Investir pour agir : le crowdfunding au service de la relance

Produits décalés pour les moins avertis, fiables et vertueux pour les autres, le crowdfunding fait le grand écart dans le cœur et l’esprit des épargnants français. Convaincre de l’intérêt de cet outil pour accompagner la reprise est pourtant crucial à l’heure où donner du sens à la croissance est l’affaire de tous.

Plaçons (tous) mieux, plaçons bien!

Malgré la crise, les Français ont largement «mis de côté» avec 142 milliards d’euros placés entre mars 2020 et mars 2021 (1) dans des produits de taux comme le livret A, le livret Développement Durable ou encore l’assurance vie. Une épargne de précaution, rassurante et confortable, mais une épargne qui pourrait se transformer en capacité d’investissement porteuse de sens. C’est précisément là que le crowdfunding apparait comme une nouvelle direction à prendre pour l’argent des entreprises et des particuliers. D’autant que cette réorientation vers l’économie réelle ne concerne pas uniquement les plus riches d’entre nous.

Investissement au capital, prêt (avec intérêts) ou don, le crowdfunding peut prendre différentes formes et s’adresseà tous. En suivant quelques règles de bonne gestion, tous les portefeuilles sont des acteurs potentiels de l’économie réelle. Que ce soient les grandes entreprises ou les petits épargnants d’ailleurs. Le faible rendement des produits bancaires classiques doit aujourd’hui les encourager à diversifier leurs placements pour faire fructifier leur trésorerie ou leur épargne.

A ce désir de rentabilité, s’ajoutent plusieurs autres motivations comme une réponse à des enjeux fiscaux, la volonté de donner du sens à son épargne ou encore la recherche d’une source d’optimisation de sa gestion de trésorerie. Dans tous les cas, pour ces financeurs/investisseurs, le crowdfunding est une contribution personnelle à la performance des territoires en soutenant des projets innovants et souvent inspirants.

Tout le monde y gagne

Côté prêteurs/financeurs particuliers, là où par exemple le livret A verra son taux de rémunération augmenter de tout juste 1% en février 2022, le recours aux plateformes de crowdfunding augurent de rendements bien plus prometteurs. Selon une enquête Audirep pour l’AMF en 2021, 37% des épargnants attenden un rendement élevé (5% et plus) de leurs placements sans risque. Avec des taux avoisinant aujourd’hui les 8% à 9%, le crowdfunding est une réponse ad hoc.

Côté prêteurs/financeurs entreprises, le crowdfunding permet une diversification de leurs placements avec des risques qui sont bien bordés car les plateformes sont très sélectives sur les projets présentés. De plus, contribuer financièrement à des projets d’innovation sociale/technique, sur des thèmes aussi variés que la santé, l’éducation ou encore l’environnement est un nouveau faire valoir pour l’image des entreprises partenaires.

Enfin, côté emprunteurs, le crowdfunding est une réelle alternative aux offres bancaires. D’une part, souvent en forte croissance, elles s’endetteront ainsi plus volontiers sur 3 ans que d’ouvrir 10% à 15% de leur capital. D’autre part, en séduisant des prêteurs/financeurs via des plateformes sécurisées et aux risques maîtrisés, ils obtiennent non seulement une participation financière, mais aussi une adhésion morale à leurs initiatives. De quoi fédérer des communautés de soutien ô combien précieuses en temps de crise.

En résumé, le crowdfunding, c’est l’opportunité pour les entreprises et les épargnants d’avoir accès à des taux plus forts tout en s’impliquant dans la relance économique. Remobiliser la trésorerie des entreprises et l’épargne des citoyens vers l’économie réelle est une solution proactive, collective et sensée. Elle relève de la participation de tous à une reprise durable de la croissance. C’est une force de frappe plus que jamais utile aujourd’hui.

(1) Source Banque de France