
Les fonds britanniques veulent plus de clarté sur les salaires des dirigeants

Les gérants britanniques relancent le débat sur la rémunération des dirigeants des grandes entreprises. The Investment Association (IA), qui représente des fonds d’investissement totalisant 5.700 milliards de livres (6.350 milliards d’euros) d’actifs sous gestion, a publié lundi une lettre ouverte à l’intention des présidents des comités de rémunération des 350 plus importantes entreprises cotées à Londres, afin d’inciter ces dernières à adopter des principes de rémunération plus transparents et plus flexibles.
Alors que la Première ministre, Theresa May, a promis de s’attaquer à la rémunération jugée excessive de grands patrons comme ceux de BP ou WPP, l’IA pousse les grandes entreprises à publier le ratio mesurant l’écart entre le salaire de leur directeur général (DG) et le salaire médian des employés. Jusqu’à présent, aucune société de l’indice FTSE 100 n’a dévoilé ce ratio. Les fonds souhaitent aussi connaître l’écart entre la rémunération du DG et celle du reste du comité exécutif. «Il est vital que les entreprises soient en mesure de choisir la structure de rémunération appropriée à leur activité et ce choix doit être fait en relation étroite avec leurs actionnaires», explique Andrew Ninian, directeur «corporate governance» de l’IA.
La rémunération des dirigeants doit être justifiée «à la fois par rapport au niveau maximal prévu mais aussi par rapport aux montants réellement versés durant l’année compte tenu des performances réalisées par la société». Cette transparence accrue englobe la part fixe et variable, les bonus devant être établis en fonction du strict respect d’objectifs financiers et stratégiques. L’association s’inquiète en outre de «progrès insuffisants» concernant la disparité des montants provisionnés pour la retraite des dirigeants par rapport aux provisions passées à ce titre pour l’ensemble des effectifs.
Compte tenu du climat politique actuel, elle souligne que l’IVIS, sa division en charge des questions de gouvernance, sera particulièrement attentive au respect de ces nouveaux principes, en signalant aux investisseurs les manquements détectés en amont des assemblées générales qui auront lieu en 2017. Ces principes plus exigeants n’abordent cependant pas le sujet controversé d’un «say on pay» annuel obligatoire, l’IA préférant attendre la fin d’une consultation lancée par le gouvernement britannique pour prendre position.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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