
Affaire Bio c’Bon : les particuliers se structurent

En redressementjudiciaire depuis le 2 septembre dernier, l’enseigne Bio C’Bon continue de défrayer la chroniquedu côté des petits investisseurs, qui détiennent près de 25 % du capital. Ces derniers, qui s’étaient regroupésdans le collectif «Adibio»ont décidé defranchir une nouvelle étape.Sous l’impulsion de leur conseil Me Antoine Germain, une fiducie vient d’êtrecréée.
L’avocatdu cabinet Spinnaker,qui représente les intérêts de plusieurs centaines d’épargnants, pour des sommes en jeu comprises entre15 et20 millions d’euros(sur lesplus de100millions estimées), espère attirer le reste des 2.850 particuliersconcernés par cette affaire.«Le collectifAdibion’est pas une entité juridique.L’intérêt de créer une fiducieest de fournir une structure capable de gérer les actifsdes épargnants et ainsi de parler d’une seule voix. Plus nous serons nombreux et plus nous aurons de poids»,expliquecelui qui s’est rapproché deDidierPoulmaireun confrère spécialisé dans la structuration de ce genre de véhicule. Ce derniera déjàtraitéd’autres grands dossierssimilaires, comme celui de la compagnie aérienne Aigle Azur récemmentou encore le groupe hôtelierMaranatha.
L’objectif de cette fiducie est d’assurer la logistique,en commençant par la déclaration des créances des particuliers.«Nous avons deux mois pour le faire. C’est très important,car ceux qui ne le feront pasne seront pas admis au passif de Bio C’Bon, leurs créances ne seront alors plus opposables à la procédure collective»,prévient AntoineGermain.
Reconsidérerles petits porteurs
L’avocat a d’ores et déjàengagé des discussions avecl’ensemble des repreneurs potentiels du spécialiste du Bio avec un seul et unique objectif :l’amélioration des offresactuelles.«Il y a un vrai manque de considération des petits investisseurs. Pour l’instant seulle groupeZouaria pensé à eux,dans des conditions encore insuffisanteset améliorables»,insiste-t-il.
Pour les autres candidats à la reprise, cette partie du dossier semble donc invisible… pour l’instant. Car si la décision devrait être rendue le 16 octobre prochain, Antoine Germain espère convaincre les repreneurs potentielsque la prise en compte des intérêts des investisseurspourraitfaire pencher la balance en leur faveur.«Lescandidatsont jusqu’au 13 octobre avant minuit pour le dépôt des offres amélioratives. S’ils veulent se différencier, ils doivent traiter ce volet»,martèle l’avocat qui ne compte de toute façon pas s’arrêter là.«Si la situation ne devait pas évoluer, la fiduciepourrait alors avoirla charge de menerd’autresactions judiciaires. Mais nous n’en sommes pas encore là»,poursuit-il.
Une décision porteuse d’espoir
Antoine Germain espère notamment que les entités supports, dans lesquelles les particuliers ont investi, et qui sonthors périmètre des procédures collectives,soient amenéesà rembourserelles-mêmesles investissements.S’il salue la décisionpositive accordé en référé au cabinetLexanceAvocats, il s’interroge,de prime abord, sur sa mise en œuvre.«Jen’ai pas pu prendre connaissance de cette décision, résolument porteuse d’espoir.Ce qui m’interpelle c’est qu’une société en redressement judiciairen’a pas la possibilité de payer des dettes antérieures, je ne vois donc pas comment ladécisionpourrait s’appliquer actuellement»,affirme-t-il.Une affirmation justifiée puisque lacondamnationobtenue en référée parLexanceAvocats ne peut effectivement pas êtreexécutée tant que la procédure de redressement judiciaire est en cours. En revanche, elle permet justement d’intégrerles quelque 180.000 eurosdes sept épargnants au passif de Bio C’Bon dans le cadre du redressement.
Quelle que soit l’issue de cette affaire, elleestbien partie pourdevenirun symbolenégatifdans un environnement économique compliqué oùle gouvernement espère orienter les investissements des Français vers l’économie réelle.Une épine judiciaire et médiatique dans le pied de l’exécutif, d’autant plus que ce genre d’investissement«seraamenéà se multiplier dans les années à venir », avertitAntoine Germain.
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Bamako - Les jihadistes au Mali ont imposé ces derniers jours un blocus dans le sud et l’ouest du pays, zones frontalières avec le Sénégal et la Mauritanie d’où proviennent chaque jour des produits vitaux pour l'économie du pays. Le Mali est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique. Les jihadistes instaurent également depuis début septembre des barrages ponctuels sur les grands axes menant vers la capitale, entraînant une forte perturbation de la circulation des biens et des personnes près de Bamako, mais aussi dans l’ouest du pays. «Si parfois des sorties des ennemis sont constatées, elles ne durent pas plus de 20 à 30 minutes. On ne peut pas donc parler de blocus», a toutefois minimisé le chef de la Direction de l’Information et des Relations Publiques (DIRPA) de l’armée malienne, le colonel-major Souleymane Dembélé, lors d’un point de presse lundi. Selon plusieurs observateurs, cette stratégie vise plus à paralyser l'économie qu'à opérer un contrôle du territoire. Les jihadistes cherchent par ce biais à démontrer également que l’armée malienne ne contrôle pas la situation sécuritaire sur le terrain, ajoutent-ils. Plusieurs témoins interrogés par l’AFP ont rapporté avoir vu sur l’axe Ségou-Bamako une file de voiture à l’arrêt qui s'étend sur plus d’une dizaine de kilomètres près de la capitale à cause du blocus. Au moins dix bus de transport ont également été incendiés sur l’ensemble du territoire par les jihadistes. Paralyser l'économie Une compagnie de transport privé particulièrement visée par les attaques jihadistes a annoncé la suspension de ses activités «jusqu'à nouvel ordre pour raisons de sécurité». Plusieurs véhicules transportant du carburant ou des produits de consommation en provenance du Sénégal voisin ont également été visés par ces attaques. N’ayant pas accès à la mer, le Mali achemine par la route la plupart des produits dont il a besoin comme les hydrocarbures, le poisson, fruits et légumes... à partir du port de Dakar, de la Mauritanie ou encore de la Côte d’Ivoire. Le weekend dernier, aucun camion-citerne transportant du carburant n’a effectué le trajet Dakar-Bamako par crainte de subir les représailles des jihadistes. «Nous avons préféré pour le moment mettre à l’arrêt tous nos camions. Nous envisageons d’envoyer aux jihadistes des émissaires pour parler de la sécurisation de nos activités», a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable d’une société malienne de vente de carburant. Par ailleurs, six chauffeurs sénégalais ont été brièvement enlevés le week-end dernier par des jihadistes, avant d'être libérés. Si l’armée malienne a dans un premier temps minimisé les actions des jihadistes sur le terrain, elle a finalement annoncé l’envoi de troupes sur les axes routiers de l’ouest et du sud pour «rétablir l’ordre». «La situation est difficile. L’armée a envoyé un renfort sur le terrain, c’est vrai. Mais ce renfort ne reste pas longtemps, alors que les jihadistes, eux, restent sur le terrain. L’armée doit changer de mode d’intervention», a commenté auprès de l’AFP un élu de la région de Kayes (ouest). Mardi, un conseil extraordinaire de défense s’est tenu à Bamako sous la présidence du chef de la junte, le général Assimi Goïta. Aucun communiqué officiel n’a été rendu public après la réunion. Mais «la situation sécuritaire a été abordée et d’importantes mesures ont été prises pour assurer la sécurité des biens et des personnes», selon une source proche de la rencontre. Le Mali est dirigé par une junte depuis deux coups d'État en 2020 et 2021. Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires ont tourné le dos à plusieurs anciens partenaires occidentaux, notamment l’ancienne puissance coloniale française, pour se rapprocher de la Russie et de la Chine. © Agence France-Presse -
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