
Renaud Laplanche remonte sur le ring du crowdfunding

La ferveur des entrepreneurs est tenace dans la finance alternative. Jeudi dernier, le français Renaud Laplanche a annoncé la création d’une nouvelle start-up de crowdfunding, baptisée Upgrade, près d’un an après avoir été évincé de LendingCLub, la société de prêts entre particuliers qu’il avait fondée en 2006. Difficile de ne pas voir un esprit revanchard dans les similitudes entre les deux sociétés.
Basée à San Francisco, Upgrade a été cofondée en août avec Soul Htite, le PDG du prêteur en ligne chinois Dianrong. Elle dit avoir levé 60 millions de dollars (56 millions d’euros) en capital et en obligations convertibles auprès d’un large groupe d’investisseurs, dont les fonds de capital-risque américains Union Square Ventures, Ribbit Capital et Vy Capital et la Silicon Valley Bank, mais aussi le spécialiste chinois des prêts en ligne CreditEase et le gérant d’actifs chinois Noah Holdings.
Union Square Ventures était justement le fonds de venture capital qui avait porté LendingClub à ses débuts. «Nous nous réjouissons de soutenir Renaud une nouvelle fois, après avoir travaillé à ses côtés à LendingClub durant plusieurs années», déclare dans un communiqué Fred Wilson, directeur associé du VC.
Upgrade fera directement concurrence à LendingClub en proposant des crédits à la consommation sans passer par le système bancaire traditionnel. Mais, contrairement à la société cotée, elle ne vendra les prêts qu’à de grands gérants d’actifs, et non à des investisseurs individuels. Les crédits seront émis par la banque WebBank, basée à Salt Lake City (Utah), spécialisée dans le prêt de pair à pair et qui travaille déjà avec LendingClub. Upgrade lui achètera les prêts et en gardera une partie sur son bilan.
La start-up est conseillée par la banque d’investissement Jefferies, qui devrait également lui acheter des prêts et l’aider à lancer un programme de titrisation. Renaud Laplanche avait démissionné de LendingClub en mai 2016 après que l’entreprise eut reconnu avoir vendu 22 millions de dollars de prêts à Jefferies sans respecter les conditions fixées par la banque. Les prêts avaient ensuite été rachetés par Lending Club et Jefferies n’avait pas subi de pertes.
La persévérance de Renaud Laplanche n’est pas sans rappeler, dans une moindre mesure toutefois, celle d’Eric Charpentier, fondateur de la start-up de cagnottes en ligne Morning, dont il a été évincé suite à un conflit avec la Maif. Depuis, il a maintes fois affirmé sa volonté de recommencer l’aventure en créant une autre start-up concurrente de Morning.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse