
Les enjeux des abus de marché pour les crypto exchanges

Les marchés traditionnels sont la pierre angulaire de l’infrastructure des marchés de capitaux; ce sont des lieux fortement réglementés, exploités par des entreprises de marchés neutres, établissant des règles claires, publiques et supervisées par des autorités gouvernementales.
Le fait d’employer le terme de marché pour désigner des lieux d’échange de cryptoactifs, pourrait donner aux investisseurs qui les fréquentent une impression de sécurité et de stabilité qui serait trompeuse.
De fait, les marchés de cryptoactifs ne sont tout simplement pas réglementés comme c’est le cas de la Bourse de Londres, Euronext ou ICE Futures Europe.
Lorsque l’accès aux marchés conventionnels passe majoritairement par des institutions financières réglementées, les «marchés» de cryptoactifs sont peuplés d’investisseurs non professionnels qui investissent directement.
Environ 21 pourcents des adultes américains ont possédé un compte de cryptomonnaie en fin 2022, selon NBC News. Tandis que la plupart des gens passerait par un courtier pour acheter ou vendre les actions d’une société cotée, se développe un marché de cryptoactif où les ordres se donnent directement sur cette plate-forme et où opèrent plusieurs millions d’investisseurs individuels à travers le monde.
Pourcentage d’internautes âgés de 16 à 64 ans qui détiennent une forme de crypto-monnaie en janvier 2022
Source: GWI (Q3 2021).
Outre la question que pose l’emploi du terme «marché» pour désigner des plates-formes de cryptoactifs, nous devrions nous demander si le niveau de risque d’abus de marché associé à la négociation sur ce genre de plates-formes est ou non comparable avec celui présent sur les marchés conventionnels.
Tout change mais rien ne change
Les plates-formes de cryptoactifs exploitent des carnets d’ordres électroniques afin d’apparier les ordres des acheteurs et des vendeurs. Par conséquent, bon nombre des risques de manipulation de cours qui pèsent sur les plates-formes de crypto sont identiques à ceux que connaissent les marchés traditionnels. Certains comportements abusifs sont communs à tous les marchés électroniques dirigés par les ordres. Le «Spoofing» du carnet d’ordres, qui consiste à saisir des ordres de grandes tailles puis à les retirer rapidement pour simuler la liquidité du marché, se produit sur les plates-formes de cryptoactifs exactement de la même manière que sur les marchés traditionnels.
Une telle pratique donne aux autres investisseurs, l’impression d’un volume d’échange important sur un instrument particulier, pour les tromper et peut-être bénéficier d’une baisse de cours, voir inciter ceux qui détiennent une part importante du marché à prendre position.
Aller de mal en pis
Il se trouve même certaines formes de manipulations de marchés, que nous rencontrons aussi sur les marchés traditionnels, auxquelles les plates-formes de cryptoactifs sont particulièrement vulnérables.
Le «Pump et Dump» en est un bon exemple. Sur les marchés traditionnels, certains acteurs mal intentionnés peuvent essayer de faire monter le prix («Pump») d’une action, qu’il possède la plupart du temps, en répandant de fausses rumeurs ou en publiant de fausses informations pour tout revendre au plus haut de l’opération («Dump»). Sur les plates-formes de cryptoactifs, les valeurs n’ont aucun lien avec un sous-jacent réel, que ce soit une entreprise ou une marchandise, laissant aux participants des discussions sur la performance des actifs, des conseils de trading ou des recommandations sur les forums. De tels sujets sont encore plus vulnérables aux volontés individuelles de faire monter le prix artificiellement.
Une autre pratique abusive, que nous connaissons bien sur les marchés traditionnels et à laquelle les plates-formes de cryptoactifs sont particulièrement vulnérables est le «quote stuffing». Il s’agit, comme son nom l’indique, de surcharger délibérément le système informatique qui gère la plate-forme avec l’intention de ralentir la vitesse de traitement des opérations et ainsi priver les autres participants d’opportunités d’investissement. Le fait qu’une plate-forme de cryptoactifs compte généralement un très grand nombre d’investisseurs non professionnels, ayant tous un accès direct au marché, ne fait probablement qu’augmenter ce risque.
Une part importante des actifs échangés sur ces plates-formes sont détenus par un petit nombre influent de participants («les baleines cryptographiques»). Compte tenu de ces positions par rapport au reste des participants, les «baleines» ont la capacité de faire délibérément baisser les prix, de déclencher des ordres permettant d’arrêter une perte de valeur et d’amener les autres participant à vendre à des prix artificiellement bas.
Les nouvelles formes de manipulation
Il existe certaines formes de manipulations qui sont propres aux plates-formes de cryptoactifs. C’est le cas de l’utilisation abusive d’informations confidentielles (on ne peut juridiquement pas parler d’informations privilégiées dans ce domaine), qui constitue malheureusement un risque majeur pour ces plates-formes. Un salarié d’une plate-forme qui a accès à des informations confidentielles sur la «cotation» d’un nouvel actif peut effectuer des transactions avant l’annonce officielle de cette introduction, par le biais d’une opération de gré-à-gré sur le marché «gris» ou en achetant cet actif sur la première plate-forme à l’introduire.
