Dominique Dorchies (Natixis Interépargne) : «Nous voulons accentuer notre effort sur le marché des PME»

Directrice générale déléguée de Natixis Interépargne, Dominique Dorchies analyse les principales dispositions du projet de loi relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise et dévoile les objectifs du spécialiste de l’épargne salariale sur le court-moyen terme.
Dominique Dorchies, directrice générale déléguée de Natixis Interépargne
 -  Natixis Interépargne

L’AGEFI Patrimoine : Quels sont les principaux apports du projet de loi relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise ?

Dominique Dorchies : Le texte voté en première lecture par l’Assemblée nationale s’inscrit dans une dynamique législative favorable au développement de l’épargne salariale, entamée notamment en 2018 avec la baisse du forfait social pour les entreprises et l’adoption de la loi Pacte. Ce dynamisme a entraîné un fort développement de l’équipement des entreprises, accompagné par un accroissement du nombre de distributeurs d’offres d’épargne salariale. Entre 2019 et 2022, le nombre d’entreprises proposant un dispositif d’épargne salariale à leurs salariés a ainsi augmenté de 21%.

La loi sur le partage de la valeur est très novatrice, car elle va au-delà de l’incitation, actuellement en vigueur, en instaurant une obligation pour les entreprises de 11 à 49 salariés de mise en place d’au moins un dispositif de partage de la valeur : un accord de participation ou d’intéressement, un abondement dans le cadre d’un Plan d’Epargne d’Entreprise (PEE) ou d’un Plan d’Epargne Retraite (PER) ou une prime de partage de la valeur. Cette obligation est conditionnée au fait que l’entreprise soit bénéficiaire au cours des trois dernières années.

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Que change le texte à votre stratégie sur ce segment ?

Nous sommes convaincus des bienfaits de l’épargne salariale, tant pour les salariés que pour l’entreprise. Le texte voté nous ouvre des portes sur des segments de clientèles qui étaient peu équipés à ce jour. Aujourd’hui, moins d’une entreprise sur cinq de moins de 10 salariés est équipée d’un dispositif d’épargne salariale, 20% des entreprises de 10 à 49 salariés proposent ces dispositifs, là où 90% des salariés des entreprises de plus de 1.000 salariés sont couverts. La loi va donc ouvrir des nouveaux champs, notamment sur la cible des PME (11-49 salariés) et renforcera l’équipement des salariés français.

Quelle est la typologie de vos clients ?

Natixis Interépargne est très bien positionnée sur le marché des grandes entreprises. Nous sommes également bien positionnés sur le marché des TPE et des professionnels dans la mesure où nous travaillons de manière dynamique avec un certain nombre de réseaux de distributeurs, très présents sur ce marché, dont les réseaux de la Banque Populaire et ceux de la Caisse d’Epargne.

Avec la loi Pacte, beaucoup d’assureurs se sont tournés vers le marché de l’épargne salariale et proposent un package épargne salariale et épargne retraite. Nous avons ainsi des accords de distribution avec Abeille Assurance ou encore Swiss Life.

Nous voulons désormais accentuer notre effort de développement sur le marché des PME (11-49 salariés). Pour qu’une entreprise soit convaincue de mettre en place un dispositif pour ses salariés, il est nécessaire que le produit se distingue par sa simplicité. Nous proposons donc des offres entièrement clés en main et nous accompagnons les chefs d’entreprise dans la durée, de la souscription à la gestion du contrat.

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Quelles sont les caractéristiques du marché français de l’épargne salariale ?

A fin 2022, le marché français représente 162 milliards d’euros, répartis entre l’épargne salariale et l’épargne retraite d’entreprise. Il s’agit d’un marché bien plus modeste que celui de l’assurance-vie en France, qui fait néanmoins preuve de dynamisme, notamment en matière de développement. A fin juin 2023, Natixis Interépargne gère 33 milliards d’euros sur l’épargne salariale. Nous avons de fortes ambitions de développement pour accompagner la croissance du marché et accroître notre leadership.

L’obligation d’aide à la décision, instaurée par la loi Pacte, est sujette à diverses lectures. Comment l’interprétez-vous ?

En matière d’épargne salariale, il est nécessaire de rappeler qu’il n’y a pas d’obligation de conseil, mais d’aide à la décision. Cette responsabilité est partagée entre le teneur du compte qui gère le plan d’épargne et les sociétés de gestion au titre des fonds proposés dans le plan d’épargne.

Pour nous y conformer, nous mettons à disposition de nos clients les outils nécessaires pour les accompagner dans leurs choix : de nombreuses informations et de la pédagogie sur l’épargne salariale et retraite (dispositifs, fonds, actualités), toute une gamme de simulateurs gratuits en ligne et une plateforme téléphonique dédiée. Nous testons actuellement un accompagnement téléphonique personnalisé par nos téléconseillers sur rendez-vous. Enfin, pour aller plus loin dans la transparence en matière d’information, nous avons élargi aux PEE la mise à disposition des tableaux réglementaires instaurés par la loi Pacte pour les PER (informations obligatoires sur les performances brutes et nettes, les frais, les rétrocessions).

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