Où veulent vivre les ultra-riches?

Paris retrouve la tête du classement du Barnes City Index, devant Miami et New-York. Le marché haut de gamme est en plein essor mais devrait se heurter à des difficultés cette année. Dubaï fait un bond spectaculaire et passe de la 47ème à la 5ème place.
Gaétan Pierret
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La Ville Lumière a retrouvé de son éclat! Paris se classe à la première place du Barnes City Index, le classement des villes les plus prisées par les Ultra High-Net-Worth Individuals(UHNWI, ces individus ou familles possédant au moins 30 millions de dollars de fortune).

Des Américains à Paris

Une maison parisienne vendue par Barnes à 10,7 millions d’euros

«2022 a marqué le retour des anglo-saxons à Paris», a souligné Richard Tzipine, directeur général de Barnes lors d’une conférence de presse. Plusieurs facteurs expliquent selon lui le rebond de la capitale, à commencer par la fin des restrictions sanitaires aux Etats-Unis, qui continuaient de maintenir les acheteurs américains hors de nos frontières jusque-là. Le Brexit a également signéle retour de cadres anglo-saxons et français expatriés à Londres. Enfin, la tenue des Jeux Olympiques 2024 dans la capitale fait également son petit effet…

En conséquence, la demande a fortement augmenté: +12% de ventes pour Barnes Paris l’année dernière mais aussi une hausse de 4% des mandats de ventes haut de gamme pour tout le marché. «La barre symbolique des 40.000 euros/m² a été franchie à plusieurs reprises depuis 2020 par Barnes et des ventes approchant voire dépassant les 50.000 euros/m² sont prévisibles d’ici la fin 2023», a prédit Richard Tzipine. Pour la première fois, la demande s’étale sur tout Paris et ne se cantonne plus aux quelques arrondissements phares comme le 16èmeou le 7ème. «Une nouvelle clientèle arrive, plus jeune, issue de la tech, et qui cherche plutôt à s’installer dans des quartiers tendances dans le Nord de Paris, a-t-il relevé. Les 10ème, 11ème et 20ème sont les nouveaux arrondissements en vogue.»

Malgré ce fort rebond, le marché immobilier de luxe parisien n’échappera pas aux difficultés. «L’offre se gonfle car les vendeurs anticipent une baisse des prix, a expliqué Richard Tzipine. En parallèle, la demande se fragilise avec des conditions d’accès au crédit plus difficiles». 5% des ventes de Barnes ont été annulées après la signature du pré-contrat à cause de la problématique du taux d’usure. Une proportion inédite selon le réseau d’agences.

Miami, le retour de New-York et la revanche de… Dubaï

Une villa de Miami vendue 16,3 millions de dollars par Barnes

La suite du Barnes City Index est occupée par les Etats-Unis. Miami, New-York et Austin occupant les 2ème, 3ème et 4ème places du classement des villes les plus prisées par la clientèle (très) fortunée.

Miami profite de l’essor du télétravail et de l’affaiblissement de San Francisco pour s’attirer les faveurs des entreprises techs et des fonds spéculatifs. Son économie est dynamique et s’associe à «une offre culturelle de premier plan pour l’art et le design contemporains, avec notamment l’Art Basel Miami Beach», appuie Barnes. Elle a également bénéficié du report de la clientèle américaine, retenue sur sonterritoire pendant la crise sanitaire.

A l’instar de Paris, New-York a retrouvé de sa splendeur, après avoir été reléguée au 7ème rang du classement en 2022. Et tout comme la Ville Lumière, ce sont de nouveaux quartiers qui sont à la mode (Hudson Yards, TriBeCa et SoHo).

Mais l’essor le plus spectaculaire a été réalisé par Dubaï, passée de la 47ème place du Barnes City Index en 2022 à la 4ème. «Plus grande ville des Émirats arabes unis avec 3,1 millions d’habitants (devant la capitale fédérale Abou Dabi), Dubaï s’est transformée, en un demi-siècle, en l’une des principales destinations touristiques au monde, en une place financière et un centre d’affaires de premier plan ainsi qu’un haut lieu international de l’immobilier de prestige», s’enthousiasme Barnes.

Il est vrai qu’elle s’est donnée du mal ces dernières années pour changer son image. A défaut d’avoir substantiellement améliorer le respect des Droits de l’Homme sur son territoire, elle a au moins su attirer nombre d’influenceurs des réseaux sociaux, plus soucieux de faire de belles photos que de questionner leur éthique…

Autre argument de taille: sa fiscalité. «Les expatriés résidents sont exonérés d’impôt sur le revenu et la TVA n’est que de 5%, rappelle Barnes. Et même si à partir de 2023, un impôt de 9% sur les bénéfices des sociétés sera mis en place pour les bénéfices supérieurs à 375.000 dirhams (AED) (soit environ 100.000 euros), cela reste nettement inférieur à la moyenne mondiale».

Le Barnes City Index 2023

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