
L’activité devrait ralentir selon LPI-Seloger

Les signaux étaient dans le vert pour l’immobilier en 2017, mais le resteront-ils encorelongtemps ? Rien n’est moins sûr selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l’université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger.L'économiste en convient pourtant :dans la lignée de ce que constatent les grands réseaux, 2017 restera comme une «très bonne année ». L’an passé, le marché immobilier a été porté par une croissance de l’économie de 1,8 %, un moral des ménages au plus haut au 1er semestre conjugué aux nombreux soutiens publicsexistants: le Pinel, le PTZ, ou l’APL accession. Sur le front du crédit, les emprunteurs ont bénéficié de conditions encore «remarquables»: les taux sont redescendus à 1,53 % en moyenne (contre 1,64 % un an auparavant) tandis que l’encours d’offres de crédits a rebondi de près de 13 % sur un an, à 177,5 milliards d’euros, atteignant son plus haut historique.
Mais que l’on ne s’y trompe pas: «le retournement du marché» est déjà là, prévient l’économiste,pour qui «la courbe des prix s’estinfléchie à partir de l’été». La progression est désormais moins vive sur tous les segments de marché : dans l’ancien, en glissement annuel, la hausse qui atteignait 5,6 % au printemps 2017 s’est faite «moins rapide», puisqu’elle n’était plus que de 3,5 % à la fin de l’année selon l’économiste. Dans le neuf, la tendance est peu ou prou identique quoique moins marquée: après une tension «maximale» des prix au cours de l’été 2017, à 3,5 %, on retombe à 3 % en fin d’année.
Du côté de l’activité, le fléchissement est également visible, tout au long de l’année écoulée : si dans l’ancien,les ventes ont progressé de plus de 12 % sur un an début 2017, elles ontnettement décéléré pour atteindre 2,5 % à la fin 2017. Un bémol qui ne saurait toutefois cacher, reconnaît LPI-Seloger, que «jamais par le passé le marché n’avait eu à connaître un tel niveau d’activité», avec un record de plus de 950.000 transactions attendues à fin décembre.
Quid de 2018? L’observatoire ne s’attend pas à une dégringolade. Mais même si les conditions de crédit «restenttrès bonnes», l’année devrait se terminer «moins bien que 2017»,prévoit LPI-Seloger. Ainsi, si la croissance reste attendue sur le front des prix, elle serait moins marquée que l’an passé fin 2018, «à 3 % voire moins dans l’ancien, et de l’ordre de 2 ou 1,5 % dans le neuf», anticipe Michel Mouillart.
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