Qui pourra réglementer le Far West ?
Compte tenu du manque de réglementation permettant aux gouvernements d’effectuer une surveillance efficace et de la participation directe des investisseurs, la charge de détecter et prévenir les manipulations de marchés pèse entièrement sur les plates-formes de cryptoactifs. Certes, une plate-forme peut choisir de créer sa propre technologie de surveillance, mais l’expérience des éditeurs qui ont élaboré des solutions pour les marchés traditionnels suggère que cette approche est assez inefficace.
Il est probable que ladite plate-forme choisira d’acheter un logiciel spécialisé auprès de l’un de ces éditeurs. En effet, parmi ceux-là, plusieurs ont déjà cherché à se spécialiser dans la surveillance du marché pour les bourses de crypto-monnaies.
Cependant, les bourses de cryptoactifs ne sont pas pour le moment pas tenue de respecter un cadre réglementaire visant à prévenir les abus de marchés. Les plates-formes qui choisissent de le faire, s’y engagent volontairement, probablement pour améliorer leur image et persuader leurs clients que leurs plates-formes ne sont pas truquées. Bien que cette situation soit susceptible d'évoluer au cours des prochaines années et que les plates-formes de cryptoactifs soient de plus en plus réglementées, la surveillance du marché est coûteuse, tant en termes de système que de personnes. C’est pourquoi de nombreuses plates-formes choisiront d’effectuer une surveillance au compte-gouttes, voire de ne pas la faire du tout.
, À RETENIR : Si les investisseurs veulent investir dans les cryptoactifs, c’est leur choix. Cependant, toute suggestion selon laquelle ces nouveaux «marchés» sont aussi bien réglementés que les bourses traditionnelles doit être regardé avec un haut degré de scepticisme. ,
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Nuisances sonores aériennes : Gonesse réclame un couvre-feu nocturne face aux vols de Roissy
Gonesse - «Ma vie, c’est un enfer», souffle Clara au moment où un avion fend le ciel bleu de Gonesse, près de Roissy. Cette hôtesse de l’air ne peut plus supporter ces bruits incessants, nocifs pour la santé, et plaide pour un couvre-feu la nuit. Cette commune du Val-d’Oise d’environ 27.000 habitants, située à quelques kilomètres des aéroports Paris-Charles de Gaulle et du Bourget, est très exposée aux nuisances sonores aériennes. En mars 2024, une consultation citoyenne est organisée dans près de 150 villes franciliennes. L’interdiction nocturne des vols sur plusieurs aéroports est approuvée à environ 97% des voix exprimées. Si un couvre-feu a été instauré en 1968 à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris - aujourd’hui entre 23H30 et 06H00 -, il n’existe pas à Roissy, au nord. En ce samedi de septembre, le forum des associations de Gonesse grouille de monde et les avions, qui défilent à quelques minutes d’intervalle, font partie du décor. A basse altitude, le sigle de la compagnie aérienne est souvent visible. Le ressenti des habitants interrogés par l’AFP varie de la colère à l’adaptation voire la résignation. «La nuit, on dort bien», reconnaît Jean Boulay, «mais on est obligé de fermer les fenêtres», poursuit ce retraité de 88 ans. Sa femme, Monique Boulay, compte «une minute et demie» entre chaque avion, correspondant aux périodes de fort trafic. Juliette (prénom modifié) se dit «tellement habituée» aux nuisances sonores que ça ne lui «fait plus rien». Cette femme de 60 ans n’entend pas les avions la nuit, seulement à partir de 05H00 du matin. L’aéroport de Roissy a affiché 470.000 décollages et atterrissages en 2024, dont quelque 17.000 entre 00H30 et 05h00, rapporte le gestionnaire Aéroports de Paris (ADP). «Droit à la tranquillité» Arrivée à Gonesse en 2009, Karima, mère au foyer de 48 ans, se souvient du bruit la nuit à son arrivée, «devenu banal avec le temps». Pour Jacques, 60 ans, «la nuit, c’est infernal». «L'été on ne peut inviter personne parce qu’on est sous le bruit des avions et la nuit on ne dort pas», dénonce-t-il. En 2024, selon Bruitparif, le bruit aérien enregistré à Gonesse (62 décibels) est supérieur à la valeur limite réglementaire (55) ou celle recommandée par l’OMS (45). Selon ce même observatoire, qui s’appuie sur des données de 2019, 30,4 mois de vie en bonne santé seraient perdus dans cette commune du fait du bruit cumulé des transports, dont 23,3 mois en raison de l’aérien. Il est environ minuit, fin août, quand l’hôtesse de l’air Clara, 50 ans, filme dans sa cuisine à Gonesse le passage bruyant d’un avion. Des nuisances incessantes, d’après elle, qui veut déménager. Elle ne décolère pas contre ceux qu’elle appelle les «bobos de Paris» qui «vont voter à gauche» mais «polluent les autres» en prenant l’avion. Dormant grâce à des bouchons