Immobilier : vers une chute des ventes de près de 20%

Selon Meilleurs Agents, le marché devrait s’approcher des 890.000 transactions d’ici à la fin de l’année. Le cycle baissier pourrait se poursuivre sur les douze prochains mois, avec des prix en baisse de 4% et des ventes proches des 800.000 d’ici à septembre 2024.
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Paris, Bordeaux et Lyon enregistrent des baisses du prix au m2 depuis l’été 2020 de respectivement -7,6%, -8,6% et -8,1%  - 

La rentrée est à peine bouclée que les estimations vont bon train ! A quatre mois de la fin de l’année, les experts du marché immobilier commencent à faire les comptes et à publier leurs projections.

-20% de ventes et des prix en recul de 0,4%

La plateforme Meilleurs Agents a présenté lors d’un point presse ce mardi 05 septembre, le bilan de l’année à date ainsi que ses estimations pour les prochains mois. D’après ses calculs, les transactions devraient repasser sous le plafond des 900.000 cette année, pour atterrir à 890.000. C’est près de 20% de moins que le 1,1 million recensé par la Fnaim en 2022. La baisse est la conséquence logique des difficultés de financement qui grippent le marché depuis presque deux ans.

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Les prix ne devraient cette fois-ci pas échapper à la tendance baissière. Alors qu’ils avaient enregistré un surprenant +6,2% l’année dernière, ils sont en repli de 0,4% ces 12 derniers mois à l’échelle nationale. «Plus aucun segment du marché n’échappe à ce ralentissement, y compris les zones rurales (+3% sur les douze derniers mois contre +7,8% entre septembre 2021 et septembre 2022)», appuie le directeur scientifique de Meilleurs Agents, Thomas Lefebvre ajoutant que le marché n’avait pas connu une telle configuration «depuis sept ans».

«Quasiment toutes les anciennes locomotives corrigent », continue-t-il. Entre septembre 2022 et aujourd’hui, les prix parisiens ont chuté de 4,5%. Au point d’avoir fait passer la capitale sous la barre symbolique des 10.000 euros du m² l’été dernier (9.944 euros le m² à date), franchie pour la première fois en 2019. «Paris est en avance de phase. Les baisses ont commencé mi-2020, avant les autres villes», précise Thomas Lefebvre. Dans le détail, ce sont surtout les quartiers périphériques de Paris qui ont tiré ses prix vers le bas, les mêmes qui avaient le plus augmenté lors du cycle haussier. Si la Ville lumière enregistre -7,6% depuis l’été 2020, elle n’est pas la métropole qui a le plus souffert. La palme revient à Bordeaux et à Lyon qui ont toutes les deux essuyé un revers, respectivement de -8,6% et -8,1% sur la même période.

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Le tableau n’est pas entièrement noir, quelques villes ont réussi à résister, telle Nice (+8%). «La hausse est plus forte que l’année dernière et peut s’expliquer par le profil des acquéreurs, plus âgés et aisés que la moyenne, et moins exposés à la hausse des taux du fait de leur capacité à pouvoir payer cash», explique Thomas Lefebvre.

Un marché encore à la peine malgré une stabilisation des taux

Les projections de Meilleurs Agents pour les 12 prochains mois dressent un paysage encore plus sombre. Non seulement le cycle baissier devrait, sans grande surprise, se poursuivre, mais aussi s’accentuer. La plateforme avance que les ventes devraient encore plonger, pour atterrir à environ 800.000 transactions d’ici à septembre 2024, soit un taux de rotation du parc d’environ 2,5%. «C’est similaire à ce que l’on a connu en 2014, souligne Thomas Lefebvre. Habituellement, on estime que le marché fonctionne bien lorsque ce taux est à 3%. Là on est légèrement en dessous déjà. Ce n’est donc ni une période de crise, ni une période faste, mais la décrue est très clairement engagée ». Les prix eux devraient encore reculer de 4% sur les 12 prochains mois.

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