Tesla et Elon Musk poussent la démesure à un niveau inédit

Le constructeur automobile propose à ses actionnaires de voter un plan de rémunération qui permettrait à Elon Musk d’obtenir jusqu’à 1.000 milliards de dollars. A condition que la valorisation de Tesla parte elle-même dans la stratosphère.
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Le dernier plan de rémunération d'Elon Musk est toujours contesté par la justice américaine  -  Photo Tesla

Une rémunération de 1.000 milliards de dollars. C’est ce que Tesla compte faire miroiter à son patron emblématique Elon Musk pour l’inciter à tout donner pour son entreprise. De quoi ridiculiser le précédent plan du constructeur qui, en 2018, prévoyait une compensation de 56 milliards, et se trouve, aujourd’hui encore, contesté devant la justice américaine.

Dans un document rendu public vendredi, le fabricant de véhicules électriques présente un plan qui pourrait permettre au milliardaire de toucher un peu plus de 1.000 milliards de dollars en actions Tesla d’ici à 2035. Si le montant semble quelque peu extravagant, c’est sans doute parce qu’il y a très peu de chances qu’il soit réellement versé à Elon Musk.

La société conditionne en effet ce paiement au franchissement de 12 étapes particulièrement ambitieuses. A chaque fois, Elon Musk obtiendrait 1% du capital de Tesla, jusqu’à un maximum de 12%. La capitalisation boursière de l’entreprise atteindrait alors 8.500 milliards de dollars, soit près de huit fois son niveau actuel, et les actions offertes à l’homme d’affaires seraient alors valorisées plus de 1.000 milliards de dollars.

L’atteinte de ces niveaux de valorisation semble assez peu probable à ce stade. Cela représenterait plus du double de la capitalisation actuelle de Nvidia alors que Tesla n’affiche plus une dynamique boursière très favorable ces derniers mois. Dans une note publiée en juin, les analystes d’UBS estimaient selon leurs hypothèses les plus optimistes que l’action du constructeur pourrait au mieux grimper jusqu’à 417 dollars à un horizon d’un an, soit une capitalisation d’un peu plus de 1.300 milliard de dollars.

Une première étape à 2.000 milliards

Dans ce scénario, l’activité historique de vente de voitures électriques, qui représente l’immense majorité des revenus actuels du groupe, est valorisée seulement 79 dollars par action. Les développements dans les robotaxis sont évalués à un maximum de 170 dollars par titre, la branche Energie à 40 dollars quand les autres activités, dont l’IA et les robots humanoïdes, ressortent à 128 dollars.

Même pas de quoi atteindre la première tranche du plan de rémunération promis à Elon Musk. Pour qu’il obtienne son premier pourcent de Tesla, la capitalisation boursière doit en effet dépasser 2.000 milliards de dollars et le constructeur doit, au choix, atteindre 50 milliards de dollars d’excédent brut d’exploitation (Ebitda), délivrer 20 millions de véhicules, afficher 10 millions d’abonnés actifs à son service de conduite autonome, délivrer un million de robots ou atteindre le million de robotaxis en opération.

Sur les quatre derniers trimestres, Tesla a livré 1,68 million de véhicules pour un Ebitda ajusté de 15,2 milliards de dollars.

Chaque tranche supplémentaire de 1% sera obtenue à chaque nouvelle progression de la capitalisation boursière de 500 milliards de dollars (et de 1.000 milliards pour les deux dernières marches). Le tout sous réserve du franchissement d’une autre étape opérationnelle (celles concernant l’Ebitda étant progressives jusqu’à un maximum de 400 milliards de dollars).

Ce plan de rémunération devra être approuvé par les actionnaires de l’entreprise le 6 novembre prochain. En attendant, l’action Tesla semblait profiter de l’affichage d’ambitions aussi démesurées. Elle bondissait de 4% le 5 septembre en séance.

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