d’oreille, Clara exige un «droit à la tranquillité». «Quand vous avez un tapage nocturne, vous appelez la police. On appelle qui?», interroge-t-elle. «Fatalistes» Clara comme Jacques (prénoms modifiés) appartiennent à l’Association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar), qui tient un stand au forum des associations. Sous le chapiteau blanc, deux t-shirts rouges avec l’inscription: «Stop vols de nuit». «On peut réduire le trafic la nuit, voire mettre un couvre-feu. C’est le cas à Orly, à Nantes plus récemment, à Francfort où il y a un couvre-feu partiel», défend Françoise Brochot, la présidente de l’Advocnar. «On est tout à fait conscient des nuisances que génère le trafic aérien, à commencer par les nuisances sonores», convient Yannael Billard, directeur du développement durable au sein d’ADP, notant cependant une «diminution» de ces dernières, notamment grâce aux nouvelles générations d’avion. Mais le gestionnaire n’est pas favorable à un couvre-feu à Roissy, qui «mettrait très singulièrement en péril l’aéroport et, a fortiori, l’activité cargo». Très engagé contre les nuisances aériennes, Jean-Pierre Blazy, maire socialiste de Gonesse, déplore l’absence, selon lui, de discussions pour réduire les vols de nuit. Dans cette commune, les réactions sont souvent «fatalistes», constate la présidente de l’Advocnar. «Ce sont les plus impactés, et ce sont eux qui adhèrent le moins» à l’association, regrette Françoise Brochot. Antoine BOYER © Agence France-Presse -
Tensions militaires dans les Caraïbes : le Venezuela défie le déploiement américain
Caracas - Le Venezuela a lancé mercredi trois jours d’exercices militaires sur l'île de la Orchila, dans les Caraïbes, alors que les États-Unis ont déployé des navires de guerre dans la zone, officiellement pour une opération anti-drogue. Les États-Unis accusent Nicolas Maduro de diriger un cartel et offrent une récompense de 50 millions de dollars pour la capture du président vénézuélien. Caracas rejette ces accusations et dénonce une «menace». L'île, un territoire de 43 kilomètres carrés où se trouve une base de la marine vénézuélienne, se situe à 97 miles nautiques de l'État vénézuélien de La Guaira et près de l’endroit où les États-Unis ont intercepté un bateau de pêche vénézuélien pendant huit heures pendant le week-end. «Aujourd’hui, notre commandant en chef (le président Nicolas Maduro, ndlr) nous a ordonné un exercice, une manœuvre de campagne baptisée Caraïbes souveraines (...) Il va y avoir un déploiement important de navires de la marine bolivarienne», a déclaré le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, à la télévision nationale. «Difficile à croire» «Dans cette conjoncture, nous devons élever notre préparation opérationnelle à un scénario de conflit armé en mer», a-t-il précisé, évoquant le «grand déploiement de navires nord-américains, des destroyers équipés de missiles de croisière guidés avec une puissance menaçant le Venezuela, les Caraïbes et toute l’Amérique latine». La télévision publique a montré des images de bateaux amphibies, de pièces d’artillerie et de navires de guerre vénézuéliens déployés à La Orchila. «Nous avons 12 navires, 22 aéronefs, y compris des chasseurs (...) 20 petits bateaux de la milice spéciale navale», a précisé le vice-amiral de la marine, Irwin Raul Pucci. Lundi, M. Maduro a assuré à propos du déploiement américain qu’il y avait «une agression en cours à caractère militaire» de la part de Washington et que le Venezuela était «habilité par les lois internationales à y répondre». Il a annoncé avoir positionné 25.000 soldats aux frontières tout en appelant la population à s’enrôler dans les milices pour «défendre la patrie». Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a mis en avant la lutte anti-drogue de son pays, accusé de narcotrafic par M. Trump, se targuant d’avoir saisi plus de 60 tonnes de drogue en 2025, la plus grande quantité saisie depuis l’année 2010. M. Cabello a jugé les accusations américaines «difficile(s) à croire», estimant que l’administration Trump cherchait un «changement de régime» au Venezuela. Selon le président Trump, les États-Unis ont détruit trois embarcations contenant de la drogue qui étaient parties du Venezuela. Caracas a demandé une enquête sur le premier bateau attaqué la semaine dernière, et n’a pas fait de commentaire précis sur les deux derniers. «Concernant les trois embarcations qu’ils mentionnent, on ne sait pas. On ne sait pas. Parce qu’ils disent qu’elles transportaient de la drogue, mais qui a vu la drogue ? Ils disent que le second transportait du fentanyl. D’ici, du Venezuela, du fentanyl? C’est difficile à croire. Très difficile à croire», a déclaré Diosdado Cabello. Barbara AGELVIS et Patrick FORT © Agence France-Presse