
Bouygues confirme ses objectifs après des résultats en hausse

Le groupe diversifié Bouygues évolue en tête de l’indice CAC 40 mardi, après avoir publié des résultats supérieurs aux estimations des analystes au titre du troisième trimestre de 2024.
Le titre Bouygues s’est adjugé hier 3,1%, à 30,37 euros, alors que le groupe présent dans la construction, les médias et les télécoms a réalisé «un bon troisième trimestre» 2024, selon Oddo BHF.
«Dans un environnement économique et géopolitique incertain, et après une année de forte croissance, Bouygues vise pour 2024 un chiffre d’affaires et un résultat opérationnel courant des activités (ROCA) en légère croissance par rapport à 2023", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le groupe présent dans la construction, les médias et les télécoms a confirmé ses perspectives alors que ses comptes sur neuf mois sont ressortis légèrement supérieurs aux prévisions des analystes. Bouygues a réalisé un bénéfice net de 687 millions d’euros sur la période de janvier à septembre 2024, contre 665 millions d’euros à la même période de l’an passé.
Sur la période, Bouygues a réalisé un chiffre d’affaires de 14,98 milliards d’euros, en croissance organique de 1,5% par rapport au troisième trimestre de 2023, et un résultat opérationnel courant des activités (ROCA) de 972 millions d’euros, en amélioration de 8,5%. Ces montants sont respectivement supérieurs de 0,8% et de 10% aux prévisions moyennes des analystes, remarque JPMorgan.
La plupart des analystes soulignent le redressement au cours du trimestre écoulé des performances des filiales Equans, spécialiste des services multi-techniques, et Bouygues Construction, tant en matière de croissance des ventes que de rentabilité. Entre juillet et septembre 2024, la marge de ROCA d’Equans s’est établie à 3,7%, en amélioration de 76 points de base (0,76 point de pourcentage) sur un an, tandis que celle de Bouygues Construction s’est bonifiée de 40 points de base, à 3,2%. A l'échelle du groupe, la marge de ROCA a augmenté de 42 points de base sur la période, à 6,5%.
Bouygues a également envoyé des signaux positifs au sujet de sa situation financière. Au 30 septembre 2024, sa dette nette ressortait à 8,47 milliards d’euros, soit 61% des fonds propres, contre 10,24 milliards d’euros, soit 74% des fonds propres, au 30 septembre 2023. En outre, la liquidité de Bouygues se situe à un niveau qualifié de «très élevé» par ses dirigeants, se composant à fin septembre dernier d’une trésorerie de 2,7 milliards d’euros et de facilités de crédit non utilisées de 11,2 milliards d’euros.
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Gare à l’excès d’optimisme
Selon un analyste basé à Paris, «la hausse du cours de Bourse de Bouygues ce mardi s’explique aussi par de probables rachats de positions courtes nettes vendeuses». Ce dernier rappelle que «la valeur étant sous pression depuis le début de l’année, la moindre bonne nouvelle peut susciter un emballement excessif du marché». Depuis le début de l’année, l’action Bouygues accuse une baisse de plus de 10%, près de cinq fois plus importante que celle du CAC 40.
Oddo BHF avertit également les investisseurs contre tout emportement. «Nous ne voyons pas d’urgence à acheter le titre de manière agressive, les perspectives de croissance pour 2024, notamment dans les télécoms, pouvant peser sur la performance du titre à court terme», commente l’intermédiaire financier.
Un contexte insaisissable qu’ont d’ailleurs identifié les dirigeants de Bouygues au moment de confirmer leurs objectifs financiers pour 2024 : «Dans un environnement économique et géopolitique incertain, Bouygues vise pour 2024 un chiffre d’affaires et un ROCA en légère croissance par rapport à 2023».
Selon des données pro forma calculées par JPMorgan, Bouygues a enregistré l’an passé un chiffre d’affaires de 56,02 milliards d’euros et un ROCA de 2,41 milliards d’euros. Les analystes anticipent actuellement pour l’exercice 2024 un chiffre d’affaires de 56,63 milliards d’euros et un ROCA de 2,47 milliards d’euros, au point médian.
Armistice
Bouygues a aussi annoncé mardi prévoir de boucler le rachat de La Poste Telecom d’ici à la fin 2024, les divergences qui opposaient les propriétaires actuels de l’opérateur virtuel, SFR et La Poste, ayant été réglées. Alors que ces désaccords faisaient peser une menace sur le calendrier de réalisation du rachat de La Poste Telecom par Bouygues, qui prévoyait de finaliser l’opération d’ici à la fin de l’année, «Bouygues Telecom a été informé du règlement de ces divergences le 4 novembre 2024», a ajouté le groupe.
Les autorisations administratives nécessaires ayant été obtenues et SFR ayant renoncé à son droit de préemption, les parties se sont donc entendues pour procéder à la finalisation de l’opération avant la fin de l’année. Bouygues Telecom, au plus tard dans les mois qui suivront la finalisation de l’opération, adaptera ses objectifs pour prendre en compte l’acquisition de La Poste Telecom.
Détenu à 51% par le groupe La Poste et à 49% par SFR, l’opérateur La Poste Telecom emploie 400 personnes et son chiffre d’affaires est estimé à environ 300 millions d’euros en 2023. Le rachat de La Poste Telecom permettrait à Bouygues Telecom de gagner environ 2,3 millions de clients dans la téléphonie mobile et s’accompagnerait d’un partenariat de distribution exclusif associant le groupe La Poste, La Banque Postale et La Poste Telecom.
Le 22 février dernier, Bouygues avait indiqué que le prix d’acquisition pour 100% des titres La Poste Telecom s'élevait à 950 millions d’euros, un montant qui pourrait être «ajusté en fonction du calendrier de réalisation de l’opération».
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse