti pour se généraliser.

Dans une étude qu’elle a présentée lundi 3 mai lors d’une conférence de presse, l’Association des maires de France (AMF) prévient que 36 % des 1.869 communes interrogées ont prévu d’augmenter leurs taxes foncières cette année, jusqu’à 3 % en moyenne (1). En cause, un double effet ciseau provoqué par une augmentation des dépenses pour faire face à la crise sanitaire et une baisse des recettes.

2 milliards d’euros de recettes perdues

Les mesures prises par les communes pour répondre à la crise sanitaire et soutenir leurs économies locales ont engendré une hausse des coûts qui se compte en «plusieurs centaine de millions d’euros», a rapporté Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF lors de la présentation de l’étude. La veille, l’association alertait déjà que les dépenses supplémentaires engagées «pour faire face aux besoins des habitants, des associations et des entreprises» pourraient s’élever à 6 milliards d’euros sur trois ans.

Une augmentation d’autant plus problématique qu’en parallèle, les recettes se sont taries. L’AMF chiffre à 2 milliards d’euros les pertes de recettes tarifaires (crèches, cantines, etc). Mais c’est surtout la disparition progressive de la taxe d’habitation qui met les communes sous pression. Philippe Laurent a notamment souligné qu’une commune sur six ne sera pas intégralement compensée. Au pied du mur, le levier fiscal semble le dernier à leur disposition pour rééquilibrer l’équation. D’autant qu’elles disent toujours vouloir investir.

Plus de 70% des communes de 20.000 habitants et moins prévoient de maintenir leurs projets d’investissement, voire de les augmenter (8 %). 60 % des communes de plus de 20.000 habitants envisagent un maintien et 9% une hausse.A noter également que durant la crise sanitaire, les communes ont levé le pied sur les investissements (- 15,6 %).

Effet de rattrapage?

Si une augmentation d’impôts n’est jamais agréable, celle-ci est toutefois à mettre en perspective. Campagne électorale oblige, la majorité des communes n’avaient pas augmenté leurtaxe foncière en 2020. Une trentaine l’avaient même baissé, notamment Argenteuil (- 2,3 %), Antibes (- 4 %) et surtout Nice (- 7,3 %) (2).

(1) : Etude AMF avec la Banque des territoires, portant sur 1.869 communes. Mai 2021

(2): Données du cabinet FSL portant sur 200 agglomérations, septembre 2020

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