
Renault et Nissan ont conclu un accord sur la refonte de leur alliance

Le constructeur automobile Renault a annoncé lundi avoir conclu un accord avec son homologue japonais Nissan sur la refonte et le rééquilibrage de leur alliance vieille plus de deux décennies, à laquelle appartient également Mitsubishi.
L’accord prévoit notamment un rééquilibrage des participations croisées entre les parties. Ainsi, Renault et Nissan conserveraient une participation croisée de 15%, assortie d’une obligation de conservation, ainsi qu’une obligation de plafonnement de leurs participations. Ils seraient tous deux en mesure d’exercer librement les droits de vote attachés à leur participation directe de 15%, avec un plafond de 15%.
Peu avant 14h, l’action Renault reculait de 3,3%, à 37 euros, alors que cette annonce était largement anticipée par le marché à la lumière des discussions menées par les parties au cours des derniers mois, commente JPMorgan.
Droits de vote neutralisés
La participation de Renault dans Nissan devant passer sous le seuil de 40%, le groupe japonais pourrait désormais voter aux assemblées générales de son partenaire. La loi «Florange» du 29 mars 2014 prévoit que les actionnaires de sociétés cotées détenteurs de leurs titres depuis au moins deux ans bénéficient de droits de vote double. Présent au capital de Renault depuis plus de dix ans, Nissan ne bénéficie toutefois pas de droits de vote attachés à ses actions car le groupe français est son premier actionnaire avec plus de 40% des titres, en application des dispositions de l’article L. 233--31 du Code du commerce.
Techniquement, Renault transférerait 28,4% de ses actions Nissan dans une fiducie française, où les droits de vote seraient «neutralisés» pour la plupart des décisions, mais où les droits économiques - dividendes et produits de vente des actions - bénéficieraient toujours entièrement à Renault jusqu'à la vente de ces actions. Renault s’est aussi engagé à donner instruction au fiduciaire de vendre ces actions Nissan si les conditions économiques sont raisonnables pour le constructeur automobile français, dans le cadre d’un processus organisé et ordonné. Il n’aurait toutefois aucune obligation de vendre ses actions dans un délai spécifique prédéterminé.
Nissan investira dans Ampere
L’ensemble des accords sont en cours de finalisation et la transaction reste soumise à l’approbation des conseils d’administration de Renault et de Nissan.
Les membres de l’Alliance Renault Nissan Mitsubishi «prévoient de faire une annonce immédiatement après l’approbation par les conseils d’administration», a précisé Renault dans un communiqué.
Renault et Nissan espéraient pouvoir conclure un accord préliminaire non contraignant pour redessiner leur alliance en octobre 2022, mais plusieurs points de friction en ont retardé la conclusion.
Ayant trouvé un terrain d’entente au sujet de leurs participations croisées, Renault et Nissan comptent par ailleurs relancer leur alliance «avec des projets opérationnels à forte création de valeur» et renforcer son «agilité stratégique avec de nouvelles initiatives auxquelles les partenaires peuvent se joindre». Ainsi, Nissan va investir dans Ampere, la filiale de Renault dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels.
Selon JPMorgan, ces avancées constituent des signaux positifs pour Renault et Nissan, qui vont pouvoir améliorer leur collaboration industrielle dans de nombreuses régions, en mutualisant leurs coûts en Europe et en Amérique latine.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse